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L'Ingénu chapitre 3

Publié le 25/05/2013

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Chapitre 3 de l'Ingénu Introduction Voltaire, homme d'esprit des Lumières, philosophe des Lumières par excellence, symbolise la pensée contestataire du XVIII ème. C'est aussi un personnage complexe parfois contradictoire mais dont l'ironie sera l'arme la plus efficace de tous ces combats. Voltaire est l'initiateur du conte philosophique en temps que genre littéraire : récit plaisant et critique. L'Ingénu (1767) est à la fois un roman d'amour, un roman d'apprentissage, mais aussi une critique violente de la société, de la religion et du pouvoir au XVIII ème siècle. Dès le chapitre 1 le Huron, sans identité ni éducation, nous est présenté, alors qu'au chapitre 3, il est devenu le neveu du prieur, et comme il doit succéder dans la charge de prieur, il doit se convertir au christianisme. Ce chapitre met en valeur des péripéties qui vont servir la critique voltairienne par des questions autour de l'interprétation de la Bible, ou sur les rites d'initiation ; et enfin sur le problème de confession. Comment Voltaire critique-t-il le dogme dans le texte ? Nous traitons tout d'abord du récit plaisant et humoristique, puis la critique de la religion catholique. I/ Un récit plaisant et humoristique 1. Le comique Tout d'abord la naïveté et la lecture informative de la Bible de la part du Huron font sourire. Pour lui, ce qu'il lit dans la Bible est d'actualité. C'est une ...

« Tout d’abord, l’ironie porte sur le choix des «   épisodes   »   : confession, bapt ême, circoncision. C’est d’autant   plus ironique que les textes n’en parlent pas et ne l’imposent pas. Le Huron s’appuie sur les  écrits de Saint­ Jacques le Mineur, qui est tr ès secondaire (peu important). C’est pourtant sur ce texte qui s’appuie l’Eglise   quant   à  la   confession.

  Les   allusions   aux   lois   de   gr âce   et   de   rigueur   sont   des   allusions   moqueuses   aux   subtilit és   th éologiques   que   Voltaire   juge   ridicule.

  De   plus,   il   y   a   une   ironie   sur   les   Europ éens,   qui   ne   reconnaissent pas leurs erreurs. Par son humour et son ironie, Voltaire pr épare les critiques du dogme. II/ La satire 1. Le choix arbitraire des dogmes Voltaire pense que les croyants choisissent les dogmes qu’ils veulent faire suivre, sans donn és d’arguments   suffisants pou les justifier. Tout d’abord, la confession n’est pas r éciproque, le bapt ême n’existe pas dans la   Bible (J ésus est un cas unique). La qualit é des arguments du prieur est tr ès discutable, notamment au sujet   de  la  circoncision   :  «   La  circoncision  n’est  plus  de  mode   ».  De  plus  il   justifie  le  bapt ême  en  disant  qu’il  est   «   plus salutaire   » (que la circoncision). La rapidit é de la conversion est aussi cible de la critique   ; en effet, le Huron se convertit vite, c’est presque un   miracle   : «   enfin la gr âce op éra   ». Il n’y a aucun raisonnement. 2. Les contradictions des Hommes d’Eglise Tout d’abord, revendiquer la Bible comme texte sacr é, mais ne pas en tenir compte. De plus faire appel   à   plusieurs ordres religieux pour convaincre un simple sauvage n’est pas logique. Le prieur devrait convaincre   le Huron   : «   il  était fort en peine   », puis il y a consultation de l’Abb é de Saint­Yves et enfin «   un j ésuite bas­ Breton pour achever la conversion   ». Il y a donc une critique  à l’ignorance du clerg é. Les querelles th éologiques sont aussi  une forme contestataire «     il  y eu m ême beaucoup de th éologiens   »,   cela appuie les avis divergeant au sein m ême de l’Eglise. La religion, telle qu’elle est vue par Voltaire, est une invention fantaisiste des Hommes, et se rapproche de   l’obscurantisme. Voltaire invite le lecteur  à penser cela, bien que ce ne soit pas clairement exprim é. 3. Le pros élytisme de religion Le   Huron   est   presque   oblig é  de   se   convertir,   c’est   donc   un   attentat   au   droit   à  disposer   de   soi   (libert é  de   conscience). De  plus,  cette conversion  de base sur des  raisons  douteuses, d’ordre  financier  (le  Huron  doit   h ériter de la charge du prieur). Le Huron ne semble pas avoir la vocation de se convertir. Ici, la conversion   corrective (par la force, et sous la contrainte). Il est oblig é de se confesser, mais lui ne voulait pas, car il n’y a   aucune trace de cela dans les textes   : «   il n’y trouvait pas qu’un seul ap ôtre se fut confess é, et cela le rendait   tr ès r étif   ». Cette conversion se fait par la force   : «   le prieur redressera les id ées   » (verbe dur, violent), «   il lui remonta   »   (remontrance phon étiquement),  «   le prieur lui  ferma la  bouche   ».  Il  n’y  a donc pas  de  discussion   :  violence   intellectuelle, la foi est impos ée.. »

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