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LITTÉRATURE LATINE - Les orateurs - Origines - Cicéron - La rhétorique - Pline le Jeune

Publié le 19/10/2011

Extrait du document

Au début du Ier siècle, on sentait un besoin de donner des règles à l'éloquence. Des rhéteurs romains qui, toutefois, avaient tenté d'enseigner cet art aux jeunes Romains, furent bannis de la Ville vers 92 av. J.-C., tandis que les rhéteurs grecs avaient licence de poursuivre leur enseignement. La pratique de l'éloquence latine était considérée comme dangereuse, si cette éloquence ne s'alliait pas des qualités politiques acquises autrement que dans les écoles de professeurs.

« de l'épicuri ·en Phèdre, il faillit adopter sa doc­ trine , mais il opta pour celle de l'Ancienne Académie, que lui enseigna Antiochos d'Asca­ lon.

Il restera toujours très tenté par certains aspects du stvlcisme, dont l'influence ira crois­ sant sur lui à mesure qu'il vieillira .

Après avoir pris part à la guerre sociale, Cicéron commença à plaider, dans diverses affaires judiciaires.

Le premier discours conservé est le Pro Quinctio (81 av.

J.-C.); mais il acquit la célébrité en défendant une victime de Chrysogonus, le tout­ puissant affranchi de Sulla, Sex.

Roscius d'Amé­ rie, accusé de parricide.

Instrument des adver­ saires aristocrates de Sulla, il contribua à dis­ créditer le régime, mais jugea prudent de se rendre en Asie .

Là, il compléta sa culture, en particulier à Athènes, où se trouvait son ami Atticus, et surtout à Rhodes, où il écouta les leçons du rhéteur Molon et aussi du philosophe Posidonius.

Dès cette époque, Cicéron pense qu'il a découvert le moyen d'allier éloquence et philosophie, de parvenir au vrai, par la se­ conde, et, ainsi, de donner un fondement « hon­ nête » à la première.

De retour à Rome, il accomplit une rapide carrière politique; questeur en Sicile dès 75 av.

J.-C.

, édile en 69, préteur en 66, consul en 63, il exerce chaque magistrature à l'âge limite , sans attendre, bien qu'il n'appartienne pas à la noblesse .

Il doit cette rapide élévation à ses ami­ tiés, mais surtout à son talent d'orateur , qui éclate dans la retentissante affaire Verrès (70 av.

J.-C ) : l'accusé était l'ancien préteur de Sicile, accusé par ses administrés de vols, extorsion de fonds, cruautés, abus de pouvoir, etc.

L'af­ faire est une machine politique contre les res­ tes de la constitution de Sulla; le cas de Ver­ rès est mauvais.

Cicéron obtient aisément sa condamnation, sans avoir besoin de prononcer tous les discours préparés; ils n'en seront pas moins publiés, ajoutant à la gloire de l'orateur, et à l'effet politique du procès.

Cicéron y gagne l'amitié de Pompée, entre autres, et commence à apparaître comme une force politique à lui seul.

Au service de Pompée, il prononce, en 66, le discours : Sur la loi de Manilius, qui donne les pleins pouvoirs à Pompée en Orient, contre Mithridate; mais il a su, malgré cela, ne pas se brouiller avec Lucullus, prédécesseur de Pompée dans cette guerre.

Lucullus était l'un des prin­ cipaux aristocrates; Cicéron donne à ceux-ci un appui précieux en combattant Catilina, qui tente de se faire élire au consulat, et dont les aristocrates ne veulent pas; aussi est-il élu consul et, sans doute en remerciement, se dé­ chaîne, dès les premiers jours de 63, contre un projet de loi agraire, très défavorable aux grands propriétaires.

Il défend, aussi, le vieux Rabirius, accusé d'avoir autrefois tué sans juge­ ment des agitateurs factieux.

Mais la grande affaire du consulat fut la lutte contre la conju­ ration de Catilina (septembre-décembre 63), qui avait des sympathies nombreuses, et d'abord chez son propre collègue, le consul C.

Antonius Hybrida.

Quatre discours (les Catilinaires) mar­ quent les étapes de ce duel, où Cicéron dispo­ sait surtout de son éloquence.

Catilina quitte Rome, ses complices sont exécutés (5 déc.), l'armée des rebelles est anéantie l'année sui- vante.

Cicéron croit avoir réalisé l'union de tous les «honnêtes gens» (Optimales); en réa­ lité, il est en butte à l'hostilité de ceux qui voient en lui le principal rempart de l'état politique existant.

Abandonné par César à la vengeance du tribun P .

Clodius, il doit s'exiler, en mars 58; pendant un an et demi, il atten­ dra, à Thessalonique, une loi de rappel , qui enfin est votée, grâce à Pompée; mais César y met comme condition que l'orateur n'intervien­ dra pas contre lui ni contre le triumvirat.

Ci­ céron obéit; son rêve d'hégémonie politique est achevé.

Toujours éloquent, applaudi au sénat (discours Contre Pison, Sur les provinces con­ sulaires , etc.), il n'est pourtant plus libre.

Lorsque P.

Clodius est tué par Milon en jan­ vier 52, Cicéron ne peut même pas défendre celui-ci; il devra se contenter de publier le plaidoyer préparé Il est, contre son gré, envoyé pacifier la Cilicie; en 51, et, tandis qu'il prend d'assaut des repaires de brigands, la guerre civile se prépare.

Il revient à Rome alors que César franchissait le Rubicon.

Va-t-il rejoindre Pompée ? Il hésite puis, se décide, peu avant Pharsale.

Il est parmi les vaincus; il refuse lorsqu'on veut lui donner le commandement de l'armée défaite, ce qui manque de lui coftter la vie.

Il revient en Italie, reçoit son pardon de César, mais cela ne l'empêche pas de se réjouir lorsque celui-ci meurt assassiné.

Pen­ sant que son heure est revenue, il dirige la lutte contre Antoine, successeur et héritier de César.

Il prononce contre lui les 14 Philippi­ ques, mais, pendant les proscriptions, il est assassiné, le 7 décembre 43.

La liste des discours de Cicéron est longue : discours judiciaires : Pro Sestio, Pro Caelio, Pro Murena, Pro Milone, et, après la victoire de César, Pro Marcello, Pro rege Deiotaro, etc., discours politiques, déjà cités .

Mais, surtout, son œuvre de théoricien de l'éloquence a mar­ qué la culture occidentale, depuis le De in­ ventione, œuvre de jeunesse, et surtout Brutus (histoire de l' éloquence à Rome), De oratore (réflexions sur les conditions de culture néces­ saires à l'orateur parfait), complété par l'Dra­ tor.

Son œuvre philosophique sera étudiée ci­ dessous .

Bien que le nom de Cicéron domine son épo­ que, celle-ci compte de très grands orateurs, ainsi Hortensius Hortalus, défenseur de Ver­ rès, dont le talent est plus déclamatoire, et surtout Jules CÉSAR, orateur de style, « attique:..

LA RHETORIQUE Après la fin de la République, l'éloquence cesse d'être un instrument de la vie politique, mais elle demeure essentiellement dans la vie judiciaire, et aussi pour les séances officielles d'apparat.

Tous les empereurs julio-claudiens se piqueront de savoir être orateurs, et l'opinion publique est sensible en eux à cette qualité.

Il n'y a pas de carrière possible sans ce talent.

Aussi les écoles de rhétorique, désormais sans danger, se développent-elles.

Nous connaissons l'existence et la vie de c·es écoles par un livre. »

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