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Les Précieux et les Réalistes au XVIIe siècle

Publié le 27/06/2012

Extrait du document

Parmi les Poètes précieux, on pourrait en citer une quinzaine qm se sont alors fait un nom enviable et dont certains ont même connu une manière de gloire. Voiture (1597-1648) est leur modèle; il régna à l'hôtel de Rambouillet pendant vingt ans, éblouissant par son habileté de versificateur, ravissant par l'ingéniosité spirituelle de ses lettres, mais demeurant petit esprit; à part quelques lettres d'une facture solide, et qui peuvent rester des exemples de bon style à peine marqué par l'époque, l'oeuvre de Voiture n'est guère, sous tous ses aspects, qu'un objet de curiosité. On n'en saurait même pas dire autant des Malleville, des Godeau, des Gombauld, des Gomberville, des Cotin, des Montausier, des Sarasin même, ou des Benserade, gloires éphémères, que la postérité n'a guère remises en honneur, après deux siècles d'oubli, mais qui doivent reprendre leur place dans une histoire littéraire.

« RÉALISTES 125 ne reste pas insensible aux trouvailles de l'esprit.

Ce qui ne paraît, à un lecteur trop pressé, que vain exercice de broderie, que jeux de mots sans réalité, se découvre, si l'attention s'applique, véritable richesse intellec­ tuelle, véritable découverte psychologique.

Un art consommé, comme celui qui préside à ce lyrisme pré­ cieux, n'est jamais indifférent.

L'arrangement des vocables suppose toujours une organisation des notions.

Il est plus conforme d'ailleurs aux lois de la création artistique d'aller du m(')t à l'idée que de l'idée au mot.

Les poètes précieux, certes, ne plongent pas les bras dans la pâte humaine; mais ils furent de très grands artistes, clairvoyants, découvreurs souvent du monde intérieur, curieux manieurs de la langue et du vers.

Réalistes.

A l'autre extrémité de l'art, les poètes réalistes, dont certains restent particulièrement séduisants; une fois au moins ils ont réussi une œuvre, parfois bien courte, d'où émane encore un charme plus ou moins prenant.

Colletet (1598-1659), par ailleurs bucolique et délicat moraliste en vers, a des trouvailles amusantes dans son réalisme bohême; Saint-Amant surtout (1594-1661) s'est fait une spécialité des tableaux de nature morte ou des scènes de genre, ruisselantes de couleur et d'un parfum puissant que les ans n'ont pas affadi; il y évoque Le Fromage ou Le Cabaret, Le Melon ou La Crevaille.

Dans un genre tout proche, où le réalisme cède le pas au burlesque, il est encore lisible avec ses Caprices (La chambre du débauché, La Berne, etc ...

).

Son défaut principal est le bavardage.

Il est meilleur dans le sonnet où la forme du genre lui impose des bornes.

Partout s'exprime une âme insoucieuse de franc buveur, de bohême, de paresseux, avec une complaisance amusée qui a au moins le charme du naturel, sinon celui de l'art.

Mais cet aspect ne le caractérise pas tout entier; il a tenté de s'élever à l'épopée, avec son Moyse sauvé, une épopée à vrai dire où l'inspiration est volontaire­ ment ramenée à ras.

de terre.

Il ne faut pas cacher ce qu'a d'arbitraire la réparti­ tion des poètes suivant leur tendance à la préciosité, au réalisme, à la discipline classique.

En fait, les tem­ péraments s'expriment très librement sous leurs dif-. »

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