MAURICE ET EUGENIE DE GUERIN
Publié le 27/03/2012
Extrait du document
On les rapproche parce qu'il furent frère et soeur, parce qu'ils ont grandi ensemble dans la pauvre gentilhommière de leurs parents, le Cayla près d'Andillac dans le Tarn, parce qu'enfin Maurice est mort dans lesbras de sa soeur. Autrement, il n'existe entre eux, sur le plan littéraire, que peu de rapport, et rien ne montre mieux que la biographie ne. saurait à aucun degré expliquer certaines oeuvres comme, précisément, Le Centaure et La Bacchante. On s'est beaucoup demandé à quelle époque précise ces textes ont' été rédigés et l'on n'est parvenu à aucune certitude. C'est en 1840, un an après la mort de l'auteur, que George Sand fit publier Le Centaure dans La Revue des Deux-Mondes.
«
.
330
1
MANUEL
D'HISTOIRE LITTERAIRE
DE LA FRANCE
" Ce
que tout
homme
d'une
certaine
nature
plutôt
écartée que supérieure,
garde
·avec
le
plus
de vigilance,
c'est le secret de
son
âme
et
les
habitudes
intimes
de
sa
pensée.
J'aime ce
dieu
Harpocrate, son
index
sur
la
bouche.»
· ·
Nous savons donc,
par
ce
journal
et
les
lettres,
à
la
fois
peu
et beaucoup.
Par
exemple
qu'à
La Ches
naie, chez Lamennais, où
Maurice
passa
l'hiver
1831-
1832,
si
les
occupations
extérieures
le
retenaient peu,
"heureusement
il
n'en
est
pas
de même du travail
secret, de
prédilection,
de
ma
vie intime, de mes veil-
·
les·
chéries.
Là
je
m'applique·
beaucoup
et
longtemps.
Je
ne
·sais
si
ce qui
sortira
du
pressoir
sera du vinaigre
ou
de
l'ambroisie;
que
m'importe;
je trouve mon
bonheur
à cela
et
cette
pe'nsée
me
suffit
» (11
mars 1832).
C'est ainsi, assurément, dans ces
veillées
stu
dieuses et acharnées,
que
furent écrites
les
deux
œuvres étranges, qui
n'ont
presque rien
de
commun
avec
la
littérature
de
l'époque.
Certes
Maurice
a,
comme tout'
le
monde,
admiré
Chateaubriand.
Nous
savons que, dans son enfance, il avait
lu
René avec
sa
sœur;
qu'il
établissait
quelque
rapport
entre
le
destin.
de René et
le
sien ;
qu'ailleurs
il
développe
la
dernière phrase
de
I'Abencérage.
Mais
cela
ne va
pas
plus loin.
Il
y a
toujours
eu, chez Chateaubriand
admirateur de l'antique,
un.
fond chrétien
que
nous
ne trouvons absolument pas chez Maurice,
dU
moins
dans
les
œuvres qui
lui
valent
que
l'on parle
encore
de
lui
cent ans après sa mort.
Nulle
éd.ucation pour
tant n'avait été
plus
religieuse
que
la
sienne, au
Cayla
d'abord, puis dans
les
divers
collèges où
on
l'avait
placé
dans
l'espoir
que,
puisqu'il
était
le
cadet
de
la
.
famille, il
embrasserait
la
carrière
ecclésiastique.
Mais
il s'en détourna résolument,
lui
qui
montrait
en
d'autres domaines si peu
de
résolution.
Et
le
séjour.
»
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