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L'identité culturelle européenne

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

Analyse du sujet Ce sujet ne présente aucune difficulté. Un point a peut-être pu désorienter certains candidats : il s'agit de traiter de l'identité culturelle européenne alors que les documents du dossier ne font référence qu'à la France, sauf l'extrait dû à Claudel. Il fallait évidemment comprendre que la France représentait, grosso modo, la voix de l'Europe. Une fois levée cette difficulté, le plan s'imposait : d'une part, doit-on laisser la vie culturelle soumise aux lois du marché, doit-on laisser libre cours à un expansionnisme « culturel « américain, ou devons-nous nous protéger pour ne pas mourir ?

...

« [ II.

Pour une défense de l'identité culturelle européenne ] [ 1.

Il faut que l'Europe ait une voix culturelle ] L'Europe ne peut se sauver, nous dit Claudel dans les années trente, que si elle sait trouver une voix.

Trouver unevoix aujourd'hui, c'est trouver une image, savoir inventer ses propres récits (Jean-Claude Carrière).

Il faut savoirdonner une image de soi-même, retrouver le sens du chant du clan comme les griots africains (J.-C.

Carrière), neplus en être réduit à nous comporter comme les piteux récepteurs d'une culture que nous ne comprenons pas.

Ilfaut savoir refuser le chant du libéralisme culturel sous peine de mourir.

Il est une nécessité pour l'Europed'aujourd'hui, dans le domaine culturel : celle de refuser de sombrer dans la culpabilisation, de ne pas se laisserintimider par de fausses accusations de nationalisme frileux de la part de bureaucrates du culturel.

(DanielBougnoux.) [ 2.

Pour qu'elle ne perde pas sa mémoire ] Notre culture a besoin d'une voix pour survivre comme l'a dit P.

Claudel.

En effet, si cette voix ne se fait pasentendre, l'Europe culturelle périra.

Comme l'écrit J.-M.

Doménach, notre culture ne sera plus célébrée que par nosinstituteurs ou par les touristes en quête de vestiges de notre passé culturel.

Nous perdrons notre mémoire, quePierre Nora cherche tant à préserver.

Elle se figera dans le froid de l'oubli, dit encore J.-M.

Domenach dans ledocument numéro un.

Nous en serons réduits à vivre, privés d'identité, dans le mensonge universel ainsi que lepense J.-C.

Carrière.

Effacés de l'univers culturel, nous n'aurons plus qu'à nous réfugier dans la rancœur, car ce quenous aurons perdus dans cette culture unique, c'est notre âme (Bougnoux).

Nous ne serons qu'une machine sansmémoire dans l'universel mécanisme américain, sans morale ni conscience, dénoncé par Claudel.

Pour trouver cettevoix salvatrice, il convient que l'Europe sache se fabriquer une véritable personnalité culturelle, comme le dit acontrario Jean-Marie Doménach.

Il faut retrouver, ainsi que le croit J.-C.

Carrière, ce droit qui est celui de toutpeuple d'imaginer ses propres récits et ses propres mythes.

Il faut rêver sous peine d'être condamné à l'universellenourriture des Beavis and Butt-Head. [ Conclusion ] Le débat entre les tenants du libéralisme, du métissage culturel et ceux qui réclament la protection des ouvrages del'esprit est bien loin d'être terminé, mais n'est-ce pas un éternel débat ? Cette « exception culturelle » demandée par nos gouvernants de tous les bords, nous apparaît comme une bellehypocrisie cachant l'impuissance actuelle de nos créateurs.

Imaginons un dialogue des morts et des vivants : quepourrait dire des Vittorio De Sica, Roberto Rossellini, Federico Fellini, ou encore un Hitchcock, un John Ford, unGodard, ou enfin, pour citer les Français, un Renoir, un Carné de ce protectionnisme dans le domaine de la culture.. »

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