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LITIERATURE ET ARTS PLASTIQUES: LA «FRATERNITE DES ARTS»

Publié le 30/03/2012

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En ce temps-là, la peinture et la poésie fraternisaient.  Théophile Gautier énonce ainsi, dans l'Histoire du romantisme, l'un de ses thèmes préférés. Mais que veut dire au juste sa phrase ? Si l'on ne considère que ses écrits historiques ou critiques, la fraternité, pour Gautier, semble revêtir trois aspects : des vocations doubles comme la sienne (Louis Boulanger et Euqène Déveria rimaient ; Musset, lui aussi, avait débuté par la peinture) ; des fréquentations entre peintres et écrivains aux Cénacles et dans les ateliers (chez Nodier, à l'Arsenal, chez les frères Devéria, rue de l'Ouest, ou chez Hugo, rue Notre-Dame-des-Champs) ; et le recours des artistes aux sujets tirés de la littérature (« On trouvait Shakespeare, Goethe, Lord Byron et Walter Scott dans l'atelier comme dans le cabinet d'études «). Rien de très précis pour ce qui est de la littérature française de cette époque. Gautier, en tant qu'historien de cette fraternité dont il a pourtant créé la légende est d'autant plus décevant que sa poésie en indique un autre aspect capital : l'inspiration que l'écrivain peut tirer de sources picturales. Sans doute Gautier n'est-il pas le seul à évoquer les rapports entre les deux arts, mais son témoignage est significatif parce que justement le thème a pour lui une grande importance et qu'à l'instar de tous les autres contemporains, il n'en analyse pas précisément le contenu...

« Débats et pointa de vue La Restauration: 1814-1830.

Avec son livre De l'Allemagne (édition française, 1814) Mme de Staël déclenche un des premiers débats « romantiques " : l'on se récrie contre une prétendue invasion de la littérature étrangère.

La peinture, ce­ pendant, n'entre nulle part dans les discussions.

Le mot romantique n'est pas prononcé en peinture lors­ que Géricault expose au Salon Le Radeau de la Méduse en 1819; il l'est à peine en 1822, année de la Barque du Dante, d'Eugène Delacroix.

Pour que l'on commence à associer, en les réprouvant, la pein­ ture et la littérature nouvelles, il faudra attendre 1824, année où il y a '' deux partis dans la littérature comme dans l'Etat " (Victor Hugo) mais aussi « deux partis très violents parmi les gens qui se mêlent de juger le Salon " (Stendhal).

Le Journal des Débats, où F.B.

Hoffmann 1 condamne les idées exprimées par Hugo dans sa préface aux Nouvelles Odes, multiplie les diatribes contre le romantisme pictural, symbolisé par le caractère « shakespearien " des tableaux d'Horace Vernet aussi bien que par /es Massacres de Scio de Delacroix.

Et Stendhal, pourtant anti-davidien, indique le terrain où doctrines littéraires et doctrines artisti­ ques vont se rencontrer en affirmant : « Jamais le laid n'a été en aussi grand honneur que dans la présente exposition " (Salon de 1824).

En 1824, cependant, celui qui va devenir le chef du romantisme littéraire n'est pas encore au courant de la révolution picturale, ni du rôle que pourrait jouer « le laid » dans la littérature.

C'est à la fin de cette année seulement que Victor Hugo fait une rencontre qui s'avé- 1.

F.-B.

HOFFMANN (1760-1828), littérateur et enaulte critique au Journal de l'Empire et au Journal des D6bats où Il se montrera peu favorable aux innovations littéraires.. »

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