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Micromégas (chap. 6 et 7) - LE CONTE VOLTAIRIEN

Publié le 30/03/2015

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conte

·      Alors Micromégas prononça ces paroles : « Je vois plus que jamais qu'il ne faut juger de rien sur sa grandeur apparente. Ô Dieu, qui avez donné une intelligence à des substances qui paraissent si méprisables, l'infiniment petit vous coûte aussi peu que l'infiniment grand : et, s'il est possible qu'il y ait des êtres plus petits que ceux‑ci, ils peuvent encore avoir un esprit supérieur à ceux de ces superbes animaux que   j'ai vus dans le ciel, dont le pied seul couvrirait le globe où je suis descendu. «

Pour que la leçon de relativité universelle offerte par Micromégas fût com­plète, le Sirien devait rencontrer des hommes. Grâce à un microscope et à un cornet acoustique improvisés, le dialogue entre les géants et des « philo­sophes « aperçus sur la mer Baltique peut s'établir. On étudiera les moyens de sa mise en place et les réflexions qui s'en dégagent progressivement.

conte

« L E C T U R E S MÉTHODIQUES • dam a découvert, et ce que Réaumur a disséqué.

Il lui a apprit enfin qu'il y a des • • animaux qui sont pour les abeilles ce que les abeilles sont pour l'homme, ce que • le Sirien lui-même était pour ces animaux si vastes dont il parlait, et ce que ces • grands animaux sont pour d'autres substances devant lesquelles ils ne paraissent • • que comme des atomes.

Peu à peu la conversation devient intéressante, et Micro- • mégas parla ainsi.

• « Ô atomes intelligents, dans qui \'Être éternel s'est plu à manifester son adresse et sa puissance, vous devez sans doute goûter des joies bien pures sur ce globe : car, ayant si peu de manières et paraissant tout esprit, vous devez passer votre vie à aimer et à penser, c'est la véritable vie des esprits.

Je n'ai vu nulle part le vrai bonheur, mais il est ici sans doute.

» À ce discours, tous les philosophes secouè­ rent la tête: et l'un d'eux, plus franc que les autres, avoua de bonne foi que, si l'on en excepte un petit nombre d'habitants fort peu considérés, tous le reste est un assemblage de fous, de méchants et de malheureux.

« Nous avons plus de matière qu'il ne nous en faut, dit-il, pour faire beaucoup de mal, si le mal vient de la matière, et trop d'esprit, si le mal vient de l'esprit.

Savez-vous bien, par exemple, qu'à l'heure que je vous parle il y a cent mille fous de notre espèce, couverts de chapeaux, qui tuent cent mille autres animaux couverts d'un turban, ou qui sont massacrés par eux, et que, presque par toute la terre, c'est ainsi qu'on en use de temps immémorial ? » - Pour que la leçon de relativité universelle offerte par Micromégas fût com­ plète, le Sirien devait rencontrer des hommes.

Grâce à un microscope et à un cornet acoustique improvisés, le dialogue entre les géants et des «philo­ sophes» aperçus sur la mer Baltique peut s'établir.

On étudiera les moyens de sa mise en place et les réflexions qui s'en dégagent progressivement.

1 -DIALOGUE ET RÉCIT Le récit à la troisièm~~ personne Le narrateur n'incarne aucun personnage ( « Alors Micromégas prononça ces paroles»), ce qui confère à la fiction l'apparence d'une réalité objective et gomme l'invraisemblance d'un dialogue entre des êtres aussi différents.

Un dialogue à deux voix Micromégas et un des philosophes parlent alternativement, une proposition d'accueil précédant le discours rapporté direct(« Micromégas parla ainsi») ou se trouvant placée en position d'incise(« dit-il»).

L'essentiel est mis en valeur dans les deux discours : la relativité universelle par Micromégas dans un discours au ton grave qui tient un peu de la morale d'une fable, l'universalité du Mal par un des phi­ losophes dans une réplique chargée d'amertume.

Le discour_!>!~PJ>,()f1é indirect Inclus dans la narration et utilisé pour rapporter la réponse d'un des philosophes, il offre à Voltaire l'occasion de donner un éclairage personnel, qu'ils' agisse de ridi-. »

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