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LITTÉRATURE ALLEMANDE : LE ROMAN DANS LA PREMIERE MOITIE DU XXe SIÈCLE

Publié le 23/10/2011

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Thomas MANN (1875-1955) appartenait à une vieille famille de bourgeoisie de Lübeck; il est resté, sa vie durant, un bourgeois libéral, l'esprit froid et clair, maître de lui, homme du monde, suivant la réputation qu'ont les « patriciens « des villes de la Hanse. Mais il fut aussi un grand artiste, et c'est le conflit entre le réalisme et la vigueur de cette bourgeoisie d'affaires et une culture exquise, mais débilitante, qui forme le contenu de son premier grand roman....

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et politiques montrent son éVolution du nationali sm e (Frédéric et 14 gra-nde coalition 1915) à l'esprit euro · péen (Oompte rendlu.

par isien 1926) , du tradit ionalism e (Ré[l6'ri&na d'un indifférent en politique ÜH9) vers un « nouvel humanisme social » (Sur la victoire tutwre de 14 démocratie 1938); sa lutte incessan te contre Hitler , « ce pléb éien qui s'est mi s à philosopher à partir de son instru ction primaire » et contre le nazisme , est consignée dans de nombr eux écrits, d epuis l'Appel à la raison de 1930 jusqu'à Auditeurs allemand s (discours à la radio américaine 1940 -42).

Cette œuvre imposante domine, dans le domaine de la prose, un demi-siècle de litté­ rature allemande.

Les recueils Noblesse de l'esprit - seize essais pour servir à l'idée d'humanité (au sens gœthéen de ce terme) - et Dernière Récolte (où se trouve le fameux Essai sur Schiller, discours prononcé par Th.

Mann, trois mois avant sa mort, pour le 150• anniversaire de la mort du poète) mon­ trent comment cette œuvre tend à faire une synthèse entre l'héritage du classicisme wei­ marien, le réalisme européen, les inquiétudes et la dialectique du temps présent.

La vigi­ lance de la pensée y ést soutenue par l'acuité de l'analyse psychologique - qui souvent est introspection -, un style d'une précision et d'une virtuo .sité rares en Allemagne, teinté d'humour, feutré d~ironie, non sans complai- Thomas Mann.

sance (comme naguère Fontane ) pour le détail caractéristique, les discussions, la flânerie, le jeu, mais toujour s d'une totale maîtrise.

Si Thomas Mann fut le maître de l'ironie, son frère Heinrich MANN (1871-1950) a été celui de la satire vengeresse.

Séduit d'abord par l'Italie (La Petit e Ville), il trouva sa véritable voie dans la « littérature engagée ».

Fidèle à la doctrine de Zola, c'est toute une époque, celle de GuiJlaume Il, qu'il stigmatise dans sa trilogie L'Empire, en montrant sa bourgeoisie oppressive et servile (Le Sujet 1918 - le plus grand succès de librairie de cette époque), la misère de son prolétariat (Les Pauvr es), l'indignité de ses chefs (La Tête) .

Auparavant, il s'était attaqué, dans un autre roman : Le Prof esseur Unrat - intitulé finalement l'Ange bleu comme sa célèbre mais peu fidèle version filmée de 1930 - à l'une des puissances du Reich wilhelminien : les pédagogues tyranniques .

La République de Weimar, dont il flétrit les spéculateurs, ne tr'ouva pas davantage grâce à ses yeux, comme le montrent aussi ses mémoires (Revue d'une époque, 1945).

Pourtant, Heinrich Mann oppose à ses romans les plus pessimistes - sans toutefois renoncer à l'érotisme qui joue un grand .

-rôle dans ses récits -des œuvreS. »

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