MAIMBOURG Louis : sa vie et son oeuvre

MAIMBOURG Louis (1610-1686). Né à Nancy, issu d’une excellente famille, il entre à seize ans dans la Compagnie de Jésus et fait ses études à Rome. A son retour, il occupe pendant six ans la chaire d’humanités au collège de Rouen. Il s’adonne ensuite à la prédication, attaquant successivement les jansénistes et les protestants. Dans deux sermons et deux lettres de 1667, il critique violemment la traduction janséniste du Nouveau Testament imprimée à Mons; d’esprit vif et de langage agréable, mais peu scrupuleux, il n’hésite pas à utiliser la raillerie pour ridiculiser ses adversaires. En 1668, sous le pseudonyme de François Romain, il publie la Réponse d’un théologien..., où il s’en prend aux quatre évêques ayant refusé de signer le formulaire condamnant Jansé-nius. Il écrit ensuite trois Traités de controverse (1670 et 1671), où il envisage « la méthode pacifique [...] pour ramener les enfans égarés à leur mère »; soucieux d’éviter les conflits, il insiste sur la nécessaire autorité de l’Église, dont il faut suivre les décisions. Il a soixante-trois ans lorsqu’il entreprend son premier écrit historique, l'Histoire de l'arianisme, qui témoigne de son intérêt pour l’histoire des schismes religieux. Prolixe, mais peu sérieux parce que mal préparé, il est sévèrement critiqué pour son manque d’érudition et sa partialité; en 1682, l'Histoire du calvinisme fait l’objet de nombreuses critiques, dont celles, érudites et bien fondées, de Bayle (Critique générale de l'Histoire du calvinisme) et de Jurieu (Histoire du calvinisme et du papisme).