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?Mathis Boué-Chalal Dissertation sur la poésie Sujet : « Les plus

Publié le 08/05/2019

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?Mathis Boué-Chalal Dissertation sur la poésie Sujet : « Les plus désespérés sont les chants les plus beaux », Alfred de Musset. Partagez-vous cette conception de la poésie ? Orphée, cette figure mythologique incarnant le premier poète, associait déjà la poésie à ses douleurs, sa souffrance. Il pleurait la mort de sa bien-aimée, Eurydice, en s?accompagnant de sa lyre. De cela naquit la poésie lyrique et élégiaque qui perdure encore aujourd?hui et dont les sources d?inspirations suscitent désormais des interrogations : la beauté d?un texte poétique repose-t-elle nécessairement sur un choix de registre particulièrement triste ? La poésie romantique est venue appuyée cet argument au XIXème en communiquant une image d?un poète souffrant. Ainsi Théophile Gautier explique-t-il justement la condition du poète dans « Le pin des Landes » : Le poète, indispensable à l?humanité et courageux, doit pâtir pour s?adonner à la création poétique. Il convient alors de se demander si le poète se doit d?être en souffrance pour écrire de la poésie. Après avoir constaté que « les plus désespérés sont les chants les plus beaux », nous affirmerons que cette beauté poétique ne relève pas nécessairement du lyrisme. Alfred de Musset était en ...

« Cette poésie élégiaque, nourri par les sentiments qu’éprouve le poète dans son existence, est un moyen pour l’auteur de communiquer son mal-être, sa déception, sa crainte.

Le lecteur n’est cependant pas que simple spectateur de la désillusion du poète, il peut s’identifier à cette plainte.

Ainsi, les sentiments du lecteur sont parfois mieux interprétés dans le poème que dans l’esprit de celui-ci.

Dans « Mon rêve familier », Verlaine évoque la dure condition du poète meurtri par son hyper sensibilité et sa capacité à s'échapper momentanément de la réalité grâce au rêve.

Le lecteur peut ainsi, tout comme le poète, se réfugier dans la femme qui lui apparaît dans son "rêve familier" pour se consoler de la perte des êtres aimés dans la dure réalité de la vie.

La beauté du poème facilite l’accès au rêve, émeut plus facilement le lecteur. Certes le lyrisme participe vivement à la beauté d’une poésie, toutefois cette beauté ne dépend pas seulement de l’élégie.

D’une part, d’autres critères participent à la beauté poétique.

Le poète peut ainsi s’inspirer de différents thèmes, bien loin de la souffrance, en préférant, par exemple, une poésie encomiastique.

Francis Ponge, dans Le Parti pris des Choses , parvient à faire du beau en prenant le meilleur parti choses qui « est donc de considérer toutes choses comme inconnues, et de se promener ou de s’étendre sous bois ou sur l’herbe, et de reprendre tout depuis le début.

».

Dans « L’Orange », Ponge effectue une réflexion sur le langage dans un poème riche qui montre les sensations procurées par le fruit.

L’orange est personnifiée est la prononciation du mot est rapprochée de l’ingestion de son jus.

Ce jeu avec les mots et la forme du poème permet une définition poétique d’objets du quotidien auxquels on ne porte plus attention. D’autre part, la poésie, pas nécessairement lyrique, peut avoir une autre visée bien moins pathétique.

On peut, de cette manière, concevoir une poésie engagée, et même satirique.

Une forme de poésie qui se prête particulièrement bien à la satire serait l’épigramme.

Ces quelques vers se finissant en une pointe sont efficace pour blesser l’amour-propre d’un adversaire.

L’épigramme de Voltaire contre Jean Fréron est d’une perspicacité remarquable : «L'autre jour au fond d'un vallon,/ Un serpent piqua Jean Fréron./ Que pensez-vous qu'il arriva ?/ Ce fut le serpent qui creva.» La pointe contre le critique des philosophes est acerbe et non sans humour.

Cette forme de poésie a alors une toute autre intention que la poésie lyrique mais sa qualité de poésie n’est pas pour autant remise en cause. Finalement, ne pouvons-nous pas estimer que la beauté d’une poésie résulte des pouvoirs du langage, que le poème est avant tout celui qui joue avec les mots, avec le rythme, et avec les sons ? Le sens. »

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