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Les personnages de PAUL ET VIRGINIE

Publié le 22/02/2012

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Bernardin de Saint-Pierre est né au Havre en 1737, dans une famille de bonne bourgeoisie. A douze ans, il fait en compagnie de son oncle un voyage à la Martinique, dont il reviendra déçu par les paysages qu'il aura découverts. Il rêve déjà d'îles paradisiaques... Après des études à Caen et à Rouen, Bernardin de Saint-Pierre devient ingénieur militaire en 1759. Il mène alors une vie chaotique, voyageant à Malte, en Hollande, en Russie, en Pologne, en Autriche... Il se peut qu'il se soit livré à l'espionnage et on lui prête quelques aventures peu vraisemblables, comme une liaison avec l'impératrice Catherine II de Russie. Cela dure jusqu'en 1766, date à laquelle il revient à Paris. En 1768, Bernardin de Saint-Pierre est envoyé à l'île de France comme ingénieur naval. Il y découvre un paysage triste et des moeurs corrompues. La déception est totale : il revient à Paris en 1770. Là, il fréquente des auteurs comme Diderot et surtout Jean-Jacques Rousseau. Il publie aussi, en 1771, un récit de son voyage, qui n'a aucun succès. Les années suivantes sont des années de misère jusqu'à la publication, en 1783, d'un ouvrage intitulé Etudes de la Nature.

« Bernardin de Saint-Pierre est né au Havre en 1737, dans une famille de bonne bourgeoisie.

A douze ans, il fait encompagnie de son oncle un voyage à la Martinique, dont il reviendra déçu par les paysages qu'il aura découverts.

Ilrêve déjà d'îles paradisiaques...Après des études à Caen et à Rouen, Bernardin de Saint-Pierre devient ingénieur militaire en 1759.

Il mène alors unevie chaotique, voyageant à Malte, en Hollande, en Russie, en Pologne, en Autriche...

Il se peut qu'il se soit livré àl'espionnage et on lui prête quelques aventures peu vraisemblables, comme une liaison avec l'impératrice Catherine IIde Russie.

Cela dure jusqu'en 1766, date à laquelle il revient à Paris.En 1768, Bernardin de Saint-Pierre est envoyé à l'île de France comme ingénieur naval.

Il y découvre un paysagetriste et des moeurs corrompues.

La déception est totale : il revient à Paris en 1770.

Là, il fréquente des auteurscomme Diderot et surtout Jean-Jacques Rousseau.

Il publie aussi, en 1771, un récit de son voyage, qui n'a aucunsuccès.Les années suivantes sont des années de misère jusqu'à la publication, en 1783, d'un ouvrage intitulé Etudes de laNature.L'objet de ce gros traité est de démontrer la perfection de la nature, qui a tout prévu et ne fait rien en vain.L'auteur s'oppose aux sciences fondées sur la raison, leur préférant les lois spontanément appréciées par lasensibilité : ordre, harmonie, symétrie, contraste...

Il dénonce aussi les défauts de la société humaine, auxquels ilprétend remédier par le respect de l'ordre naturel, et propose les principes d'une cité idéale.Cette oeuvre apporte à Bernardin de Saint-Pierre la gloire et la fortune.

Il en fera plusieurs réimpressions et, en1787, insère dans le quatrième tome l'histoire de Paul et Virginie.

C'est un extraordinaire succès.

Rapidement,l'histoire fera l'objet d'une édition séparée, qui connaîtra réimpression sur réimpression.Il semble que le point de départ de son histoire ait été fourni à Bernardin de Saint-Pierre par des faits réels.

Unnavire nommé le « Saint-Géran » coula effectivement à l'île de France, avec à son bord une jeune fille nomméeLouise Caillou.

Sauvée par un lieutenant de vaisseau nommé Longchamp de Montendre, elle devint sa femme.

De ce«fait divers », Bernardin de Saint-Pierre tira la fin dramatique de son récit.Le reste de l'ouvrage s'inscrit dans la tradition des « pastorales », histoires de bergers innocents et heureux vivantdans une nature nourricière...

Si le genre a été remis à la mode par les théories de Rousseau sur le « bon sauvage »,il est néanmoins fort ancien.

