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Les Mouches J-Paul Sartre

Publié le 02/06/2013

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Correction partielle de la L.A. : Les Mouches, Acte II, scène 7 de Sartre. Introduction Jean-Paul Sartre est un écrivain, un dramaturge, un philosophe et un penseur engagé du XXe siècle. Il est le fondateur de l'école existentialiste qui prône l'importance de l'action. En 1943, il s'inspire de l'histoire antique des Atrides dans un drame en trois actes qui s'intitule Les Mouches. Rien ne semble rattacher cette pièce à l'actualité politique de la France occupée. Pourtant ce drame aborde des questions dont l'actualité est certaine : le meurtre peut-il être juste ? Peut-on assumer cet acte et échapper au remord ? L'extrait étudié se situe à l'Acte II, scène 7. Electre est seule en scène avec le cadavre de son beau-père pendant que hors-scène, Oreste poursuit l'accomplissement de sa vengeance. A propos de cet extrait, deux questions se posent : comment dans ce monologue, Jean-Paul Sartre parvient-il à montrer le désarroi d'Éle...
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« Électre est seule sur scène mais toutes ses pensées, son attention sont tournés vers l'action que son frère est en train d'accomplir.

Dans la dramaturgie classique, la référence à un hors-scène est habituelle pour relater aux spectateurs ce qui ne peut être représenté sur scène pour des raisons de bienséances.

L'exemple le plus connu est celui du récit de la mort d'Hippolyte à la fin de Phèdre de Jean Racine.

Mais ce récit est rétrospectif même s'il prend vie grâce à la description vivante (hypotypose) de Téramène.

Mais ici personne ne vient faire le récit du meurtre de Clytemnestre qui se joue et cette scène, il faut le noter, est contemporaine du monologue. Comment Jean-Paul Sartre rend-il présent ce meurtre sans le représenter ? La scène de meurtre est d'abord rendue présente par les évocations d'Électre.

Elle visualise ainsi mentalement la progression de son frère dans le palais et en fait naître la représentation chez le spectateur : « Il marche dans le couloir, quand il aura ouvert la quatrième porte... » Les points de suspension montrent cependant les réticences d'Électre à envisager le meurtre de sa mère.

Cet assassinat est rendu plus présent encore au cours de la scène avec les cris de Clytemnestre qui s'éteignent peu à peu afin de signifier sa fin (Cris plus faibles de Clytemnestre.

[...] Les cris cessent.) Ces cris sont d'autant plus évocateurs qu'ils se détachent d'un silence pesant marqué par les didascalies (Silence.

Puis cris de Clytemnestre) et qu'ils sont attendus par Electre et partant du public.

Toute l'attention d'Électre est ainsi tournée vers ces cris qu'elle attend et qu'elle redoute tout à la fois et qui sont l'objet de ses interrogations puis de ses certitudes : « Est-ce qu'elle va crier ? [...] Elle va crier comme une bête. » Les temps verbaux utilisés par Electre dans son monologue marquent clairement les différentes étapes de ce meurtre qui est de l'ordre du futur au début de la scène « l'autre est vivante encore au fond de sa chambre, et tout à l'heure, elle va crier » puis de l'ordre du passé « c'était notre mère et il l'a frappé. » Il faut noter que ces remarques d'Électre qui ponctuent son monologue apparaissent comme redondantes par rapport à l'environnement sonore mais elles en amplifient l'impact sur le public et témoignent d'une prise de conscience du personnage.

Le présentatif « voici » qui ouvre la phrase « voici mes ennemis sont morts » donne de même une certaine réalité à ces faits. Bien que le meurtre de Clytemnestre ne se déroule pas sur scène, il prend vie à travers le monologue d'Électre et semble présent aux spectateurs.

Comme souvent en littérature, ce qui est suggéré ou évoqué a un. »

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