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Les poètes romantiques

Publié le 09/04/2014

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Les poètes romantiques 3.a. La période romantique Le romantisme s'est développé dans la première moitié du 19ème siècle, période qui suivit la Révolution française. Cet événement historique et la période difficile qui l'a suivi ont fortement marqué les auteurs romantiques. 3.b. Les auteurs et les textes romantiques Alphonse de Lamartine1 - « Le lac » Bio-bibliographie Alphonse de Lamartine est né en 1790 dans une famille de la petite noblesse provinciale marquée par l'emprisonnement du père sous la Terreur (1891). Lamartine fait des études classiques, puis mène une vie inactive au cours de laquelle il commence à écrire. Lors d'un séjour à la manufacture de son oncle à Naples, il rencontre une jeune femme pour laquelle il écrira des poèmes (il lui dédiera son Graziella 40 ans plus tard). Mais celle-ci meurt de la tuberculose (en 1815) et Alphonse rentre en France. Il est si peu actif qu'il arrive à se persuader qu'il est malade. Lors d'une cure en Savoie, il rencontre la femme d'un physicien. Leur bref amour lui inspire ses poèmes les plus célèbres. « Le Lac » évoque le lieu où ils se sont connus. Il y fait référence au rendez-vous donné un an plus tard et auquel elle n'est jamais venue car elle était en train de mourir. Après cette triste relation, Alphonse épouse une jeune anglaise dévouée et admirative. En 1820, année de son mariage, suite à plusieurs deuils, il publie les Méditations poétiques. Ce recueil de 24 poèmes mélancoliques ou exaltés (dont « Le Lac ») lui apportera le succès. Ce livre est considéré comme le point de départ du romantisme en France et Lamartine sera reconnu par les jeunes romantiques comme leur maître. L'auteur connaîtra la gloire de 1820 à 1830. Parallèlement à sa vie amoureuse et littéraire, Lamartine fait une courte carrière politique. D'abord diplomate monarchiste en Italie, il devient ensuite républicain. Il siège au Parlement (comme indépendant) où son éloquence le fait rapidement connaître. En 1848, il est ministre des affaires étrangères et sera, pendant quelques semaines, le véritable gouverneur de la France. En 1851, il échoue à la présidence et se retire de la politique. Après cette défaite, tous ses écrits seront autobiographiques (Les Confidences, etc.). Le premier auteur romantique mourra en 1869, oublié, pauvre et épuisé, car ses dettes l'obligent à écrire énormément (Cours familier de littérature, etc.). Sa vie et son ?uvre son marquées par ses deuils, ses difficultés amoureuses, ses illusions déçues ? Lamartine est un homme doux et impressionnable. Ses lectures sont, à ce propos, significatives : il aime Chateaubriand, mais trouve Lafontaine trop cruel ! S'il fut reconnu par les jeunes romantiques, Lamartine ne fut pas toujours apprécié des auteurs qui l'ont suivi (pour ne citer que Stendhal et Flaubert). Analyse du poème « Le lac » (1817) , Méditations poétiques Alphonse de Lamartine arrive à Aix - en - Savoie le 1er octobre 1816. Il loge dans une pension en haut de la ville. Dans la chambre voisine réside une jeune femme, Julie Charles. Elle souffre de tuberculose pulmonaire, et se sait condamnée. Au cours d'un voyage à Hautecombe, sur le lac soudain en tempête, le poète sauve Julie d'une barque en perdition. Leur idylle éphémère et passionnée sera l'emblème de l'amour tel que le concevra le 19ème siècle. L'été suivant, Lamartine est de retour à Aix, mais Julie ne peut plus quitter Paris, où elle mourra peu après. Le poète solitaire et triste écrivit « Le lac », long poème mélancolique à la gloire de l'amour brisé. 1. Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages, Dans la nuit éternelle emportés sans retour, Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges Jeter l'ancre un seul jour ? 5. Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière', Et près des flots chéris qu'elle devait revoir, Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre Où tu la vis s'asseoir ! 9. Tu mugissais' ainsi sous ces roches profondes ; Ainsi tu te brisais sur leurs flancs' déchirés ; Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes' Sur ses pieds adorés. 13. Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ; On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux, Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence Tes flots harmonieux. 17. Tout à coup des accents inconnus à la terre Du rivage charmé frappèrent les échos, Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère Laissa tomber ces mots : 21. « Ô temps, suspends ton vol ! et vous, heures propices', Suspendez votre cours ! Laissez-nous savourer les rapides délices Des plus beaux de nos jours ! 25. « Assez de malheureux ici-bas vous implorent' ; Coulez, coulez pour eux ; Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ; Oubliez les heureux. 29 « Mais je demande en vain' quelques moments encore, Le temps m'échappe et fuit ;

« Analyse du poème « Le lac » (1817) , Méditations poétiques Alphonse de Lamartine arrive à Aix – en - Savoie le 1 er octobre 1816.

Il loge dans une pension en haut de la ville.

Dans la chambre voisine réside une jeune femme, Julie Charles.

Elle souffre de tuberculose pulmonaire, et se sait condamnée.

Au cours d’un voyage à Hautecombe, sur le lac soudain en tempête, le poète sauve Julie d’une barque en perdition.

Leur idylle éphémère et passionnée sera l’emblème de l’amour tel que le concevra le 19 ème siècle. L’été suivant, Lamartine est de retour à Aix, mais Julie ne peut plus quitter Paris, où elle mourra peu après.

Le poète solitaire et triste écrivit « Le lac », long poème mélancolique à la gloire de l’amour brisé.

1.

Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages, Dans la nuit éternelle emportés sans retour, Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges Jeter l'ancre un seul jour ? 5.

Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière’, Et près des flots chéris qu'elle devait revoir, Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre Où tu la vis s'asseoir ! 9.

Tu mugissais’ ainsi sous ces roches profondes ; Ainsi tu te brisais sur leurs flancs’ déchirés ; Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes’ Sur ses pieds adorés. 13.

Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ; On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux, Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence Tes flots harmonieux. 17.

Tout à coup des accents inconnus à la terre Du rivage charmé frappèrent les échos, Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère Laissa tomber ces mots : 21.

« Ô temps, suspends ton vol ! et vous, heures propices’, Suspendez votre cours ! Laissez-nous savourer les rapides délices Des plus beaux de nos jours ! 25.

« Assez de malheureux ici-bas vous implorent’ ; Coulez, coulez pour eux ; Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ; Oubliez les heureux. 29 « Mais je demande en vain’ quelques moments encore, Le temps m'échappe et fuit ; Je dis à cette nuit : « Sois plus lente » ; et l'aurore Va dissiper’ la nuit. 33 « Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive’, Hâtons-nous, jouissons ! L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ; Il coule, et nous passons ! » 37 Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse’, Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur, S'envolent loin de nous de la même vitesse. »

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