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micromegas

Publié le 16/11/2012

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I) LA THEMATIQUE Les différents thèmes rencontrés dans Micromégas sont au service du but didactique du conte 1) LE MERVEILLEUX Le cadre (cosmos), les héros (géants extra-terrestres), les moyens de locomotion, les heureux hasards, sont autant d'éléments spécifiques du conte . Mais, ce merveilleux n'invite pas vraiment au rêve tant il nous dépasse. Micromégas est beaucoup trop grand, vit beaucoup trop longtemps, est beaucoup trop savant et trop parfait pour que le lecteur puisse espérer l'atteindre ou du moins l'approcher. Le merveilleux dans le conte voltairien est un prétexte pour poser un regard critique sur la terre et ses occupants. Comme tout s'attire, Voltaire rêve d'une communication interplanétaire : le cosmopolitisme ferait de l'homme un citoyen de l'univers : cette conception ruine l'anthropomorphisme, trop souvent attesté par ceux qui comme ce "petit animalcule en bonnet carré" (= un professeur de Sorbonne) soutient aux deux voyageurs que "leurs personnes, leurs mondes, leurs soleils, leurs étoiles, tout [est] fait uniquement pour l'homme". La réaction hilarante de Micromégas et du Saturnien en dit long sur ce qu'il considère comme un non-sens. 2) LE VOYAGE Le voyage est un thème récurrent dans les récits du XVIIIème siècle ( Les voyages de Gulliver de Jonathan Swift 1726 ...). Les sept chapitres du conte nous de Voltaire nous invitent à suivre la chronologie du périple de Micromégas. L'originalité de Voltaire consiste à envoyer des extra-terrestres à la rencontre des terriens : ce pseudo regard extérieur permet de frapper davantage le lecteur Le voyage est avant tout initiatique. Micromégas se met à" voyager de planète en planète pour achever de se former l'esprit et le coeur". La connaissance, la découverte sont ses objectifs : "Je veux qu'on m'instruise" rappelle-t-il au Saturnien. Aussi Voltaire veut-il démontrer l'importance capitale du voyage dans la formation de l'individu, dans le développement de l'esprit critique et dans la prise de conscience du relativisme. Micromégas, qui n'en est pas à son premier voyage, fait part à son compagnon de ses découvertes : "J'ai un peu voyagé, j'ai vu des mortels fort au-dessous de nous ; j'en ai vu de fort supérieurs ; mais je n'en ai aucuns qui n'aient plus de désirs que de vrais besoins et plus de vrais besoins que de satisfaction. J'arriverai peut-être un jour au pays où il ne manque rien" Les leçons de l'expérience de Micromégas sont de trois ordres : - Il y a toujours quelque part plus grand ou plus petit que soi. - L'homme n'est jamais satisfait de ce qu'il a. - Le "meilleur de mondes" n'est pas de ce monde ( en témoigne la déconvenue du héros dans le dernier chapitre lorsqu'il découvre l'existence de la guerre sur la terre.) 3) LE RELTIVISME Le relativisme est inscrit dans le titre de l'oeuvre : Micromégas et dés la première page, par la mise en place d'un jeu de comparaisons qui se poursuivra tout au long du conte. De fait, le comparatif de supériorité est un élèment constitutif de la mise en évidence de la différence : - Différence sur le plan humain Micromégas est plus grand que le Saturnien , tous les deux sont plus grands que les terriens mais plus petits que certains habitants d'autres planètes. Si Micromégas a mille sens, peut-être y-en--a-t-il de plus parfaits. Micromégas est plus sage et meilleur observateur que le Saturnien ; Les terriens sont plus orgueilleux que les extra-terrestres. - Différence sur le plan géographique Sirius est plus étendue que Saturne qui l'est plus que Mars.... L'Italie est plus petite que la Turquie... Cette insistance sur les différences a pour but de faire prendre conscience que le monde est diversifié et que la nature est variée. Aussi, ne