Marcel Proust jusqu'à ''La Recherche du temps perdu''
Publié le 07/04/2012
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Les dates parlent d'elles-mêmes: Proust se situe exactement à la charnière du 19e siècle et du 20e. Son premier livre, Les Plaisirs et les Jours, remonte à 1896 et son grand oeuvre, A la recherche du temps perdu, aurait dû voir le jour, dans son entier, dès 1914. Le premier volume, Du côté de chez Swann, était sorti chez Grasset, à compte d'auteur, en novembre 1913 : un second volume se trouvait alors sur épreuves, et un troisième (et dernier) en chantier. La guerre, en retardant leur publication, devait amener Proust à développer très largement son texte primitif et à lui donnernotamment grâce à La Prisonnière, à La Fugitive et au premie tome du Temps retrouvé- les dimensions monumentales que nous lui connaissons aujourd'hui...
«
humide de rivières, qui deviendra le côté de Guermantes, soit à travers la plaine de la Beauce, vers Méséglise, le futur côté
de chez Swann.
Sa mère, fille d'un riche commanditaire d'agents de
change israélite, s'appelait Weil.
Adrien Proust, professeur
agrégé de médecine, faisait une brillante carrière à la faculté
de Paris; le salon de Mme Proust vit ainsi passer quelques
unes des célébrités de la république.
Marcel a donc grandi
dans un milieu aisé, intelligent, cultivé, mais un peu
bourgeoisement
limité.
Il faudra bien des efforts à ce fils d'un fonctionnaire de la république et d'une Juive pour que les
salons aristocratiques du Faubourg St-Germain acceptent de
s'ouvrir devant lui.
Dans cette enfance heureuse et choyée entre Paris, Illiers et la maison de l'oncle Weil à Auteuil, intervient un épisode
que tous les biographes récents jugent capital : le \baiser
maternel refusé, un soir que Mme Proust était retenue par ses
devoirs
de maîtresse de maison.
La scène, qui devait finir par
la capitulation de la mère, obligée de quitter ses invités pour venir embrasser son fils sera longuement développée, et d'abord dans Jean Santeuil.
A neuf ans, sa première crise d'asthme lui permet d'être l'enfant gâté à qui tout est permis,
tandis que son frère cadet Robert préparera une carrière de
médecin réputé
comme son père.
Alors commence une
destinée de
malade qui passe de la montagne à la mer; de Salies-de-Béarn à Cabourg (ce sera l'inoubliable Balbec de La
Recherche).
Au cours de ses études au lycée Condorcet, il sera
marqué par son professeur de philosophie Darlu,
antipositiviste et antimatérialiste (Bergson, son cousin par
alliance avait reçu la même formation).
A Condorcet, Proust
noue des amitiés avec
quelques représentants de la plus
haute bourgeoisie, comme Jacques Bizet, dont la mère,
Mme Straus en secondes noces, tient un salon réputé : elle occupera une des premières places dans la correspondance
de
Marcel Proust.
Il fréquente aussi le salon de Mme de Caillavet, où règne Anatole France, dont certains traits se
retrouveront dans Bergotte, et dont l'œuvre pendant quelque
temps, le séduit.
Durant ces années de
collège, Proust a fait ses premiers
pas en littérature dans les revues de l'établissement.
Plus
conséquente sera, dans les années 1892-1893, sa.
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