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LITTERATURE: Georges Bernanos

Publié le 26/10/2009

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Une vocation tardive. «J'ai commencé d'écrire à plus de 40 ans.« Cette affirmation, qu'on trouve dans la Lettre aux Anglais (1942), est inexacte; en effet, quand paraît Sous le soleil de Satan, en 1926, Bernanos n'a que 38 ans. Cet ancien journaliste, directeur de L'Avant-Garde de Normandie (1913), blessé et décoré sur le front, quitte dès lors le métier d'agent d'assurances, choisi au lendemain de la guerre, pour se consacrer aux lettres. Cet élève des jésuites, marqué par deux petits séminaires, place le christianisme au centre de son œuvre: Sous le soleil de Satan met en scène l'abbé Donissan, vainqueur du démon après une lutte de tous les instants; dans L'Imposture (1927) et La Joie (1929), le héros est un prêtre qui a perdu momentanément la foi. Le catholicisme explique aussi le cheminement politique de l'écrivain: dès sa jeunesse, il se lie aux milieux royalistes et s'inscrit chez les Camelots du roi (1908); il est même incarcéré pour avoir pris part à des manifestations. En 1917, lors de son mariage avec Jeanne Talbert d'Arc, descendante d'un frère de la Pucelle, il a pour témoin Léon Daudet. Mais, trois ans plus tard, il démissionne de l'Action française, écœuré par les compromissions d'un mouvement qu'il croyait pur.

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« BERNANOS 1888-1948 NÉ à Paris, de père lorrain et de mère berrichonne, Georges Bernanos a pour vrai terroir l'Artois.

C'est dans cette province, à Fressin (Pas-de-Calais) qu'était la maison de famille.

Comme elle servait aux réunions du doyenné, l'enfant y connut beaucoup de prêtres.

Après plusieurs collèges et petits séminaires à Paris et à Bourges, c'est en Artois, au collège Sainte-Marie d'Aire­ sur-la-Lys, qu'il reçut sa formation décisive; enfin c'est en Artois qu'il situera ses romans.

Il est venu à la littérature relativement tard.

Sa première publication, une nouvelle, Madame Dargent, date de 1922.

Il est inspecteur d'Assurances quand, en 1925, son roman Sous le soleil de Satan lui vaut une célébrité immédiate.

Dès cette œuvre, le roman d'inspiration catholique lui doit un renouvellement que les livres suivants ne feront qu'approfondir et dont l'influence se décèle jusque chez les romanciers agnostiques du moment qu'ils mettent en scène un prêtre.

Le prêtre sera le personnage principal de presque tous les romans bernanosiens - et il ne sera totalement absent d'aucun d'eux, dût-il prendre forme obsessionnelle ou travestie.

La singularité tient à ceci qu'il ne s'agit plus, comme en tant d'autres fictions, d'un spécimen social (fût-il édifiant) au même titre que le médecin ou l'avocat; mais de l'être consacré, engagé corps et âme dans le drame spirituel.

Cet être, le romancier s'efforce de le saisir de l'intérieur, comme par affinités de vocation.

Bien entendu le prêtre bernanosien n'est pas conforme à la simple réalité.

II représente chaque fois un « cas » limite : l'abbé Donissan( Sous le soleil de Satan) lutte contre le démon à visage découvert, pourrait-on dire et subit « la tentation du désespoir », en rançon des âmes qu'il sauve; l'abbé Cénabre (l'Imposture, 1927), qui a perdu la foi et garde les apparences menson­ gères de sa dignité, est pris en charge spirituellement par l'abbé Chevance, humainement très démuni, qui, à son lit de mort, transmet le fardeau à une jeune fille, Chantal de Clergerie (la Joie, 1929) elle-même sujette à des phénomènes extatiques; le petit curé d'Ambricourt (le Journal d'un Curé de Campagne, 1936) est hérédo-alcoolique et souffre d'un cancer ce qui, suivant le sens commun, expliquerait ses « imprudences » apostoliques, etc.

II faut, quand il est question du génie tumultueux et tourmenté de Georges Bernanos, renoncer à ce qu'on appelle le sens commun.

Ce qui anime cet écrivain (il se défendait d'en être un!) c'est le sens surnaturel.

M.

François Mauriac a écrit qu'il a été tout près d'être« le romancier de la sainteté ».

Seul de son espèce, à tout le moins en a-t-il suggéré le mystère; et les contem­ porains les plus éloignés de la foi ont été fascinés par cette omniprésence du surnaturel dans une œuvre littéraire.

Bernanos professait qu' « on ne fait pas au surnaturel sa part », entendant qu'on ne saurait couper la vie humaine en deux, le profane d'un côté, le sacré de l'autre.

Ses romans nous montrent des personnages qui vont jusqu'au bout de leur choix du Bien ou du Mal, ou pour mieux dire qui jouent à fond le jeu de Dieu ou du démon; et à tous risques.

II dédaigne l'entre-deux, « l'homme moyen » auquel il ne croit pas, sauf, en polémiste, à le traiter d'imbécile ou de timoré (la Grande Peur des bien-pensants, 1931).

Ou alors, plus gravement, il montre, en romancier, la 386 Photo Reni Da::.y, Paris.. »

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