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Les orateurs de la Révolution française et la critique

Publié le 10/09/2018

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Sur Barnave

Je n’étais point exalté au-delà de la raison ; mes principes politiques étaient, à quelques nuances près, ce qu’ils sont aujourd’hui, ce qu’ils n’ont jamais cessé d’être : passionné pour la liberté, je la voulais sous des formes capables de lui imprimer un caractère durable ; je désirais qu’on fit non le plus, mais le mieux ; je pensais et j’imprimais que la liberté française ne pouvait exister que sous un gouvernement monarchique ; je regardais le droit de sanction comme l’attribut caractéristique de la monarchie ; j’étais assez nourri d’idées politiques pour savoir que la ruine de la liberté était toujours dans ses excès.

 

Barnave,

 

Introduction à la Révolution française.

 

Barnave, de bonne heure, comme en témoignent ses manuscrits, s’essayait à unir la solide instruction de la bourgeoisie à l’élégance aristocratique. Il est un des premiers exemplaires de cette génération ambitieuse qui, silencieusement, accroîtra sa force intérieure, pour éclater soudain sur le monde ; et, si étrange que le rapprochement paraisse, si disproportionnés que soient les deux hommes et les deux destins, Barnave lit Werther un peu comme Bonaparte lit Ossian.

 

Jaurès, Histoire de la Révolution.

Sur Condorcet

 

Nul n’avait adopté avec autant de véhémence à la fois et de réflexion les espérances de régénération universelle et de perfection indéfinie dont une partie de l’Europe s’était enivrée et qui trouvaient en France, surtout à

Les orateurs et la critique

Sur Mirabeau

 

On remarquait surtout le comte de Mirabeau, et il était difficile de ne pas le regarder longtemps quand on l’avait une fois aperçu ; son immense chevelure le distinguait entre tous. On eût dit que sa force en dépendait, comme celle de Samson. Son visage empruntait de l’expression à sa laideur même, et toute sa personne donnait l’idée d’une puissance irrégulière, mais enfin d’une puissance telle qu’on se la représentait chez un tribun du peuple.

 

Mm' de Staël, Considérations sur la Révolution (Il, 19).

 

Ce qui lui manquait, comme orateur politique, c’était l’art de la discussion dans les matières qui l’exigeaient. Il ne savait pas embrasser une suite de raisonnements et de preuves ; il ne savait pas réfuter avec méthode. Il s’avançait avec un discours qu’on avait fait pour lui et sur lequel il avait peu réfléchi ; il ne s’était pas donné la peine de prévoir les objections et de discuter les détails ; aussi était-il bien inférieur, sous ce rapport, à ces athlètes que nous voyons dans le Parlement d’Angleterre.

 

Étienne Dumont, Mirabeau

Paris, leur foyer le plus ardent. Ce qui le caractérise d’une manière spéciale, c’est moins la haine des vieilles institutions monarchiques qu’une sorte de fanatisme scientifique, une foi profonde, active, inébranlable dans les destinées et l’avenir de l’humanité. On peut dire de cet homme singulier que, né au xviiT siècle, il avait dépassé les théories du xix'. La religion de la science, devenue pour lui un mysticisme exalté, lui fit adopter le dogme d’une perfectibilité sans borne ; et, tout en né reconnaissant au monde que la matière, il la conçut douée d’une force de progrès éternel et d’une énergie divine, destinée à s’épurer et à s’agrandir elle-même. De là une philosophie de l’histoire se dirigeant vers l’avenir, embrassant toutes les révolutions comme autant d’améliorations successives et rompant à jamais avec le passé, état de détérioration et d’infériorité relative ; de là aussi ce mélange extraordinaire de rigueur et d’enthousiasme qui se retrouve dans ses œuvres et dans sa vie.

 

Philarète Chasles.

 

[ ...] un des plus grands philosophes dont le xviiT siècle et l’humanité puissent s’honorer [...], un homme qui a ajouté à une conviction philosophique, à une valeur intellectuelle incomparable une conviction républicaine poussée jusqu’au martyre : je veux parler de Condorcet.

 

Jules Ferry.

 

Sur Vergniaud

 

C’était un Démosthène, auquel on pouvait reprocher ce que l’orateur grec reprochait aux Athéniens :

« Sur Barnave Je n'étais point exalté au-delà de la raison ; mes principes politiques étaient, à quelques nuances près, ce qu'ils sont aujourd'hui, ce qu'ils n'ont jamais cessé d'être : passionné pour la liberté, je la voulais sous des formes capables de lui imprimer un caractère durable ; je désirais qu'on fit non le plus, mais le mieux ; je pensais et j'imprimais que la liberté française ne pouvait exister que sous un gouvernement monarchique ; je regardais le droit de sanction comme l'attribut caractéristique de la monarchie ; j'étais assez nourri d'idées politiques pour savoir que la ruine de la liberté était toujours dans ses excès.

Barnave, In troduction à la Révolution française .

Barnave, de bonne heure, comme en témoignent ses manuscri ts, s'essayait à unir la solide instruction de la bourgeo isie à l'élégance aristocratique.

Il est un des premiers exemplaires de cette génération ambitieuse qui, silencieusement, accroîtra sa force intérieure, pour éclater soudain sur le monde ; et, si étrange que le rapprochement paraisse, si disproportionnés que soient les deux hommes et les deux destins, Barnave lit Werther un peu comme Bonaparte lit Ossian.

Jaurès, Histoire de la Révolution.

Sur Condorcet Nul n'avait adopté avec autant de véhémence à la fois et de réflexion les espérances de régénération universelle et de perfection indéfinie dont une partie de l'Europe s'é tait enivrée et qui trouvaient en France, surtout à. »

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