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Les personnage de Salammbô de Gustave FLAUBERT

Publié le 23/11/2012

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flaubert

Que peuvent attendre de telles servantes un homme dont le corps asservi ne sert plus qu'à souffrir, et qui plonge «dans une invincible torpeur, comme ceux qui ont pris autrefois quelque breuvage dont ils doivent mourir«? Évidemment rien, aucune femme réelle, présente, charnelle, ne peut rivaliser avec l'absente - et surtout pas une femme vénale avec cette fille-trésor, hors d'atteinte et de prix qu'est Salammbô. Or,le désir, par ailleurs pernicieux, assume ici sa seule fonction positive: il confère de l'existence à celle qui manque et qui en manque, il permet à Mâtho de conjurer sa crainte de «ne l'avoir jamais vue ... qu'elle n'existe pas ... et que tout cela [soit] un songe!« Présence de ce qui fait défaut, tout désir est magique...

flaubert

« 166 1 Flaubert.

Œuvres majeures lité est chose presque impossible dans un pareil sujet, reste la ressource de jaire Pohëtique ».

Ainsi, les personnages de Salammbô inaugurent-ils Je mouvement symboliste, leur indicible psychologie résulte en effet d'une combinatoire de symboles: ils sont les figures ineffables d'un jeu de tarots, ce sont des images autant que des mots.

Et les mouvements qui les emportent, ceux du cœur et ceux des armes, les ren­ voient inéluctablement à leur propre énigme.

Les voiles ont beau glisser un à un sur son corps, Salammbô n'est jamais nue; et l'on pourra arracher de sa poitrine le cœur palpitant de Mâtho, que ce cœur insondable gar­ dera son secret.

Salammbô ou les métamorphoses de Tanit Une fille au clair de lune A la fois lunaire et lunatique, Salammbô n'est qu'un astre hanté par son déclin Elle n'est que l'écrin de cette lune qu'elle sent« mêlée à [sa] vie», qui« emplit [son] âme» et qui la fait« tres­ saill[ir] à des élancements intérieurs comme si elle bon­ dissait pour s'échapper».

Le corps de la jeune fille est le miroir de l'astre, elle est à son image; qu'il vienne à disparaître, aussiitôt Salammbô s'efface: «pendant une éclipse, elle avait manqué mourir».

Fille de la nuit, le jour durant Salammbô languit cachée dans l'ombre de sa chambre éclaboussée d'un firmament de paco­ tille; ce n'est qu'au coucher du soleil qu'on retire les volets qui la protègent et qu'elle daigne sortir.

Elle apparaît alors, toujours en haut d'une terrasse, au cen­ tre des regards toujours, en suspension dans 1 'air, aussi fragile et immatérielle qu'un halo.

C'est que Salammbô se rêve lumière et se veut pâle, ses jeûnes répétés expriment à la fois une volonté d'éluder sa. »

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