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L'histoire et la pensée à l'époque réaliste

Publié le 27/06/2012

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Dans le domaine de la pensée, de l'histoire, de la critique, le réalisme devient le Positivisme. Le Positivisme est, si l'on veut, dans l'ordre de la pensée, ce que le réalisme est dans l'ordre de l'art. Ce sont les mêmes besoins qui ont fait naître les deux mouvements; et, de même que le réalisme a s:m origine, nous l'avons vu, dans le plus authentique romantisme, de même c'est, en partie au moins, pour transposer le romantisme sentimental sur le plan des idées que le positivisme a été créé. L'opposition de Schelling et de Hegel à Kant et à Fichte, c'est déjà l'opposition d'un positivisme latent à un idéalisme alors triomphant. En France, le spiritualisme de Maine de Biran avorte, submergé par les préoccupations sociales d'un Fourier ou d'un Saint-Simon, d'un Proudhon surtout. Et ces préoccupations se sont élevées au niveau d'un système philosophique constructif avec Auguste Comte, créateur du positivisme (1798-1857). La crise sociale qui s'est ouverte en France depuis 1789 est due, selon lui, à la décadence de la foi religieuse, au progrès de la pensée critique, de la réflexion philosophique, de la science. C'est donc à la science à réorganiser la société dont elle a dissous les principes traditionnels; l'objet de la philosophie sera d'abord de créer la science de l'homme en société.

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« 536 HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE même, directement ou indirectement, l'objet principal de la science.

En fait, sur le plan qui nous intéresse particulièrement, l'influence de Comte sc révèle par l'introduction de préoccupations et de méthodes scien­ tifiques dans la littérature pure, ou, surtout, dans la littérature d'idées.

Des méthodes positives vont rem­ placer l'intuitivisme romantique; une étude réaliste des phénomènes humains religieux, politiques, sociaux, va remplacer l'idéalisme romantique.

Nous avons déjà vu ce phénomène dans le roman et le théâtre; il nous reste à l'observer dans l'histoire et la critique, où l'influence de Comte se fait sentir, plus directe et plus consciente.

Un des plus remarquables parmi les dis­ ciples directs de Comte fut Littré (1801-1881).

Esprit universellement doué, médecin, philosophe, linguiste surtout, il a laissé, parmi tant d'œuvres rrmarquables, son Dictionnaire de la langue française (1862) qui fait encore autorité.

L'histoire romantique s'était caractérisée par un immense effort de sympathie, par le désir passionné d'animer à nouveau le cadavre du passé, par la volonté de rendre vivant et concret ce qui était mort et abstrait dans les documents et les livres.

L'histoire de l'époque réaliste et positive se caractérise par une documenta­ tion toujours plus élargie et par un effort de compréhen­ sion plus respectueux de la différence des âges de l'humanité; mais elle ne fait qu'approfondir la méthode de Voltaire et de Michelet en décelant des connexions toujours plus nombreuses entre les différents éléments de la vie sociale : politique, religion, mœurs, industrie et commerce ...

Le positivisme reposait en grande partie sur une notion exacte de l'évolution humaine; c'est cette notion que les historiens vont s'efforcer de pré­ ciser.

Fustel de Coulanges (1830-1889) révèle, dans La cité antique (1864), les relations étroites qui existent entre le sentiment religieux et l'organisation politique et sociale des cités; dans sa trilogie La monarchie franque, La Gaule romaine ct L'invasion (1888-1891), il cherche à expliquer la logique intime des événements en les rapportant à leurs causes.

Mais le résultat importe moins ici que la méthode.

La grandeur de l'œuvre de Fustel de Coulanges vient de ce qu'elle est un modèle de méthode : l'histoire retrouve avec lui l'objectivité. »

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