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L'ile des esclaves scene 2

Publié le 24/06/2013

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Introduction  Dès la première scène se dessinait un processus de renversement d'ordre social, entre Iphicrate et Arlequin, avec la désobéissance de plus en plus marquée du valet. Ce renversement est au centre de la seconde scène et se matérialise en particulier grâce au changement d'identité entre les deux personnages, imposé par Trivelin. Ce dernier va très vite devenir, tant aux yeux des autres personnages qu'à ceux du spectateur, la clé de voûte de l'évolution des relations entre les maîtres et les valets, imposant la loi de la cité, exigeant la soumission des naufragés à ses décisions et calmant l'ardeur des anciens valets.  La longue tirade de la scène 2 répond à une double exigence : le personnage va indirectement informer les spectateurs de la trame dramatique de la pièce, en la situant dans un contexte pseudo historique ; il va également se poser d'emblée en détenteur de la loi et en garant de la morale vis-à-vis des autres personnages auprès desquels il va se comporter presque en metteur en scène, au point de devenir une sorte de double de Marivaux lui-même.  I) Un exposé d'ordre informatif à l'usage du spectateur  1. le rappel de l'utopie déjà évoqué par Iphicrate  Rappel spatio-temporel : un lieu d'origine mythique : la Grèce (traditionnellement considérée comme le premier modèl...

« savons pas non plus ce qu'il adviendra des serviteurs devenus maîtres l'espace de trois ans.

  II) Un expos é d'ordre moral  à l'usage des autres personnages   1. Le jeu sur les pronoms personnels   Apr ès avoir impos é sa pr ésence de mani ère physique (en d ésarmant Iphicrate), Trivelin va s'imposer   par le biais du langage. Il montre d'abord son autorit é et son r ôle par le jeu des pronoms personnels :   emploi marginal de "je" : il se retranche bien plus derri ère un "nous" qui renvoie  à une collectivit é à la   fois connue et difficile  à identifier, ce qui renforce le pouvoir du personnage. Ce "nous" s'identifie   d'abord par la r éférence au pass é : "nos p ères", ils". Il s'identifie ensuite par opposition au "vous",   qualifiant bien s ûr Iphicrate et Euphrosine, mais, au­del à­, l'ensemble des ma îtres qui  échouent sur   l' île. Le "nous" est en g énéral sujet dans cette tirade, en particulier lorsqu'il s'agit de verbes d'action :   "nous vous corrigeons", "nous vous jetons", "nous prenons", etc. "Vous" reste sujet de verbes d' état :   "devenir", " êtes", impliquant la situation actuelle ou future des ma îtres. "Vous" est  également sujet de   verbes  à l'imp ératif : les anciens ma îtres re çoivent des ordres !   2. les diff érents r ôles de Trivelin   C'est ainsi qu'on peut noter les diff érents r ôles de Trivelin, r ôles qu'il jouera tout au long de la pi èce.

  ­ un p ère : cf. la premi ère apostrophe : "mes enfants". P ère des anciens esclaves qui se sont mis sous   sa protection.

  ­ un professeur qui dispense des "cours d'humanit é", cette fois  à l'égard des anciens ma îtres, devenus   ses  élèves. Comme tout bon professeur, il prend note des "progr ès" de ses  élèves.

  ­ un m édecin : toute la philosophie de la pi èce se trouve  également pr ésente dans ce terme : la mise   en esclavage des anciens ma îtres ne constitue qu'une  étape, une sorte de rem ède qui leur permettra   de gu érir de d éfauts inh érents  à leur condition de ma îtres.

  3. Une mise en sc ène : de Trivelin  à Marivaux.

  Un dernier r ôle rapproche Trivelin de son auteur et cr éateur, Marivaux : Trivelin se trouve  être le   metteur en sc ène d'une situation qui vise  à gu érir les anciens ma îtres de leurs d éfauts. On se   rapproche ainsi de la conception qu'on se fait du th éâ tre au XVIIIme si ècle (conception h éritée   d'ailleurs de l'antiquit é gr éco­latine) : le th éâ tre vise  à rendre meilleur le spectateur,  à lui faire prendre   conscience de ce qu'il est (on parlait de catharsis  à l'époque classique). Le spectateur s'identifie un   temps au personnage qui joue devant lui ; la mise en sc ène voulue par Trivelin rend l'identification   encore plus totale, puisque le ma ître perd totalement sa propre identit é pour  épouser compl ètement   celle de son serviteur, mais le principe reste le m ême. Pour Trivelin comme pour Marivaux, le   d éguisement ne doit durer qu'un temps : l'ensemble de la pi èce dure le temps de la repr ésentation ;   l' échange des identit és entre les personnages ne durera que "trois ans" au maximum.

  De plus, cette mise en sc ène signifie que pour Trivelin comme pour Marivaux, ce n'est pas la  . »

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