Eugenie Grandet
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« avare et d'une morne ville de province. Balzac a voulu l'orner de toutes les fleurs de la poésie sentimentale. L'amour, soudain invincible, profond, ouvre le monde à Eugénie. Il lui révèle la beauté des choses. Il lui apprend la douceur exaltée du sacri fice. Il la hausse jusqu'à l'héroïsme : cc Ceci est de l'amour, l'amour vrai, l'amour des anges, l'amour fier qui vit de sa dou leur et qui en meurt. >} Balzac était sincère ; et il en parlait par expérience . S'il n'aimait pas, vers I8JJ, une Eugénie Grand et, il était tout occupé à aimer des « anges », ou celles du moins q, u'il tenait pour des a n ges. Le roman est dédié à une mysté• rteuse Maria. Qui fut-ell e ? Nous savofis du moins qu'à cette date Balzac était « à la tête d'une gentille personne, la plus naïve créature qui soit, tombée comme une fleur du ciel, 9ui vient chez moi, en cachette, n'exige ni correspondance ni soms et qui dit: cc Aime-moi un an, je t'aimerai toute rna vie. » Par sutctoît, c'est en 1833 qu'il commence à aimer sans jamais l'avoir vue, et à entretenir d'amour, par lettres, Mme Hanska, son « ange chéri "• sa cc gracieuse étoile ». Maria et Mme Hanska n'étaient p,eut-être pas 1es seules à occuper le cœur de Balzac. Et tant d intrigues auraient à juste titre scandalisé l'innocente Eugénie. Mais, du moins, Balzac était vraiment tout occupé d'amour et d'idéal. C'est ainsi qu'il a pu mettre dans le portrait de son héroïne de la vérité, de la simplicité, de l'émotion, et non pas toute la littérature qui gâte la plupart de ses amou reuses. L'étude n'est pas très originale. Balzac n'a pas fait dans le cœur des jeunes filles les . découvertes d'un Musset ni même d'un J .-J. Rousseau. Mais elle a une grâce sobre, touchante, qui prend toute sa valeur par le contraste avec l'âpre tableau de l'avarice. Le roman de l'avarice. -xo LJavare moderne. � Il n'était pas indispensable au roman. Eugénie aurait pu rencontrer Charles, l'aimer, et le perdre sans que son père fût le monstre peint par Balzac. Mais c'est l'avarice qui emflit le roman de sa puissan ce glacée. Grandet est l'avare éterne ; il est Euclion et Harpagon. C'est lui qui distribue chaque jôut la chandelle, le pain et les vivres, et laisse les cheminées sans feu. Il aime l'or pour s'en emplir les yeux, pou r le« choyer, �aresser, .cou:ver, cuver, cercler ''· Il mourra en le regardant. Ma1s c'est ausst un tout autre avare, un avare modern e, qui ne sait pas seulement conserver, mais encore acquérir par tous les moyens que laisse la loi à un homme astucieux et féroce. Il èonnaît les hommeS et »
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