On pourra par exemple comparer Paul et Virginie avec le poème Daphnis et Chloé,composé à la fin du lle siècle avant J.-C.

par l'auteur grec Longus.Devenu célèbre, Bernardin de Saint-Pierre connut tous les honneurs d'une carrière scientifique et politiquehabilement menée.

Naviguant avec prudence et astuce dans les remous de la Révolution et de l'Empire, il mourutriche et célèbre, en 1814, à l'âge de soixante-seize ans.

Quelques pistes Paul et Virginie était à l'origine intégré dans le traité intitulé Etudes de la Nature : le but était pour Bernardin deSaint-Pierre d'illustrer par l'exemple les thèses qu'il venait de développer.

On y retrouve d'abord l'influence de Jean-Jacques Rousseau.Rousseau (1712-1778) a développé ses idées sur les rapports entre société et nature dans deux écrits : Discourssur les Sciences et les Arts (1750) et surtout Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi le hommes(1755).

Il y affirme que les arts (les beaux-arts mais aussi les techniques) et les sciences pervertissent l'homme encorrompant ses moeurs, en lui faisant oublier les exigences de la nature.

Arts et sciences sont la marque d'unecertaine décadence; ils étouffent le sentiment de la liberté et remplacent la vertu par l'hypocrisie sociale.A l'homme civilisé, corrompu et menteur, Rousseau oppose l'homme primitif que l'on appelle parfois le « bon sauvage».

Celui-ci, suivant ses seuls instincts et ne s'embarrassant pas de raisonnements, connaît le bonheur par lasatisfaction de besoins simples.

Il ne lui faut que « la nourriture, une femelle et le repos ».

C'est l'institution de lapropriété qui, graduellement, a mené l'homme à bâtir une société et à devenir mauvais.Ainsi, la pratique de la vertu n'est possible que par une soumission à la voix de la nature, loin de la corruption et desartifices de la vie sociale.

On voit que cette conception inspire toute l'histoire de Paul et Virginie.Les deux mères, Marguerite et Mme de la Tour, n'ont connu en société que malheurs et tromperies; elles retrouventle bonheur en s'isolant du monde.

Quant à leurs enfants, grandis librement et simplement, ils mènent de façonspontanée une vie douce et vertueuse, sans que les sciences et les arts leur manquent en quoi que ce soitpuisqu'ils ne savent même pas lire ou écrire.

La propriété n'existe pas puisque tous les biens de la petitecommunauté sont mis en commun, et de cette façon l'harmonie est parfaite.A cette situation idyllique s'oppose la vie sociale.

Tout s'écroule lorsque sa tante rappelle Virginie en France.

La voixde la « raison », représentée par le gouverneur La Bourdonnais et par un prêtre, pousse Virginie à sa perte en laconvainquant de ne pas écouter son coeur, qui lui dit de rester auprès de Paul.

La vie sociale n'est faite que detromperies et de conventions, sans rapport avec la vraie vertu.

L'argent n'apporte que des malheurs.

Et Bernardinfait dire à l'un de ses personnages, expliquant à Paul la vie en France : « Il n'est pas possible à un homme élevédans la nature de comprendre les dépravations de la société.

»Dans cette perspective, la mort de Virginie apparaît comme le dernier et le pire coup porté par le monde à la petitecommunauté.

C'est à la fois la punition et la conséquence inéluctable de l'abandon par Virginie de sa vie naturelle.Pourtant, le tableau brossé par Bernardin de Saint-Pierre est plein de contradictions.

En fait, toute la difficulté vientde ce que l'on entend au juste par «nature ».

Car il y a dans la nature humaine, au sens le plus grossier ou le plusprimaire auquel on peut l'entendre, bien des choses que l'auteur passe sous silence.Par exemple, il décrit avec une exquise délicatesse les premiers émois ressentis par Virginie à l'approche de lapuberté: Mais c'est un tableau parfaitement idéalisé et irréaliste.

Sans même évoquer les questions que Virginiepourrait se poser sur des transformations purement physiologiques, il est frappant de voir que sa mère n'ose même. »

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