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Mariage de figaro, commentaire de texte, acte 3 scène 5

Publié le 06/10/2018

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mariage

Figaro fait encore une autre critique de la noblesse en répondant à la remarque de comte l.101, « Avec du caractère et de l'esprit tu pourrais un jour t'avancer dans les bureaux ». Il lui répond très clairement que ce serait se moquer de lui que de dire que c'est l'esprit et le caractère qui fait évoluer le rang professionnel d'un homme, alors que depuis toujours la roture sait que pour réussir dans la vie il faut naître avec cette capacité, c'est-à-dire, naître noble. En disant cela il insinue bien sûr que la noblesse manque d'esprit et de caractère parce qu'elle n'a jamais eu besoin d'en avoir pour arriver à de bonnes fins. Enfin Figaro fait une dernière reproche à la noblesse dans sa tirade sur la politique. En effet en la décrivant comme il la décrit il insiste sur le fait que la noblesse est corrompue, qu'il n'y a rien de prestigieux à faire de la politique puisque c'est un domaine des plus corrompu qu'il y est, qu'il ne faut pas de l'esprit pour pouvoir y prendre part mais une absence totale de valeurs humaines. On remarque donc dans cette scène un affrontement des classes sociales via le dialogue entre le comte et Figaro. Nous avons assisté à un échange nourri d'implicites et de symboles qui permet à Figaro

 

d'opposer deux groupes sociaux : deux hommes jeunes et intelligents, mais dans la joute oratoire, c'est le valet qui a le beau rôle, tandis que l'image du grand seigneur libertin pâlit.

 

Cette scène nous apporte énormément d'informations sur la relation qu'entretiennent le comte et Figaro. On comprend qu'ils étaient complices auparavant (dans le Barbier de Séville) mais qu'ils sont dorénavant devenus rivaux. Bien que ce soit d'abord pour une femme que les deux hommes se retrouvent dans un duel, on remarque dans cette scène une différence de valeurs et principes entre les deux personnages qui traduit une différence entre leurs classes sociales respectives. Figaro mène largement le jeu de la parole avec son art de la rhétorique et son habilité à utiliser les mots en sa faveur ainsi que dans l'accusation qu'il fait envers la noblesse, cependant au niveau de l'intrigue c'est le comte qui ressort de cette scène avec un certain avantage, étant donné qu'il sait maintenant que Suzanne a tout dit à Figaro. Bien évidemment la scène garde tout de même un aspect comique, ici, comme souvent dans cette pièce, mené par Figaro. Nous pouvons faire un rapprochement entre cette scène et la scène 2 de l'acte 2 où les critiques de Figaro envers la noblesse sont presque tout aussi évidentes.

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« face de lui, ne trouve qu'une seule chose à dire pour sa défense, c'est de retourner la faute vers Figaro, « autrefois tu me disais tout ».

Et Figaro lui réponds simplement et habilement avec un parallélisme, « Et maintenant je ne vous cache rien ».

Le comte vient alors à insinuer que Figaro est malhonnête et que ses actions sont toujours « louches », ce que Figaro va directement contre argumenter en répondant que lorsque que l'on cherche des torts on n'en trouve forcément.

C'est avec la réplique de Figaro l.93 qu'on assiste à un retournement de situation, en disant au comte qu'il préfère finalement rester au près de sa femme en Andalousie, il permet au comte de comprendre que Suzanne lui a tout dit.

La scène se finit donc avec un avantage pour le comte concernant l'intrigue principale mais avec un avantage clair pour Figaro quant il s'agit de détourner les accusations et les reproches.

Cependant bien que la scène se base sur un long duel verbal avec des enjeux sérieux pour chacun des personnages, elle reste très comique, c'est ce que nous allons essayer de démontrer maintenant. Le comique dans cette scène est surtout présent grâce à Figaro.

Il est vrai que le dialogue qui présente des répliques, pour la plupart, courtes et rapides apporte un aspect comique à la scène.

Cependant c'est le rôle du valet qui fait le plus rire dans cette scène.

Premièrement sa capacité à rendre chacun des arguments de son maître inutile ou faux est extrêmement comique, en effet il ne s'arrête jamais de le contredire.

Ce qui est drôle, bien entendu, dans ce procédé c'est tout simplement qu'en tant que valet il ne devrait jamais se permettre de répondre à son maître et encore moins de démontrer l'inutilité de ses arguments.

Mais la partie qui fais le plus rire dans cette scène c'est la longue tirade de Figaro sur « God-dam ».

Dans une seule tirade nous avons une caricature de la langue, de la nourriture londoniennes et des londoniens eux mêmes.

De plus, « God-dam » étant un gros mot, une partie du comique repose aussi sur cela.

Cette tirade apparaît dans la scène comme une hypotypose.

En effet grâce aux didascalies nous pouvons imaginer Figaro imitant les choses ou personnes dont il parle, ce qui rend la tirade d'autant plus comique, on se croirait presque dans une farce.

La caricature de la langue est faite tout simplement en insinuant qu'il faudrait qu'un seul mot pour pouvoir obtenir pratiquement tout en Angleterre.

La phrase quelque peu ironique de Figaro « belle langue que l'anglais; il en faut peu pour aller loin » montre ici qu'il trouve la langue assez facile à maitriser, générique, pour les gens simples d'esprits qui ne veulent pas apprendre trop pour obtenir ce qu'ils veulent.

La caricature de la nourriture est faite par plusieurs phrases.

Par exemple l'oxymore « bon poulet gras » décrit la nourriture anglaise comme étant mauvaise et pas appétissantes. La caricature des londoniens aux -même se reflète dans l'imitation que fait Figaro des femmes londonniennes « tortillant un peu des hanches », mais aussi quand il dit que si tu veux un bon poulet, à Londres on te donnera un pied de boeuf, ce qui peut insister sur la mal organisation des anglais.

Mais revenons tout de même au sérieux de la scène, parce que bien quelle soit comique dans l'ensemble, elle met en avant un affrontement social clair et net entre le comte et son valet. Nous allons maintenant nous pencher sur l'aspect social de cette scène.

Nous sommes le public, ici, d'un réel affrontement des classes sociales, la noblesse et la roture.

Figaro se place clairement en porte parole du peuple par l'utilisation du pronom indéfini « on » et par la généralisation créée par son utilisation de l'impératif (par exemple l.79 « n'humilions pas »).

En effet dans cette scène on remarque des reproches faits contre chacune des deux classes sociales.

Le comte de son côté garde les préjugés de bases qu'a la noblesse envers les valets, c'est à dire cette image de personnage fourbe, malhonnête et inférieur. On le voit à plusieurs de ses remarques, comme « insidieux valet » ou lorsqu'il dit qu'il y a toujours quelques choses de louche dans les actions de Figaro, même encore quand il dit que Figaro a « une réputation détestable ».

Cependant c'est surtout les reproches que fait Figaro envers la noblesse qui prennent le dessus dans cette scène.

On se rend tout de suite compte que les reproches ne sont pas seulement à l'intention du comte mais de toute la noblesse, à la l.85 « Y a-t -il beaucoup de seigneurs qui puissent en dire autant? » l'utilisation du terme seigneurs montre bien que Figaro vise toute la noblesse étant donné que c'est un terme qui généralise.

En prononçant ces mots il fait une critique de la moralité de la noblesse, il veut en fait dire par là que ce n'est pas le fait qu'ils soient nobles qui les rends justes ou bon, ils ont autant de vices moraux que les autres classes sociales si ce n'est plus.

« le reste » à la ligne 91 est ici un synonyme de la roture, la roture « écrasé(e) » par la noblesse, non pas parce. »

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