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Les personnages de GARGANTUA ET PANTAGRUEL

Publié le 22/02/2012

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gargantua
Pour comprendre l'importance de Rabelais et de ses oeuvres dans la littérature française, il faut se replonger dans le contexte de la Renaissance. Le passage du Moyen Age (qui va du Ve au XVe siècle, soit près de mille ans !) à la Renaissance s'est marqué par un bouleversement des esprits et des mentalités. Schématiquement, on pourrait dire qu'à ce moment, le divin a cédé la place à l'humain, tant comme préoccupation première que comme mesure des choses et des actes. Tout au long du Moyen Age, l'ordre paraît bien établi autour de la religion. Le roi, sacré par l'Eglise, est le représentant temporel de Dieu; et le pape son représentant spirituel. La vie est réglée par la religion. Le peuple travaille, se distrait, vit son existence quotidienne au rythme des cloches, des fêtes et des traditions de la liturgie catholique. Ainsi, le poète Clément Marot sera mis en prison, en 1526, pour avoir mangé du lard en période de carême. Cette solidité, cette rigidité sociale se retrouvent dans l'enseignement. Les écoles, les universités (soumises à l'Eglise) pratiquent une pédagogie fondée sur la mémoire. Il s'agit d'apprendre par coeur, sans les remettre en cause, les écrits des maîtres de l'Antiquité et en particulier d'Aristote, suivant le principe d'autorité : « Cela est vrai, car les maîtres l'ont dit. » De ce fait, les textes originaux ne sont guère étudiés, les débats devenant des commentaires de commentaires tournant parfois à la simple acrobatie intellectuelle.
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« Rabelais est alors un médecin apprécié, un notable, ami et protégé des puissants comme Jean du Bellay, évêque deParis.

Il cesse d'écrire, voyage beaucoup en France et en Italie, exerce et enseigne la médecine...

En 1545, ilobtient de François I" l'autorisation de publier librement et rédige alors sous son nom Le Tiers livre (1546) puis LeQuart livre (1548).

Ce dernier ouvrage est condamné par le Parlement qui y trouve trop de satires et surtout deséchos de protestantisme.Rabelais mourra en 1553.

Ce n'est qu'en 1564 que paraît Le Cinquième livre dont il n'est peut-être pas l'auteur.Contrairement à ce que l'on peut croire, Rabelais n'est pas le créateur de Gargantua et Pantagruel.

Ces personnagesissus du folklore populaire étaient déjà les héros de chroniques paillardes et féeriques.

Mais le génie de Rabelais les atransfigurés, les rendant humains en développant leur caractère, leur adjoignant comme compagnons quelquesfigures inoubliables et faisant d'eux les messagers de l'idéal humaniste comme de l'esprit de la Renaissance. L'auteur, l'oeuvre et leur temps Pour comprendre l'importance de Rabelais et de ses œuvres dans la littérature française, il faut se replonger dans lecontexte de la Renaissance.Le passage du Moyen Age (qui va du Ve au XVe siècle, soit près de mille ans !) à la Renaissance s'est marqué parun bouleversement des esprits et des mentalités.

Schématiquement, on pourrait dire qu'à ce moment, le divin acédé la place à l'humain, tant comme préoccupation première que comme mesure des choses et des actes.Tout au long du Moyen Age, l'ordre paraît bien établi autour de la religion.

Le roi, sacré par l'Eglise, est lereprésentant temporel de Dieu; et le pape son représentant spirituel.

La vie est réglée par la religion.

Le peupletravaille, se distrait, vit son existence quotidienne au rythme des cloches, des fêtes et des traditions de la liturgiecatholique.

Ainsi, le poète Clément Marot sera mis en prison, en 1526, pour avoir mangé du lard en période decarême.Cette solidité, cette rigidité sociale se retrouvent dans l'enseignement.

Les écoles, les universités (soumises àl'Eglise) pratiquent une pédagogie fondée sur la mémoire.

Il s'agit d'apprendre par coeur, sans les remettre en cause,les écrits des maîtres de l'Antiquité et en particulier d'Aristote, suivant le principe d'autorité : « Cela est vrai, car lesmaîtres l'ont dit.

