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Les traductions

Publié le 23/03/2018

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Les traductions

Les Français reprenaient leur propre bien en traduisant Boccace, qui avait emprunté à Flaire et Blanchejleur le sujet de son Filocolo, et utilisé dans son Décaméron de nombreux fabliaux français. Mais Boccace leur apporta plus qu'il ne leur devait : si Le Décaméron, comme l'a montré Vittorio Branca, est encore tout médiéval par la façon dont il traite les thèmes-clefs de l'a~enture et de l'amour et par sa structure conforme à la rhétorique de Jean de Garlande, les traductions françaises de Boccace sont à l'origine du roman moderne dans notre pays.

La première nouvelle traduite fut la dernière du recueil, celle qui raconte la # patience b de Grisélidis ou Griseldis (Griselda chez Boccace); la traduction, faite par Philippe de Mézières d'après la version latine de Pétrarque, daterait des années 1384-1389; Brian Woledge en signale dix-huit manuscrits, et dix-neuf d'une autre traduction faite au début du xve siècle : c'est la preuve d'une vaste diffusion. Quelques années plus tard (1414) Laurent de Premierfait traduisit d'après une version latine perdue Le Décaméron tout entier : il reste de cette traduction quatorze manuscrits, et elle fut au moins éditée neuf fois depuis l'inven¬tion de l'imprimerie, avant d'être supplantée par la célèbre traduction qu'Antoine Le Maçon publia en 1548. Enfin, la première moitié du xve siècle connut encore une traduction du Filostrato, sous le titre de Troilus, par Beauvau, sénéchal d'Anjou : on sait que le sujet avait fourni au xne siècle un épisode du Roman de Troie z•

Le Décaméron fut un modèle pour les nouvellistes français par les traits sui-vants : les nouvelles sont groupées dans un ensemble qui a son unité et son archi-tecture, elles se répartissent selon l'affinité de leurs sujets; elles sont dites par un nombre limité de personnes qu'une circonstance précise a réunies, le caractère de ces personnes, leurs relations, donnant lieu à un jeu d'allusions plus ou moins poussées dans la distribution de la parole et dans le commentaire des nouvelles; ce commentaire intervient à la fin de chaque récit, ainsi qu'au début et à la fin de chaque journée : les narrations proprement dites se détachent ainsi sur un fond de conversation de bonne société et ne perdent jamais leur caractère parlé et vivant; enfin les sujets qu'elles traitent (même quand ils ont, en fait, une origine littéraire) sont ceux que peuvent fournir la société contemporaine ou le passé récent, où s'affrontent les passions les plus diverses, amour, jalousie, cruauté, ruse, cupidité, bassesse, grandeur d'âme, etc. C'est le tableau psychologique,

moral et social de toute une époque qui est ainsi retracé. En un mot, ces nouvelles sont réalistes par leur présentation, par leur expression orale et par leur contenu comique ou tragique.

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En un mot, ces nouve lles sont réalistes par leur présentation, par leur expression orale et par leur contenu comique ou tragi que.. »

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