faut-il pas juger de l'importance sur la grandeur apparente : il faut tenir compte des proportions : "Votre globe est petit, vos habitants le sont aussi" déclare Micromégas au Saturnien. De plus, il n'y a pas de relation de cause à effet entre la grandeur physique et l'intelligence. Ainsi , les terriens qui sont "infiniment petits [ont] un orgueil presque infiniment grand." Ici, on peut dire que l'orgueil humain est inversement proportionnel à leur taille. Par ailleurs, surpris par la justesse et l'étendue de leurs connaissances, Micromégas s'écrie : "Je vois plus que jamais qu'il ne faut juger de rien sur sa grandeur apparente." et il imagine même que des êtres encore plus petits que les terriens puissent être plus intelligents que des géants extra-terrestres. Enfin, il faut accepter que l'homme est limité dans le temps et dans l'espace : "Notre existence est un point, notre durée un instant, notre globe un atome ; nous sommes une goutte d'eau dans l'océan" aussi devons-nous nous situer à notre juste place. L'homme n'est ni petit, ni grand c'est ce qu'affirmait déjà Pascal ( fragment 230 des Pensées) : "...Qu'est-ce-que l'homme dans la nature ? Un néant à l'égard de l'infini, un tout à l'égard du néant, un milieu entre tout et rien." => Tout est relatif. Il faut donc se garder de juger par rapport à soi-même, il faut faire preuve d'un esprit ouvert et critique pour apprécier les choses à leur juste valeur et pour pouvoir accéder à la connaissance. 4) LA CONNAISSANCE On peut lire dans le conte de Voltaire la démarche à suivre pour accéder à la connaissance: - D'abord, il faut voyager pour rencontrer d'autres lieux, d'autres gens. - La curiosité et l'envie d'apprendre doivent toujours être en éveil. - Il faut se garder de tout préjugé, ne pas juger par soi-même et surtout ne pas conclure trop vite sous peine d'être victime de jugements a priori - Etre inventif peut s'avérer utile - Accepter que ce n'est pas parce-qu'on ne voit pas que les choses n'existent pas ( nos sens sont limités et ne peuvent nous donner qu'une connaissance partielle du monde qui nous entoure.) MAIS SURTOUT : Regarder,Observer,Vérifier,Conclure, telles sont les étapes à suivre : c'est la mise en place d'une méthode empirique : fidèle disciple de LOCKE (s'oppose à celle de DESCARTES qui pensait que nos idées étaient innées), Voltaire réaffirme que les connaissances ne sont que le résultat de l'expérience. Ainsi, nous pourrons parvenir à un jugement a posteriori.   Voltaire, non content de dicter les principes d'une méthode d'apprentissage, en fait la démonstration dans son conte : après s'être trompé trois fois ( quant à l'absence des terriens sur le terre, quant à leur activité, quant à leur identité), reconnaît l'exactitude et le fondement de l'attitude de Micromégas : "... je n'ai plus d'opinion, il faut tâcher d'examiner ces insectes, nous raisonnerons après." 5) LA SAGESSE Incarnée essentiellement par Micromégas, la sagesse proposée par Voltaire est loin d'être "merveilleuse" et inaccessible à l'homme. Elle repose sur: - L'absence de préjugés : Micromégas et le Saturnien ne s'arrêtent pas sur Mars parce-qu'ils pensent que sur une aussi petite planète, il ne doit rien y avoir. - Ne pas céder à la flatterie hypocrite : Micromégas ne veut pas qu'on lui plaise. - Ne pas être présomptueux et admettre ses limites. Montaigne disait dans Les Essais : " Que sais-je ?", Voltaire, dans le Dictionnaire philosophique dit : "Que ne sais-je pas ?" - Etre tolérant et accepter chacun dans sa différence : Micromégas déclare aux terriens : " Je ne méprise personne" - Remercier et honorer Dieu pour tout ce qu'il a fait car Dieu est "un grand architecte". Micromégas ne craint pas d'affirmer sa foi : " J'admire en tout sa sagesse ; je vois partout des différences mais aussi partout des proportions." - Ne...

