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MODERATO CANTABILE de Marguerite Duras

Publié le 13/11/2018

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MODERATO CANTABILE

Marguerite Duras. Roman, 1958.

 

Anne Desbarède, jeune femme riche et désœuvrée, vit livrée à l’ennui et à l’attente jusqu’au jour où elle assiste à un événement à la fois anodin et tragique: un homme vient de tuer une femme dans un café voisin et à présent, il embrasse passionnément la morte. Il y avait là un autre témoin du drame, Chauvin, un ancien ouvrier du mari d’Anne. Entre ces deux êtres que tout sépare pourtant, va se nouer une étrange relation de plus en plus forte, engendrée et fixée par le souvenir obsédant des «amants de la mort». Délaissant petit à petit sa vie de jeune femme riche et conventionnelle, Anne se laisse emporter par cette passion à la fois douce et violente («modéré et chantant »). Le surlendemain d’une soirée où elle était apparue éméchée, fantomatique, elle va pour la dernière fois au rendez-vous quotidien avec Chauvin. Leurs dernières paroles rappellent étrangement et de façon ambiguë la scène fondatrice: «Je voudrais que vous soyez morte, dit-il»; «C’est déjà fait », répond-elle.

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« Contexte Moderato Cantabile s'inscrit dans la lignée des romans de Marguerite Duras écrits entre 1950 et 1960 : la narrationest à la fois épurée et précise ; le quotidien des personnages est bouleversé par une fatalité qu'ils ont appelée deleurs voeux, plus ou moins consciemment.

Traduit dans le monde entier, Moderato Cantabile constitue l'un des plusgrands succès de l'écrivain. Principaux personnages- Anne Desbarèdes, épouse du directeur des Fonderies, développe une véritable passion pour son fils ;- Chauvin, ancien employé des Fonderies ;- L'enfant, têtu et adorant sa mère. RésuméComme tous les vendredis, Anne Desbarèdes accompagne son fils à sa leçon de piano.

L'enfant n'aime pas sonprofesseur, laquelle ne cesse de se plaindre de sa mauvaise éducation.

Anne reconnaît de bonne grâce sesfaiblesses.

Un cri retentit dans la rue.

Dans le café mitoyen, un homme, qui vient de tuer sa femme, la maintientserrée contre lui.

Le fait divers obsède Anne qui, revenue le lendemain, boit plusieurs verres de vins et essaie d'enapprendre davantage.

Elle rencontre alors Chauvin, qui lui livre l'histoire par bribes.

Chaque jour, Anne revient, boitdu vin, et parle avec Chauvin, s'identifiant petit à petit à la femme dont le cri la hante.

Leur histoire commence àressembler à celle qu'ils tentent de reconstituer.

Elle s'achève cependant sur un baiser, l'homme ayant décidé des'en tenir "là où nous sommes". Adaptation Moderato Cantabile a été porté à l'écran par Peter Brook en 1960, avec Jeanne Moreau et Jean-Paul Belmondo dansles rôles principaux. Résumé«Modéré et chantant»: c'est l'injonction que formule une dame, professeur de piano, à son jeune élève peu motivé,au cours de ses leçons quotidiennes.Ce jeune élève, c'est le fils d'Anne Desbarèdes, jeune femme riche et désœuvrée, qui se promène tous les joursavec l'enfant qu'elle adore et à qui elle fait donner des leçons de piano, plus pour leur donner un but à tous les deuxque par véritable amour pour la musique.

Anne est très indulgente avec son fils, ce qui entraîne des remarquesincessantes de la part du professeur.

Mère et fils s'en moquent et ne semblent vivre que selon leur bon plaisir.Cette scène se déroule dans une petite ville côtière où le temps s'écoule au rythme des obliques que dessinent lesrayons du soleil sur l'horizon de la mer...

Rien ne semble devoir briser la monotonie de la vie.Un jour, cependant, un cri déchirant retentit; une jeune femme a été assassinée dans le café d'en face.

Anne semêle à la foule des badauds et voit un homme embrasser passionnément la morte.Cet incident marque profondément la jeune femme qui prendra désormais l'habitude de revenir dans ce café, laissantson fils jouer librement sur le port, avec d'autres enfants.Elle rencontre un homme nommé Chauvin qui, lui aussi, a été témoin de ce drame.

Il sait que l'assassin étaitprofondément épris de cette femme qu'il a tuée parce qu'elle le lui avait demandé et qu'il est maintenant devenu foude douleur.Entre ces deux êtres se noue une relation étrange.

Tout les sépare : Anne est la riche épouse d'un armateur,Chauvin est un ex-ouvrier de ce même armateur, renvoyé pour indiscipline.

Etrangeté également dans l'approchequ'ils ont l'un de l'autre, dans le contenu de leurs conversations ou dans le vide de celles-ci.Chauvin connaît et sent très bien Anne; il connaît son cadre de vie, une grande maison à l'extrémité du Boulevardde la mer (il a été reçu à une fête de Noël avec les autres ouvriers), il sait où se trouve sa chambre, connaît le parcqui entoure sa demeure et les parfums entêtants des arbres qui le peuplent.Dans leurs échanges, il est surtout question des amants fous de la mort; chaque jour, en quelques paroles, ilsappro-fondissent ce sujet.

C'est le trait d'union entre eux.

Chaque jour aussi, ils boivent un peu plus de vin blanc,ce que leur entourage désapprouve : pourquoi cette bourgeoise vient-elle s'encanailler avec cet homme, laissantson fils jouer sur le port? Ils sont indifférents à tout.

Seule compte leur relation qui ne semble pas évoluer vers deséchanges physiques; seulement un frôlement de mains, un baiser rapide.Anne rentre de plus en plus tard chez elle.

Un soir, elle oublie qu'une réception est organisée; les invités l'attendent,font des suppositions au sujet de son retard.

Lorsqu'elle paraît, les «ah» et les «oh» fusent de partout.

Anne estpassablement émêchée, elle rentre comme une ombre, inexistante, sans un mot d'excuse.

La soirée est médiocre,aucune conversation n'est suivie, seuls les plats savamment présentés attirent des commentaires.

C'est le malaise,le vide autour de la jeune femme qui boit de plus en plus.Pendant ce temps, Chauvin rôde autour de la maison, guette les lumières, erre sur la plage.Le surlendemain de cette soirée, Anne se rend pour la dernière fois au rendez-vous quotidien.

La douleur estcontenue, non formulée; seul le long gémissement qu'elle pousse trahit le désespoir latent.

Leur dernier dialogue estplein d'ambiguïté: «Je voudrais que vous soyez morte» dit-il, et elle répond : « C'est déjà fait.

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