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L'Itinéraire de Chateaubriand

Publié le 18/03/2014

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chateaubriand

Il en était revenu avec une réserve d'images exotiques qui allaient alimenter le ro-man américain qu'il écrirait plus tard, Les Natchez. A pré¬sent, il est un auteur célèbre, à qui le Génie du christia¬nisme a assuré quelques an¬nées plus tôt un immense succès. Il cherche à écrire une tragique histoire d'amour chrétienne qui doit s'achever dans les arènes de la Rome antique : Les Martyrs. Cha-teaubriand connaît bien la Ville éternelle, où il a été se-crétaire d'ambassade, mais il a depuis longtemps le désir de visiter la Grèce, où doit se dérouler une partie de son roman. Cependant, s'il part vers le Levant, il lui est im-possible de ne pas se rendre en Terre sainte, lui qui est le chantre officiel du christia-nisme et dont un ancêtre fut croisé ! « Je serai peut-être le dernier Français sorti de mon pays pour voyager en Terre sainte avec les idées, le but et

chateaubriand

« les sentiments d'un ancien pèlerin », déclare !'écrivain dans sa préface .

Un voyageur pressé L a issant sa femme Céleste à Venise chez le consul, Chateaubriand, accompagné de son domestique Julien Pa­ telin, et muni de lettres de recommandation prestigieu­ ses, s'embarque enfin pour l'Orient.

« Je vous saurai per­ sonnellement un gré infini de tout ce que vous aurez bien voulu faire pour lui faci­ liter les moyens de bien voir les pays qu'il va visiter et d'y voyager avec autant d'agré­ ment que de sûreté », de- teaubriand devant Aga (gravure de noy, d'après Staal, rée de Itinéraire aris à Jérusalem).

mande pour lui le ministre Talleyrand à l'ambassadeur de Constantinople.

Il a caché à Madame de Chateaubriand son intention d'aller en Pa­ lestine, afin qu'elle ne s'avise pas, car elle est très pieuse, de vouloir le suivre.

Céleste est acariâtre et, en outre, !'écrivain a rendez-vous à son retour d'Orient dans les jar­ dins de !'Alhambra à Grena­ de avec sa nouvelle maîtres­ se, Nathalie de Noailles.

Se souviendra-t-elle encore de lui ?, se demande-t-il anxieu­ sement en voguant vers la Grèce.

Il n'y séjournera que vingt jours, puis passera par !'Anatolie, Constantinople, Rhodes, Jaffa, Bethléem, la mer Morte et Jérusalem - soit quinze jours en Palestine -pour se retrouver de nou­ veau, le 13 octobre, en quête d'un bateau pour Alexan­ drie, où il ne reste que trois jours : « Me voilà en Égypte, et partant pour Le Caire où je vais voir les pyramides ...

Je vais vite, comme vous voyez, mais aussi je suis très fatigué et j'aspire au moment de rentrer dans mes foyers.

» Il s'imagine alors être de re­ tour à Paris avant l'hiver, mais c'est compter sans les aléas de la navigation ...

Navigation dans le delta du Nil C hacune des étapes de Chateaubriand fait l'objet d'un des sept livres de !'Itinéraire de Paris à Jérusalem l'avant-dernier, Voya­ ge d'Égypte, est l'un des plus courts.

« On ne s'attend point sans doute à me voir décrire l'Égyp­ te.

Qui ne l'a point vue aujourd'hui ? Le voya­ ge de M.

de Volney en Egypte est un véri­ table chef-d'œu- vre ...

les dessins de M.

Denon et les grands tableaux de l'Institut d'Égypte ont trans­ porté sous nos yeux les mo­ numents de Thèbes et de Memphis.

» Aussi l'auteur de !'Itinéraire décrira-t-il surtout de l'Égypte les paysages du Delta qu'il a contemplés de­ puis son navire : « Le Nil qui était alors comme une petite mer ; le mélange des sables du désert et de la plus fraîche verdure ; les palmiers, les sy­ comores, les dômes, les mos-. »

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