L'Ingénu chapitre 3
Publié le 25/05/2013
Extrait du document
«
Tout d’abord, l’ironie porte sur le choix des « épisodes » : confession, bapt ême, circoncision. C’est d’autant
plus ironique que les textes n’en parlent pas et ne l’imposent pas. Le Huron s’appuie sur les
écrits de Saint
Jacques le Mineur, qui est tr
ès secondaire (peu important). C’est pourtant sur ce texte qui s’appuie l’Eglise
quant
à la confession.
Les allusions aux lois de gr âce et de rigueur sont des allusions moqueuses aux
subtilit
és th éologiques que Voltaire juge ridicule.
De plus, il y a une ironie sur les Europ éens, qui ne reconnaissent pas leurs erreurs. Par son humour et son ironie, Voltaire pr épare les critiques du dogme. II/ La satire 1. Le choix arbitraire des dogmes Voltaire pense que les croyants choisissent les dogmes qu’ils veulent faire suivre, sans donn és d’arguments suffisants pou les justifier. Tout d’abord, la confession n’est pas r éciproque, le bapt ême n’existe pas dans la Bible (J ésus est un cas unique). La qualit é des arguments du prieur est tr ès discutable, notamment au sujet de la circoncision : « La circoncision n’est plus de mode ». De plus il justifie le bapt ême en disant qu’il est « plus salutaire » (que la circoncision). La rapidit é de la conversion est aussi cible de la critique ; en effet, le Huron se convertit vite, c’est presque un miracle : « enfin la gr âce op éra ». Il n’y a aucun raisonnement. 2. Les contradictions des Hommes d’Eglise Tout d’abord, revendiquer la Bible comme texte sacr é, mais ne pas en tenir compte. De plus faire appel à plusieurs ordres religieux pour convaincre un simple sauvage n’est pas logique. Le prieur devrait convaincre le Huron : « il était fort en peine », puis il y a consultation de l’Abb é de SaintYves et enfin « un j ésuite bas Breton pour achever la conversion ». Il y a donc une critique à l’ignorance du clerg é. Les querelles th éologiques sont aussi une forme contestataire « il y eu m ême beaucoup de th éologiens », cela appuie les avis divergeant au sein m ême de l’Eglise. La religion, telle qu’elle est vue par Voltaire, est une invention fantaisiste des Hommes, et se rapproche de l’obscurantisme. Voltaire invite le lecteur à penser cela, bien que ce ne soit pas clairement exprim é. 3. Le pros élytisme de religion Le Huron est presque oblig é de se convertir, c’est donc un attentat au droit à disposer de soi (libert é de conscience). De plus, cette conversion de base sur des raisons douteuses, d’ordre financier (le Huron doit h ériter de la charge du prieur). Le Huron ne semble pas avoir la vocation de se convertir. Ici, la conversion corrective (par la force, et sous la contrainte). Il est oblig é de se confesser, mais lui ne voulait pas, car il n’y a aucune trace de cela dans les textes : « il n’y trouvait pas qu’un seul ap ôtre se fut confess é, et cela le rendait tr ès r étif ». Cette conversion se fait par la force : « le prieur redressera les id ées » (verbe dur, violent), « il lui remonta » (remontrance phon étiquement), « le prieur lui ferma la bouche ». Il n’y a donc pas de discussion : violence intellectuelle, la foi est impos ée.. »
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