» De ce fait, les textes originaux ne sont guère étudiés, les débats devenant des commentaires decommentaires tournant parfois à la simple acrobatie intellectuelle.C'est ce monde figé qui, au début du XVe siècle, va subir différents chocs.

Les découvertes de navigateurs commeColomb, Vasco de Gama ou Magellan ouvrent à l'esprit de nouvelles perspectives.

L'élaboration par Copernic d'unsystème où la Terre n'a plus la place centrale amène à repenser le rapport de l'homme à l'univers.

Des idéesnouvelles se font jour, en réaction contre le système médiéval, et sont propagées grâce à l'imprimerie qui vientd'être inventée en Europe.Cette nouvelle invention permet aussi la diffusion plus large des textes originaux, et en particulier de la Bible.

C'estde là que va naître la Réforme, mouvement religieux qui prétend s'intéresser à l'Ecriture seule, sans tenir compte descommentaires accumulés au long du Moyen Age par les docteurs de l'Eglise.Opposée à la conduite de l'Eglise catholique, coupable à ses yeux de trop se soucier de pouvoir et de richesse,révoltée contre l'autorité papale, la Réforme prône un libre examen des textes et une pratique du libre arbitre guidéepar l'Ecriture sainte.

Luther rompt avec le catholicisme en 1521, bientôt imité par Calvin (1533), puis par le roid'Angleterre Henri VIII (1534).On voit que, dans son inspiration, ce mouvement substitue l'individu, le jugement personnel, à la tradition et à lahiérarchie.

L'homme cesse d'être passif et devient arbitre; il sera désormais « la mesure de toute chose ».

C'est làce qu'on appelle la doctrine humaniste : l'amour de la vie et de tout ce qu'elle recouvre (par opposition àl'ascétisme, aux privations prônées par les règles des couvents), la volonté de bâtir par les arts et les sciences unesociété où l'homme puisse vivre heureux dans toutes les dimensions de son être.C'est tout cela que nous retrouvons symbolisé dans Gargantua et Pantagruel.

Le ton coloré, le verbe dru, lessituations paillardes qui ont donné l'adjectif « rabelaisien » viennent en droite ligne des grosses farces populaires duMoyen Age; mais elles traduisent chez Rabelais un formidable appétit de vie et d'action.

On décèle chez l'auteur, undes grands médecins de son époque, une admiration devant la mécanique humaine, devant la plus humble fonctionorganique...Par le rire, l'excès, l'enflure et la grivoiserie, Rabelais fait éclater le carcan d'une tradition religieuse qui cherche àtenir le corps en bride.

On pourrait dire qu'il a pris pour héros des géants afin de rendre à l'homme toute la place quilui revient.Ainsi Pantagruel est un bon vivant, à l'appétit démesuré; mais c'est aussi un érudit exceptionnel, capabled'apprendre et de comprendre les auteurs latins, grecs, hébreux...

Capable de devenir un maître en médecine, enastronomie, en droit, en géographie, en histoire, en zoologie, bref, capable d'acquérir cette science universelle etraisonnée qui est l'idéal de l'humanisme.Cet idéal de liberté bien comprise se retrouve aussi dans la description que nous fait Rabelais de l'abbaye deThélème (Gargantua, ch.

LVII).

C'est une communauté idéale dans laquelle la seule règle est « Fais ce que voudras».

Rabelais réagit ici contre les règles et les contraintes des ordres monastiques, qui imposent aux religieux desvœux d'abstinence, voire d'ascétisme, qu'il considère comme inutiles et anti-naturelles.Mais les habitants de Thélème sont des gens raisonnables, « bien faits et bien naturés », dont l'éducation garantit,dans l'esprit de l'auteur, qu'ils n'abuseront pas de l'absolue liberté qui leur est laissée.Il s'agit d'une invention utopique, c'est-à-dire une construction sociale théorique, comparable à celles élaborées parPlaton (La République), Thomas More (Utopie, 1516) ou Campanella (La Cité du soleil, 1623).

Rabelais y exprime sonidéal de société raisonnable où l'homme peut vivre selon sa (bonne) nature.Enfin, Rabelais traduit l'esprit de la Renaissance et surtout de la Réforme par les critiques qu'il porte contre les. »

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