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Les procédés de la satire

Publié le 01/12/2011

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Ils visent à ridiculiser la thèse de Pangloss-Leibniz et ils se déclinent sous des formes diverses: Le comique : 1- Le comique de mots : Les néologismes : « nigologie « (chapitre I) Invention de noms propres risibles : « Don Fernando d’Ibaraa, y Figueroas, y Mascarenes, y Lampourdos, y Souza (chapitre XIII) Le comique de situation : Candide effectue une parade militaire comme un pantin (chapitre III), il est fessé en cadence (chapitre VI). Candide et Pangloss sont condamnés « l’un pour avoir parlé, l’autre pour l’avoir écouté « (chapitre VI) 2- Le comique de caractère : Comportement inadapté du naïf Candide sur le champ de bataille (chapitre III), puis à Paris où il se fait duper par l’abbé Périgourdin, la marquise de Parolignac et la fausse Cunégonde (chapitre XXII). Monomanie de Pangloss qui répète sans cesse que tout va pour le mieux même dans les situations les plus dramatiques. 3- Le comique grivois : Allusions à l’amour considéré sous sa forme la plus basse : Pangloss qui poursuit une servante dans un parc (chapitre I), la vieille qui subit les assauts d’un pirate castré qui ne peut donc assouvir son désir (chapitre XI), les jeunes filles qui ont des relations zoophiles avec des singes au pays des Oreillons (chapitre XV).

« * Cacambo représente le valet débrouillard * Le baron, la baronne et leur fils les prétentions nobiliaires et les préjugés de caste. Le thème du voyage dans le conte Le voyage est l'élément structurant, le fil conducteur, la matière même du récit car ce sont les nombreuxdéplacements des personnages qui font progresser l'action.

L'histoire peut se lire comme un double itinéraire : unitinéraire géographique et un itinéraire philosophique liés à deux points de vue narratifs, celui d'un jeune homme naïfet celui de l'auteur.

En effet, les différentes péripéties vécues par le héros s'expliquent par son désir de retrouver sabien-aimée Cunégonde qui a échappé au massacre du château de Thunder-Ten-Tronckh.

La quête de l'amour et dubonheur constituent donc l'intrigue principale du conte.

Mais Voltaire saisit cette occasion pour faire un tourd'horizon des maux qui frappent l'humanité.

Confronter son héros avec la réalité de la vie, lui permet d'infliger undémenti cinglant à la philosophie optimiste de Pangloss/Leibniz.

Aucun continent n'est épargné et certains pays,certaines villes sont délibérément choisis pour faire la critique de certaines institutions, de certains comportementsjugés condamnables.

Le voyage a donc une visée argumentative et polémique qui fait du récit une sorte de romand'apprentissage.

C'est pourquoi les lieux ne font pas l'objet d'une description détaillée, ils représentent des typesd'organisation politique et sociale destinés à être blâmés (le plus souvent) ou loués (l'Eldorado uniquement).Donnons-en quelques exemples : l'Allemagne est la patrie des catholiques féodaux archaïques et de la philosophieoptimiste de Leibniz.

Le Portugal symbolise le fanatisme religieux ; l'Amérique le mythe du bon sauvage et lacolonisation ; Paris les salons, les spectacles, le libertinage, la corruption des mœurs ; Venise la ville des faussesapparences ; la Turquie le despotisme sanglant mais aussi la sagesse orientale du derviche et du vieillard.

Le voyagea donc une fonction initiatique puisqu'il permet à un jeune homme inexpérimenté de « se former l'esprit et le cœur »comme le dit Voltaire dans Micromégas à propos du héros éponyme.

Il s'agit donc d'une éducation intellectuelle etaffective.

En effet, le voyage développe l'esprit critique, ouvre l'esprit, remet en cause les illusions de l'enfance,affranchit des préjugés.

Comme nous le voyons au cours des trente chapitres, l'auteur mène une enquêtephilosophique en suivant le parcours du héros entre deux lieux extrêmes et antagonistes : un lieu initial évoquantl'univers merveilleux des contes de fées, représenté par l'univers clos du château d'un baron allemand en Westphalieet un refuge final, une simple métairie perdue au loin dans le voisinage de Constantinople.

Ces deux étapes sontsignificatives : la première est liée à l'amour entre Candide et Cunégonde mais aussi à l'aveuglement dogmatique dePangloss.

Elle annonce également le déclin de la classe nobiliaire dont les prétentions sont ridiculisées.

La secondecontient certes la déception sentimentale (Cunégonde est devenue bien laide !) mais elle symbolise la rupture avecla situation initiale.

Candide abandonne ses illusions et opte pour un bonheur modeste mais solide procuré par letravail et l'amitié.

Même si certains jugent ce dénouement décevant voire médiocre puisqu'il passe par lerenoncement à l'idéal, Voltaire le juge préférable aux élucubrations stériles de Pangloss.

Notons que dans un premiertemps Candide subit son destin : chassé du château de Thunder-Ten-Tronckh et obligé de fuir son pays contre songré, il est balloté au hasard des événements et confronté à la violence extrême du monde.

Ce n'est qu'après lapause en Eldorado qu'il commence à prendre sa vie en mains en choisissant son itinéraire et ses compagnons deroute.

Ce n'est qu'à l'issue de ce long périple qu'il se libèrera de la tutelle de son maître à penser auquel d'ailleurs ilfinira par couper la parole.

On pourrait d'ailleurs ajouter qu'il applique enfin la devise de Kant « Sapere aude ». En guise de conclusion, on peut dire que si la satire voltairienne passe par la transposition géographique, c'est parceque ce procédé vise à déjouer la censure.

En critiquant le gouvernement de certains pays, Voltaire fait en réalité lasatire de la société française (stratégie proche du procédé du regard étranger cher à Montesquieu dans les Lettrespersanes (1724).. »

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