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LETTRES PERSANES: lettre XXIV (24) datant de 1712, écrite par Ricca à Ibben à Smyrne

Publié le 22/02/2012

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  Montesquieu, qui était un ancien magistrat (il a écrit «  L'esprit des lois », un traité politique), a également écrit « Lettres persanes » en 1721. C'était une période de régence et de monarchie absolue de droit divin, la lettre rapporte d'ailleurs des éléments de 1712, époque du règne de Louis XIV. A la fin du règne de celui-ci, les finances étaient en mauvais état, les guerres les ayant aggravées. Ainsi, dans son roman épistolaire, Montesquieu va rassembler la correspondance fictive échangée entre des voyageurs persans qui découvrent la France et des amis restés en Perse. Dans la lettre XXIV datant de 1712, écrite par Ricca à Ibben à Smyrne, il est question du roi et du pape, dont il fait les portraits de manière satirique et polémique. Nous allons donc nous demander comment Montesquieu, à l'aide du point de vue d'un étranger, émet-il la critique ironique et polémique de la société française, fondée sur le pouvoir du roi et du pape ? Dans une première partie, nous verrons l'expression de l'étonnement dans cette lettre, puis nous étudierons la critique ironique et polémique du peuple français et des pouvoirs du roi et du pape.

« 1) La critique des français Montesquieu va utiliser la naïveté du Persan pour faire une critique ironique des français.

Il va critiquer leurcrédulité : vis-à-vis du roi, ils sont soumis : « la vanité de ses sujets », référence à achat des charges quiconfèrent la noblesse.

« Titres d'honneurs à vendre », « prodige de l'orgueil humain ».

Il va ensuite utiliser le lexiquede la persuasion « ils le croient » « ils en sont aussitôt convaincus » afin de montrer leur absence de jugement.C'est comme si le Roi agissait directement sur leurs esprits « il exerce son empire sur l'esprit même de ses sujets »« il n'a qu'à leur mettre dans la tête ». 2) La critique du roi A l'aide du même procédé qu'il a utilisé avec les français, Montesquieu va émettre une critique satirique et assezpolémique du roi.

Comme nous l'avons démontré dans le I- 2), le Persan considère le Roi comme un « magicien ».Ainsi la personne sacrée du roi est réduite à un mage charlatan qui manipule les esprits « persuader », « exercer »avec facilité.

Les tournures restrictives « il n'a qu'à » « il n'a qu'à » montrent cette facilité et les deux subordonnées« Si … » « Si … » indiquent que son seul objectif est de gagner de l'argent.

Ainsi Montesquieu critique sa façonde gouverner et montre qu'il ne cherche pas la prospérité et le bien être de son peuple mais bien l'enrichissementpersonnel et le pouvoir. 3) La critique du Pape Enfin, Montesquieu va émettre une dernière critique tout aussi satirique et polémique du Pape.

Lui aussi est réduitau statut de « magicien » charlatan et manipulateur et perd toute sa personne sacrée.

Montesquieu dénonce aussiune hiérarchie dans la manipulation : le pape manipule le roi qui manipule les sujets : « il y a un autre magicien, plusfort que lui, qui n'est pas moins maître de son esprit qu'il l'est lui-même de celui des autres » C'est le pouvoir de lareligion sur les esprits qui est critiqué.

Les rites religieux sont également visés.

A travers le regard du Persan, Montesquieu tourne en dérision les dogmesde l'église « Tantôt il lui fait croire que trois ne sont qu'uns » (trinité) « que le pain qu'on mange n'est pas du pain »(le corps du Christ) « que le vin qu'on boit n'est pas du vin » (le sang du Christ) pour les réduire à des tours demagie.

C'est donc l'occasion pour lui de manifester son déisme, car il croit en dieu mais pas en la religion. Conlusion : Le regard étranger permet à Montesquieu de faire une critique de la société française du XVIIIème siècle en évitant la censure.

Cette critique porte sur la naïveté des francais, la politique et la religion.Ainsi il critique la monarchie absolue et le fait que le Roi ait tous les pouvoirs, même celui de manipuler.Il s'attaque aussi à la personne sacrée du Pape, tournant en dérision les dogmes de l'Eglise et dénonçant la pressionqu'il exerce sur le Roi et le pouvoir de la religion sur les esprits. On peut rapprocher ce texte de « Prière à Dieu » de Voltaire, mais aussi de « Autorité Politique » de l'Encyclopédie,article écrit par Rousseau.. »

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