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Mariage de Figaro, commentaire de texte, acte 3 scene 5

Publié le 30/01/2012

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Beaumarchais, après plusieurs problèmes de censures et de désaccords du à la portée très sociale du Mariage de Figaro, réussit enfin à faire une première représentation de sa pièce sans censures, lui permettant de dire, par l'intermédiaire de Figaro, tout ce qu'il reproche à la noblesse. Dans cette comédie tout, va très vite : Figaro doit épouser Suzanne, avant que le Comte Almaviva n'exerce son droit de seigneur, et se soustraire au désir qu'a Marceline de l'épouser. Dès l'acte I, Figaro fixe une stratégie et l'infidélité du Comte favorise ses projets étant donné que la Comtesse veut reconquérir son époux malgré son inclination pour Chérubin, elle décide donc d'aider les fiancés.

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« ne s'arrête jamais de le contredire.

Ce qui est drôle, bien entendu, dans ce procédé c'est tout simplement qu'en tant que valet il nedevrait jamais se permettre de répondre à son maître et encore moins de démontrer l'inutilité de ses arguments.

Mais la partie quifais le plus rire dans cette scène c'est la longue tirade de Figaro sur « God-dam ».

Dans une seule tirade nous avons unecaricature de la langue, de la nourriture londoniennes et des londoniens eux mêmes.

De plus, « God-dam » étant un gros mot, unepartie du comique repose aussi sur cela.

Cette tirade apparaît dans la scène comme une hypotypose.

En effet grâce auxdidascalies nous pouvons imaginer Figaro imitant les choses ou personnes dont il parle, ce qui rend la tirade d'autant pluscomique, on se croirait presque dans une farce. La caricature de la langue est faite tout simplement en insinuant qu'il faudrait qu'un seul mot pour pouvoir obtenir pratiquementtout en Angleterre.

La phrase quelque peu ironique de Figaro « belle langue que l'anglais; il en faut peu pour aller loin » montre iciqu'il trouve la langue assez facile à maitriser, générique, pour les gens simples d'esprits qui ne veulent pas apprendre trop pourobtenir ce qu'ils veulent. La caricature de la nourriture est faite par plusieurs phrases.

Par exemple l'oxymore « bon poulet gras » décrit la nourritureanglaise comme étant mauvaise et pas appétissantes. La caricature des londoniens aux-même se reflète dans l'imitation que fait Figaro des femmes londonniennes « tortillant un peu deshanches », mais aussi quand il dit que si tu veux un bon poulet, à Londres on te donnera un pied de boeuf, ce qui peut insister surla mal organisation des anglais.

Mais revenons tout de même au sérieux de la scène, parce que bien quelle soit comique dansl'ensemble, elle met en avant un affrontement social clair et net entre le comte et son valet. Nous allons maintenant nous pencher sur l'aspect social de cette scène.

Nous sommes le public, ici, d'un réel affrontement desclasses sociales, la noblesse et la roture.

Figaro se place clairement en porte parole du peuple par l'utilisation du pronom indéfini« on » et par la généralisation créée par son utilisation de l'impératif (par exemple l.79 « n'humilions pas »).

En effet dans cettescène on remarque des reproches faits contre chacune des deux classes sociales.

Le comte de son côté garde les préjugés debases qu'a la noblesse envers les valets, c'est à dire cette image de personnage fourbe, malhonnête et inférieur.

On le voit àplusieurs de ses remarques, comme « insidieux valet » ou lorsqu'il dit qu'il y a toujours quelques choses de louche dans les actionsde Figaro, même encore quand il dit que Figaro a « une réputation détestable ».

Cependant c'est surtout les reproches que faitFigaro envers la noblesse qui prennent le dessus dans cette scène.

On se rend tout de suite compte que les reproches ne sont passeulement à l'intention du comte mais de toute la noblesse, à la l.85 « Y a-t-il beaucoup de seigneurs qui puissent en dire autant? » l'utilisation du terme seigneurs montre bien que Figaro vise toute la noblesse étant donné que c'est un terme qui généralise.

Enprononçant ces mots il fait une critique de la moralité de la noblesse, il veut en fait dire par là que ce n'est pas le fait qu'ils soientnobles qui les rends justes ou bon, ils ont autant de vices moraux que les autres classes sociales si ce n'est plus.

« le reste » à laligne 91 est ici un synonyme de la roture, la roture « écrasé(e) » par la noblesse, non pas parce qu'elle est moins compétente quela noblesse mais parce que de naissance elle est jugée incapable de faire autre chose que de servir la noblesse.

L'accumulationdes verbes faisant partie du champ lexical de la violence, « presse », « pousse », « coudoie », « renverse » et « écrasé » traduit lafaçon dont la noblesse marche sur la roture.

Figaro fait encore une autre critique de la noblesse en répondant à la remarque decomte l.101, « Avec du caractère et de l'esprit tu pourrais un jour t'avancer dans les bureaux ».

Il lui répond très clairement quece serait se moquer de lui que de dire que c'est l'esprit et le caractère qui fait évoluer le rang professionnel d'un homme, alors quedepuis toujours la roture sait que pour réussir dans la vie il faut naître avec cette capacité, c'est-à-dire, naître noble.

En disant celail insinue bien sûr que la noblesse manque d'esprit et de caractère parce qu'elle n'a jamais eu besoin d'en avoir pour arriver à debonnes fins.

Enfin Figaro fait une dernière reproche à la noblesse dans sa tirade sur la politique.

En effet en la décrivant comme illa décrit il insiste sur le fait que la noblesse est corrompue, qu'il n'y a rien de prestigieux à faire de la politique puisque c'est undomaine des plus corrompu qu'il y est, qu'il ne faut pas de l'esprit pour pouvoir y prendre part mais une absence totale de valeurshumaines.

On remarque donc dans cette scène un affrontement des classes sociales via le dialogue entre le comte et Figaro.

Nousavons assisté à un échange nourri d'implicites et de symboles qui permet à Figaro d'opposer deux groupes sociaux : deuxhommes jeunes et intelligents, mais dans la joute oratoire, c'est le valet qui a le beau rôle, tandis que l'image du grand seigneurlibertin pâlit. Cette scène nous apporte énormément d'informations sur la relation qu'entretiennent le comte et Figaro.

On comprend qu'ilsétaient complices auparavant (dans le Barbier de Séville ) mais qu'ils sont dorénavant devenus rivaux.

Bien que ce soit d'abord. »

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