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L'œuvre de Maupassant

Publié le 14/09/2018

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Maupassant a fait l’expérience du journalisme, en ce sens qu'il a beaucoup écrit pour les journaux : deux cents chroniques et trois cents contes et nouvelles témoignent de l'intense activité de celui pour qui la littérature était aussi un gagne-pain.

 

Les Chroniques constituent de courts essais qui abordent toutes les choses du jour: la politique (dénonciation des entreprises coloniales de la France, analyse du rôle occulte de certaines femmes auprès des hommes politiques), les mœurs (réflexion très personnelle sur la question du divorce), l'amour (dans << L'Art de rompre ... >>), la littérature (refus de l'engagement, de la morale), etc. La personnalité inquiète du romancier passe parfois au premier plan: un article sur le carnaval donne lieu à une causerie triste qui présente la vision très pessimiste que l'auteur se fait de la << hideuse bête humaine ». Se constitue ainsi une sorte dejournal de bord, comparable à ceux que Maupassant a publiés (Sur l’eau, Au soleil, La Vie errante), un riche matériau dans lequel l'écrivain a sans cesse puisé pour élaborer son œuvre proprement littéraire.

 

Les Contes et nouvelles, souvent inspirés de l'actualité, sont parfois très proches des essais journalistiques. Certains ne comportent même pas de récit, comme << L'Homme-fille » qui analyse un nouveau type d'arriviste, le Parisien séduisant, ignorant, égoïste et peu scrupuleux dont Bel-Ami est un avatar romanesque. Formellement, la distinction entre conte et nouvelle paraît délicate. Louis Forestier note que les nouvelles (comme << Boule de suif » et << Une partie de campagne ») relèvent d'une esthétique romanesque: le narrateur s'efface, les points de vue et les lieux sont multiples, la temporalité s’enrichit d’ellipses et de variations de rythmes

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« apparaît comme un modèle et André Vial cite cette confidence du romancier à une amie : > Son «Étude sur Gustave Flaubert >> montre qu'ille consi­ dère non comme un plat réaliste mais comme un «observa­ teur [ ..

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] consciencieux >> de la réalité qui sait « comprendre les causes qui amènent les effets >>, sans « phrases philoso­ phiques >>, et surtout comme un« impeccable artiste>> pour qui« la forme, c'était l'œuvre elle-même >>: « Il croyait au style, c' est-à-dire à une manière unique, absolue, d'exprimer une chose dans toute sa couleur et son intensité.

>> Enfin, si Mau­ passant apprécie en Zola« une magnifique, éclatante et néces­ saire personnali té>>, il récuse ses élaborations théoriques (et notamment le dogme de la reproduction intégrale de la réa­ lité) : «Je ne crois pas plus au naturalisme et au réalisme qu'au romant isme.

[ ...

]J e ne discute jamais littérature, ni principes >> (lettre à Paul Alexis, 17 janvier 1877).

La doctrine esthétique de Maupassant tient en effet en quelques affirmations simples et cohérentes : La recherche de la vérité Si elle interdit toute manipulation des événements (donc le romanesque) et toute idéalisation (une chronique d'octobre 1881 se moque de la« littérature "sirop" à l'u sage des dames >> qui présente un« monde d'élite, dont toutes les pensées sem­ blent des poésies et toutes les attitudes des poses de gravures de mode >> - Chro ., 1, 285), elle ne conduit pas à un natura­ lisme étroit: «Le réaliste, s'il est un artiste , cherchera, non pas à nous montrer la photographie banale de la vie, mais à nous en donner la vision plus complète, plus saisissante, plus probante que la réalité même>>, de façon à« nous forcer à pen­ ser, à comprendre le sens profond et caché des événements >>.

Sur l'eau (1888) fait d'ailleurs référence à« cette seconde vue qui est en même temps la force et toute la misère des écri­ vains >>, et qui les rend sensibles à tout ce qui est.. »

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