L'OEUVRE DE CLÉMENT MAROT
Publié le 31/05/2012
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Le grec, nous l'avons vu déjà, est absent du moyen âge. Sauf quelques moines irlandais qui en avaient un instant réveillé la tradition, les plus grands esprits eux-mêmes, tels que Gerbert, l'avaient ignoré. Le seul auteur grec connu était le pseudo-Denys l'Aréopagite, identifié à saint Denis, en l'honneur de qui, le 16 octobre, on célébra tous les ans jusqu'en 1789 une messe grecque à l'abbaye de Saint-Denis. Les traductions de quelques ouvrages d'Aristote...

«
grossier et l'idéalisme creux : ici la nature est triviale, là elle est contrariée.
Cette " rhétorique » dont se réjouit la raide et pédante Anne, marche contre la nature, et met son progrès à s'en éloigner.
Cependant elle ne peut tout à fait s'abriter contre les souffles
nouveaux : Jean Le Maire de Belges, qui fut historiographe de
Louis XII, écrit les ltlustmtions des Gaules 1
, vaste compilation de
récits fabuleux, où se heurtent singulièrement l'érudition saugrenue
du moyen âge et !"enthousiasme poétique de la Renaissance : le même qui fait des vers dignes de Molinet est un adroit ouvrier
qui prépare avec un certain sentiment d'artiste l'instrument de la
poésie future; Clément Marot tiendra de lui quelques excellents
secrets de facture 2.
1.
IIL')L\;>iJS)fE ET llELLÉ:-!ISME SOUS FRANÇOIS 1er.
En 1515, changement soudain de décor : dès que paraissent
François re•· et sa sœur Marguerite, à la vulgarité bourgeoise, à la boursouflure bourguignonne succède toute la splendeur italienne de la vie de cour.
François Jer est assez ignorant, léger, superficiel : il semble
qu'en fait d'art il ait eu surtout le sens du décor, surtout du décor
mondain et fastueux.
Il a aimé les tableaux, les statues, mais
plus encore les bàtiments: l'architecture est son art favori.
Sa pas
sion est de se créer des demeures dignes de lui, où sa royauté
s'encadre et ressorte; et s'il recherche les tableaux et les statues,
c'est un peu parce qu'il y voit un mobilier royal.
Il a de l'intel Iigence,,au reste du goût: il ai nie la poésie, il fait des vers 3
, comme
Marot, trop souvent comme Jean, mais par rencontre aussi comme
Clément.
Il a l'imagination abstraite, subtile, spirituelle, des sou
plesses et des sourires nouveaux dans la sécheresse un peu triste
d'autrefois.
Saint-Gelais et Marot, des épîtres et des chansons, suffisaient
à la passion spontanée du roi : ùe lui-mème, il n'avait pas besoin
d'une autre littérature.
!\lais un Frédéric d'Urbin, un Laurent de
L Paris, 1513.
Œuvres de Jean Lemaire de Belges, édit.
J.
Stecher, Louvain, 1882- 85.
3 vol.
i11-~.
'2.
Ain;;î, ùe ne pas faire tomber la césure sur un e muet, d'alterner les rimes mas culines ou féminine::;; cette dernière règle non en~ore ohligatoire.
Il faut cependanL se garder de tout excès· et ne pas faire de Le Maire un précurseur de Ronsard : il ne mène qu'à Marot et, en un sens, si l'on veut, à Rabelais.
3.
Édition :Poésies de François 1", etc., éd.
par Champollion-Figeac, lmpr.
roy., 1847 0 pet.
in-fol..
»
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