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LES TRADUCTEURS : La Boetie. Amyot.

Publié le 02/06/2012

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boetie

Enfin, le service qu'Amyot a rendu à la langue est inestimable. Montaigne loue en lui "la naïveté et pureté du langage, en quoi il surpasse tous autres". Il est vrai que le style d'Amyot est un des plus charmants styles du xvi° siècle, dans sa grâce un peu surabondante et son naturel aisé. Mais il suffît de songer que l'oeuvre de Plutarque est une véritable encyclopédie, et l'on comprendra quel exercice cette traduction a été pour la langue, combien elle s'en est trouvée assouplie et enrichie. Il a fallu, pour exprimer une telle diversité de choses, faire appel à toutes les...

 

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« comme objet de science, pour en découvrir les lois, ou lui en imposer.

Chaque grammairien 1,Dubois, Mcigret, Pelletier, Ramus, apporte sa théorie, plus ou moins influencée par l'image toujours présente du grec et du latin: surtout en matière d'orthographe, ils se livrent à leur fantaisie, selon que prédomine en eux le souci d'y exprimer l'étymologie ou la prononciation.

Au milieu de toutes ces témérités, Hobert Estienne, suivi plus tard par son 11ls Henri, énonce le principe à qui l'avenir appartient : la souveraineté de l'usage.

Plus utiles ouvriers de la langue sont les traducteurs, en mème temps que par leur activité nos Français s'incorporent toute la meilleure substance des anciens.

Leur effort surtout est fécoud pour les auteurs grecs, dont la langue reste mème alors acces­ sible à peu de personnes : c'est par eux que Thucydide 2 , Héro­ dote, Plàton, Xénophon vienuent élargir les idées, Homère, Sophocle renouveler le goût poétique du public qui lit.

François Ier, comme s'il l'eùt compris, encourage fort les traducteurs.

Et de fait, les traductions de Sale! et de Lazare de Baïf préparent les lecteurs de Ronsard et les auditeurs de Jodelle.

Cependant une grande œuvre seule doit nous arrêter, hors de toute proportion avec les autres et par son mérite et par son influence : c'est le Plutarque d'Amyot.

Mais il faut auparavant donner un souvenir à un petit écrit qui n'est pas une traduction, et toutefois ne saurait être classé ail­ leurs que parmi les traductions : c'est le Contr'un de La Boétie, l'ami de Montaigne, le bon et par endroits délicieux traducteur des Économiques de Xénophon 3.

Le Contr'un, s'il n'est pas une traduction, est un écho : on y voit la passion antique de la liberté, l'esprit des démocraties grecques et de la république romaine, des tyrannicides et des rhéteurs, se mêler confusément dans une âme de jeune huma­ niste, la gonfler, ct déborder en une âpre déclamation.

Rien de 1.

A consulter : Livet, la Grammaire et les Grammairiens au XV Je s.iècle.

Paris, 1S59.

A.-F.

Didot, Observ.

sur l'orthographe française, Paris, 1858.

Thurot, Histoire de la prononciation, 2 vol.

in-8, 1881-4.

Egger, ouvr.

cité.

2.

Thucydide, par Seyssel; Hérodote, par Saliat; Platon, par Despériers el par Le Roy: Xénophon, p~r Seys:sel et par L~ Boétie, etc.; Homère, par Je han San x on et par Sale!; l'Electre de Sophocle et J'Hécube d'Euripide, par Lazare de Baïf, etc.

3.

Biographie :Étienne de la Boétie, né en 1530 à Sarlat, mort en 1563, fut con­ se: lier au parlement de Bordeaux.

Il écrivit à 16 ou 18 ans, peut-être à 20 ou plus, le Contr'un, dont Montaigne, son grand ami, a essayé d'atténuer le caractère.

Cf.

Essais, l.

I, cha p.

xxvu et XXVIII.

Éditions: Le Contr'un fut imprimé pour la première fo.is en 1576, dam les Jfémoires de l'État de la France (t.

Ill) de S.

Goulard, recueil de pamphlets calvini,les.

Œuvres complètes, p.

p.

L.

Feu gère, in-16, Paris, 1846; par P.

Bonnefon, Paris, 1892.. »

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