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L'oeuvre de Ronsard

Publié le 27/06/2012

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ronsard

Tout en étudiant le grec, Ronsard avait fait des vers, imité Horace, en strophes régulières, aisément adaptables à la musique, puis Pindare, le grand lyrique grec, si difficile à comprendre et dont le langage constamment imagé est une des expressions les plus élevées du génie gréco-latin. Ronsard se décide à publier son premier recueil en 1550, les Odes. Tout y respirait l'antiquité: la mythologie, le vocabulaire, les images, les figures de rhétorique, la disposition des strophes, jusqu'au titre. Cet excès d'érudition masque, dans les pièces les plus ambitieuses, le haut vol de l'imagination; mais ce défaut est loin d'être partout répandu; dès cette première oeuvre, le poète sait être simple, personnel, direct; comme les Latins, il évoque la campagne, mais c'est sa campagne natale du Vendômois; les Dieux eux-mêmes, il les voit comme des contemporains, tout mêlés à la vie rustique ou guerrière de son temps; quand il parle d'amour, on sent le frémissement d'un coeur sincère.

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« RONSARD 81 Deux ans après, il groupe sous le titre Amours cent quatre-vingt-trois sonnets consacrés à la passion tout idéale qu'il éprouve pour la jeune Cassandre; ce recueil est écrit à l'imitation de celui que Pétrarque avait composé en l'honneur de sa Laure.

Pétrarque, en effet, était alors considéré comme l'égal des Anciens pour la perfection de sa forme et la hauteur de son inspiration.

En fait, l'œuvre appartient, comme le sentiment qui l'inspire, à la lointaine tradition de la lyrique courtoise du moyen âge et rien ne marque mieux le progrès accompli depuis le xme siècle que la compa­ raison de ces Amours de 1552 avec les œuvres, d'une inspiration au fond toute semblable, de la lyrique moyenâgeuse : la sûreté a remplacé la gaucherie, la justesse a remplacé l'à peu près; le sentiment n'est guère plus sincère et profond peut-être, mais son expression prend quelque chose de direct et de vrai par les détails concrets qui trouvent leur place dans le tableau sentimental, et par le choc d'un vers heureux et plein, dont la puissance d'émotion n'a pas disparu.

Dès lors, la gloire de Ronsard est assise; il a vingt­ huit ans.

Son ami l'humaniste Muret réédite les Amours en les accompagnant d'un commentaire, comme on fait d'une œuvre classique; c'est dans cette édition, augmentée de pièces nouvelles, que se trouve Mignonne, allons voir si la Rose ...

pièce dont le succès fut immédiat et considérable.

Tout le public lettré comprit qu'un grand poète était né, qui laissait loin derrière lui devan­ ciers et contemporains.

Abandonnant de plus en plus l'ambition de créer une poésie sublime, accessible aux seuls doctes, Ronsard comprend que la perfection de l'art peut s'atteindre dans la simplicité.

Henri Estienne publie, en 1554, les œuvres d'Anacréon; l'Anthologie grecque, recueil com­ posite et tardif de poésies légères, courtes, délicates, gracieuses, venait également d'être publiée.

Ronsard s'en inspire avidement.

Il cherche à rivaliser de grâce et de légèreté avec ses modèles grecs.

Le Bocage et les Mélanges, de 1554, reflètent cette inspiration nouvelle et éclairent d'un jour nouveau le génie si varié du poète.

Ce retour à la simplicité se voit jusque dans la nou­ velle édition de ses Amours, que Ronsard publie en 1555, après avoir abondamment corrigé son ancien texte dans le sens du naturel; ce naturel s'affirme surtout, JIISTOIRE DE LA LITTÉRATURE.

6. »

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