« Micromégas s'écrie : "Je vois plus que jamais qu'il ne faut juger de rien sur sa grandeur apparente." et il imagine même que des êtres encore plus petits que les terriens puissent être plus intelligents que des géants extra-terrestres. Enfin, il faut accepter que l'homme est limité dans le temps et dans l'espace : "Notre existence est un point, notre durée un instant, notre globe un atome ; nous sommes une goutte d'eau dans l'océan" aussi devons-nous nous situer à notre juste place.

L'homme n'est ni petit, ni grand c'est ce qu'affirmait déjà Pascal ( fragment 230 des Pensées) : "...Qu'est-ce-que l'homme dans la nature ? Un néant à l'égard de l'infini, un tout à l'égard du néant, un milieu entre tout et rien." => Tout est relatif.

Il faut donc se garder de juger par rapport à soi-même, il faut faire preuve d'un esprit ouvert et critique pour apprécier les choses à leur juste valeur et pour pouvoir accéder à la connaissance. 4) LA CONNAISSANCE On peut lire dans le conte de Voltaire la démarche à suivre pour accéder à la connaissance: - D'abord, il faut voyager pour rencontrer d'autres lieux, d'autres gens. - La curiosité et l'envie d'apprendre doivent toujours être en éveil. - Il faut se garder de tout préjugé, ne pas juger par soi-même et surtout ne pas conclure trop vite sous peine d'être victime de jugements a priori - Etre inventif peut s'avérer utile - Accepter que ce n'est pas parce-qu'on ne voit pas que les choses n'existent pas ( nos sens sont limités et ne peuvent nous donner qu'une connaissance partielle du monde qui nous entoure.) MAIS SURTOUT : Regarder,Observer , Vérifier,Conclure , telles sont les étapes à suivre : c'est la mise en place d'une méthode empirique : fidèle disciple de LOCKE (s'oppose à celle de DESCARTES qui pensait que nos idées étaient innées), Voltaire réaffirme que les connaissances ne sont que le résultat de l'expérience.

Ainsi, nous pourrons parvenir à un jugement a posteriori. Voltaire, non content de dicter les principes d'une méthode d'apprentissage, en fait la démonstration dans son conte : après s'être trompé trois fois ( quant à l'absence des terriens sur le terre, quant à leur activité, quant à leur identité), reconnaît l'exactitude et le fondement de l'attitude de Micromégas : "...

je n'ai plus d'opinion, il faut tâcher d'examiner ces insectes, nous raisonnerons après." 5) LA SAGESSE Incarnée essentiellement par Micromégas , la sagesse proposée par Voltaire est loin d'être "merveilleuse" et inaccessible à l'homme.

Elle repose sur: - L'absence de préjugés : Micromégas et le Saturnien ne s'arrêtent pas sur Mars parce-qu'ils pensent que sur une aussi petite planète, il ne doit rien y avoir. - Ne pas céder à la flatterie hypocrite : Micromégas ne veut pas qu'on lui plaise. - Ne pas être présomptueux et admettre ses limites.

Montaigne disait dans Les Essais : " Que sais-je ?", Voltaire, dans le Dictionnaire philosophique dit : "Que ne sais-je pas ?" - Etre tolérant et accepter chacun dans sa différence : Micromégas déclare aux terriens : " Je ne méprise personne" - Remercier et honorer Dieu pour tout ce qu'il a fait car Dieu est "un grand architecte".

Micromégas ne craint pas d'affirmer sa foi : " J'admire en tout sa sagesse ; je vois partout des différences mais aussi partout des proportions." - Ne pas chercher à comprendre ce qui nous dépasse et ne pas affirmer ce qu'on ne sait pas. Le livre blanc, ultime cadeau fait aux terriens, symbolise la sagesse : être sage consiste à accepter qu'on ne sait pas tout, qu'il reste beaucoup de choses à apprendre et que certaines connaissances ne sont pas accessible à l'homme : en toute chose, il faut rester modeste. Le partisan de Locke, seul philosophe qui ait grâce aux yeux de Voltaire, rejoint Micromégas lorsqu'il affirme : "Je remercie la puissance éternelle ; il ne m'appartient pas de la borner ; je n'affirme rien, je me contente de croire qu'il y a plus de choses possibles qu'on ne pense." Cette réflexion, placée à la fin du conte, juste après les discussions métaphysiques oiseuses des autres philosophes, n'est-elle pas le preuve que la sagesse est dans l'ordre de l'humain ?. »

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