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LITTÉRATURES SCANDINAVES AU XXe siècle

Publié le 25/10/2011

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Si l'inspiration de Jacobsen sc prolonge au xxe siècle, et notamment dans l'oeuvre de Lauesen, il existe aussi une littérature danoise propre aux temps modernes. Le premier quart du siècle est marqué par ce qu'on pourrait appeler le néo-réalisme introduit par Johannes Vilhelm JENSEN (1873-1950, Prix Nobel 1944). Johs V. Jensen part, tel un Chateaubriand moderne, à la recherche de l'Amérique. Il y découvre Walt Whitman, dont la poésie devient inspiratrice de la sienne; si Johs V. Jensen a écrit des poèmes d'une forme classique, c'est en même temps lui qui a introduit dans la littérature danoise le poème sans rime ni rythme.

« 1e salut dans le dogme du Manifeste commu­ niste; il ne redécouvrira sa justification et sa joie de vivre que lorsque le peintre StefTan, uu bohême fantasque et pieux, lui mettra sous les yeux les textes fondamentaux de Luther .

Grâce à Ahlin, Dieu n'est pas complètement absent de cette littérature des années 40.

Si, dans cette œuvre, les constructions allégoriques irri­ tent parfois le lecteur, celui-ci, en revanche , est charmé par le don magique que possède Ahlin de décrire avec une lucidité malgré tout tendre et indulgente le milieu de la petite bour­ geoisie et du monde ouvrier suédoi s.

A côté des « deux grands » de cette généra­ tion, il faut encore citer Sven ALFONS (né en 1918), poète lyrique mais aussi historien de l'art.

En matière de prose, on cherche aussi à expérimenter; ici le grand initiateur avait été Eyvind JoHNSON.

Parmi les pionniers qui an­ nonçaient les audaces des années 40, il con­ vient de noter les noms de Walter LJUNGQUIST (né en 1900), un des premiers disciples suédois de Hemmingway (Une porte entre-baillée, 1937) ct le Tage AURELL (né en 1895), grand ami de la France où il vécut longtemps comme journa­ liste et correspondant de la radio.

Il excelle surtout dans la nouvelle (Petits récits 1946) .

Plus proche des 40-talister, Thorsten JoHNSON (1910-1950), lui aussi fervent admirateur des romanciers américains, brille dans le roman de guerre (Convoi 1947).

Il faut faire une place à part à Olov JoNASSON (né en 1919), qui a écrit un unique recueil de nouvelles : Parabellum (1943), série de ta­ bleaux sur la vie des réservistes suédois qui rappellent directement le roman américain mo­ derne.

Gôsta Oswald (1926-1950) fut sans doute le plus savant des hommes réunis autour de 40-tal, mais il s'est consumé avant d'avoir pu produire une grande œuvre.

Il faut surtout examiner Rondo (1951) qui rassemble ses étu­ des inachevées et nous permet de prendre la mesure de ses ambitions.

Le cas de Gôsta Oswald est symptomatique, les écrivains de cette géné­ ration n'ayant pour la plupart, pu survivre; ils étaient les hommes d'une certaine situation, d'un bref Sturm und Drang, mais après 1950, ils ont cessé d'exister pour la littérature.

Ce­ pendant, Lars Ah lin a continué à produire; cer­ tains de ses ouvrages récents, tel Rout-de­ Canelle (1950), prouvent en particulier qu'il a pu surmonter ses partis-pris idéologiques.

De tous les créateurs appartenant à celte classe d'âge, un seul a véritablement réussi à s'imposer, par-delà les frontières de la Scan­ dinavie, c'est lngmar BERGMAN (né en 1918) que l'on peut certes classer parmi les écrivains, puisque , à ses débuts, il était surtout auteur dramatique.

Il a écrit des drames fort intéressants, Jack et les Comédiens, La Vill e, Rétable, mais c'est par le film qu'il réussit à s'exprimer le plus complètement et c'est à des films aussi, entre autres le Septième sceau et P ersona, qu'il do:t sa réputation mondiale.

Tandis que ces écrivains encore jeunes des années 40 cessent d'écrire, les anciens conti­ nuent à produire des chefs-d'œuvre .

Certains ne parviennent même que fort tard à la noto­ riété.

Ainsi Frank G.

BENGTSSON (1894-1954) , poète lyrique, historien, essayiste, ne :onquit les faveurs du grand public que par SI'S deux grands romans sur les Vikings (Orm le rouge, à l'ouest (1941), et Orm le rouge navigue vers l'orient (1945), pastiche fort réussi et très vol­ tairien des antiques sagas islandaises.

De même Par LAGERKVIST (né en 1891), depuis longtemps illustre dans son pays , atteignit la renommée internationale grâce à son récit historico-sym­ bolique le Nain (1944) et surtout grâce à Barab­ bas (1951) qui valut à son auteur le Prix Nobel , puis grâce à des compositions romanesques : la Sibylle (1956), la Mort d'Ahasverus (1960), Pé­ lerins sur la mer (1962), la Terre Sainte (1962 ), et Marianne (1967) qui posent à nos conscien­ ces le problème de la rencontre avec l'inconnu et l'au-delà.

Un autre grand des années 30, Harry MARTINS­ SON, se rappelle avec éclat à l'attention des lettrés avec son poème Aniara (1956).

Pour la première fois un poète suédois découvrait les perspectives qu'ouvrent à la littérature quelques explorations du Cosmos par l'homme.

L'opéra Aniara, tirée de cette épopée cosmique, a pris place dans le répertoire du théâtre lyrique mondial.

Dans le domaine de la littérature réaliste et d'agitation sociale, un vétéran des années 30 : Vilhelm MoBERG (né en 1898) construit un vaste et solide édifice romanesque, le roman-fleuve historique en quatre volumes les Emigrants (1952-59) .

A peu près dans le même temps, Moberg remporte un grand succès (et fort bien lngmar Bergman (Photo Etienne Hubert). »

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