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LES PRÉPARATIFS DE L'ESCONDIT - Tristan et Yseut de Béroul

Publié le 15/09/2018

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la préhistoire du roman (combat avec le Morholt, conquête d'Yseut en Irlande, etc.) la Cour d'Arthur n'apparaît pas : le royaume de Cornouailles, indépendant, fonctionne de manière autonome, sans qu'il soit besoin de faire appel à un système de valeurs concurrent. Arthur et les Chevaliers de la Table Ronde apparaissent clairement comme les défenseurs de l'idéologie courtoise, offrant un cadre de référence aux amants égarés dans l'univers non courtois de Marc ; la Cornouail-les, comme elle le sera au xiie siècle dans le roman en prose, est un lieu inférieur où les vertuschevaleresques ne sont pas pratiquées. Marc, ravalé au rang de ses félons conseillers, n'est plusqu'un seigneur sans envergure incapable de percevoir la grandeur de Tristan et d'Yseut.

 

Il faut remarquer que l'état de la Cour d'Arthur correspond à un stade antérieur à la plupart des romans qui nous sont conservés, antérieur en tout cas à l'œuvre de Chrétien de Troyes : il n'est pas fait mention d'une reine, épouse d'Arthur ; au contraire, celui-ci reçoit le message d'Yseut, qui se dit « son amie >>, comme un amant courtois (il précise qu'il a attendu longtemps en vain un signe de la dame, et que c'est pour l'amour d'elle qu'il veut faire Périnis et deux autres écuyers chevaliers).

 

Le personnage le plus important à la Cour d'Arthur après le roi est son neveu Gauvain, ce qui correspond là aussi à un état ancien de la légende arthurienne ; le partage des tâches s'effectue également conformément à la structure primitive : Arthur est le garant du droit, son neveu et héritier incarne en quelque sorte le bras de l'exécutif et assume le rôle de vengeur à la place de Tristan exilé.

La procédure judiciaire

 

Compte tenu de la prouesse de Tristan, on peut comprendre les hésitations des félons : le jugement de Dieu est faussé par avance dès 1 'instant où c'est le meilleur chevalier du monde qui entre en champ ; que sa cause soit juste ou non, il a de bonnes chances d'emporter la victoire. Il est clair qu'à la différence de la chanson de geste (du moins la Chanson de Roland), le roman n'a plus une confiance absolue dans la victoire du droit. Le serment d'Yseut, accompagné dans certains textes de l'ordalie du fer rouge, est moins risqué pour l es accusateurs et censément plus significatif Par ailleurs, les félons se sentent désormais tranquilles : comme la reine le fait remarquer, en tant qu'étrangère elle n'a pas d'« amis » qui puissent défendre sa cause ; son seul champion étant exilé, ses adversaires pensent pouvoir

« Irlande ? Il Na• de faire payer aw-.-.

leurs paroles perfides et de rappeler Tristan.

Les barons feignent de reti­ rer leurs insinuations, mais le roi reste courroucé.

,_sant cl'f!int"d'abord que son mari n'ait décou vert la retraite de son ami ; une fois rassurée, elle déclare que pour fermer définitivement la bouche des félons elle fera l' » solennel qu'ils lui demandent.

Ce pendant , comme elle sait bien que les traîtres ne s'en satisferaient pas plus de « trois jours », et qu'elle n'a pas d'amis ni de famille pour la défendre dans ce pays, elle va envoyer un meiJ pour le prier d'être témoin de son serment, et de lui assurer aide et protection par la suite si on l'attaque encore.

Marc, qui joue avec l'idée de rappeler effectivement son neveu, est tout à fait satisfait de la propos ition de la reine.

Celle ci envoie effectivement le page �è la Cour d'Arthur, mais elle lui demande d'abord d'aller parler à Tristan, en lui rappelant toutes les souffran­ ces qu'elle a subies pour lui, en lui racontant les derniers évé­ nements et en le priant de se conformer à ses instructions : que dès la veille de l'escondit i�� .w• mendiant auprès du roi et des seigneurs de l'argent qu'il lui remettra plus tard.

Elle ne precise pas autrement ses plans, Tristan accepte d'emblée de lui obéir.

Périnis, satisfait, continue sa route jusqu'à la Cour d'Arthur, qui l'accueille avec joie et déc ide de le f� vftl" opour l'amour d'Yseut.

Toute la Cour est indignée con tre les félons et�av��Tiî� iâir1Têt�fY.Vâio s'engagent chacun de leur côté à réduire au silence l'un des trois accusateurs d'Yseut, avec qui ils ont d'ailleurs déjà eu par le passé des rencontres houleuses.

Péri nis revient à Lidan, et rend compte de sa mission ; le jour du serment approche.

COMMEN TAIRE Le rôle d'Arthur L'intervention d'Arthur dans le texte de Béroul correspond à un recen­ trage général de la légende primitive des ama nts de Cornouailles.

Dans. »

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