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Molière Dom Juan acte 1 scène 1, commentaire

Publié le 23/05/2013

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Introduction Ce texte est la scène d’exposition de Dom Juan de Molière. Molière, auteur de nombreuses pièces de théâtre au XVII° siècle, est classé parmi les représentants du classicisme. Le classicisme se caractérise par l’importance donnée à la clarté, la raison, la mesure, les codes et la morale, ainsi que l’imitation des Anciens et la fréquente référence à l’Antiquité. Molière choisit de représenter la morale sur scène mais préfère à la tragédie, la comédie, qui permet une critique des mœurs et travers de son temps. Dom Juan, qui est joué pour la première fois en 1665, connaît un succès considérable jusqu’à ce qu’il soit secrètement interdit par le roi sous la pression des dévots qui venaient de faire interdire Tartuffe. En effet, cette pièce, qui reprend un sujet à la mode déjà illustré par l’espagnol Tirso de Molina, est une tragi-comédie qui raconte la vie dissolue d’un libertin. Si Molière est considéré comme un classique, Dom Juan est néanmoins une pièce d’un genre hybride, une tragi-comédie, qui fait plus d’une entorse aux règles classiques, ainsi elle refuse la règle des trois unités, est écrite en prose, se finit mal ce qui est contraire au code de la comédie et mélange les registres. De plus, le héros est plutôt un représentant du mouvement baroque, de par son inconstance et ses tromperies, son jeu avec les apparences et sa capacité d’illusionner ceux qui l’entourent. Nous allons voir que la première scène de l’acte I est bien une scène d’exposition mais qu’elle propose également une vision de la philosophie qui sous-tend la pièce. I. Une scène d’exposition Si à plus d’un titre cette scène peut nous surprendre du fait de cette ouverture originale par une tirade faisant un éloge paradoxal, celui du tabac, il n’en est pas moins que cette première scène peut se lire comme un scène d’exposition. En effet, cette scène commence par éveiller la curiosité du lecteur par un éloge paradoxal qui annonce une tonalité comique, elle reprend la traditionnelle discussion entre personnages qui se doivent de présenter la situation et Sganarelle en faisant le portrait de son maître, se caractérise lui-même. 1) L'exposition de la situation Le choix de mettre en scène deux personnages pour exposer la situation au début de la pièce n’est, par contre, en rien original. En effet, le dramaturge choisit souvent de débuter sa pièce par une discussion entre un maître et son valet. Ici, Molière préfère susciter la curiosité du spectateur quant au personnage de Dom Juan qui une fois sur scène ne la quittera quasiment plus étant présent dans 23 scènes sur 25. En choisissant, de faire dialoguer deux valets, il permet donc à Sganarelle de faire le portrait de son maître, portait sur lequel nous allons ensuite revenir en détail. Mais avant de présenter son maître, il s’agit d’exposer la situation, nous apprenons donc par Gusman, le valet de Done Elvire, que celle-ci est partie à la recherche de Dom Juan, qui a disparu après l’avoir épousé : « Done Elvire, ta maîtresse, surprise de notre départ, s’est mise en campagne après nous, et son cœur, que mon maître a su toucher trop fortement, n’a pu vivre, dis-tu, sans le venir chercher ici ? «. En une tirade, Sganarelle a donc réussi à introduire les personnages principaux, son maître, Dom Juan, Done Elvire, la femme trahie, et son valet, ainsi que lui-même. Cette tirade précise la tonalité de la pièce à la fois comique, ironique et parodique, et nous indique déjà du ton libertaire et polémique que pourra revêtir cette tragi-comédie qui, comme nous allons le voir, se présente comme critique dès la scène d’exposition. De même, avant de faire le portrait de son maître, Sganarelle nous laisse entendre quel type de vie mène Dom Juan, il reste néanmoins évasif, utilise des euphémismes (« J’ai peur qu’elle ne soit mal payée de son amour, que son voyage en cette ville produise peu de fruit, et que vous eussiez autant gagné à ne bouger de là «) comme si ses actions ne pouvaient s’expliquer et même se dire qu’une fois le personnage présenté, sans quoi il serait impossible de comprendre ses actes, c’est du moins ce que laisse entendre : « Eh ! mon pauvre Gusman, mon ami, tu ne sais pas encore, crois-moi, quel homme est Dom Juan «. Il ne s’agit donc pas des actes mais de l’homme dont il dresse à cette occasion le portrait.   2) Un portrait indirect de Sganarelle : a) Sganarelle se présente comme le garant de la morale, mais l'est-il vraiment ?   ■ Sganarelle semble effectivement incarner les valeurs de la morale chrétienne : en effet, il critique Dom Juan qu'il présente comme un débauché ; il dit par exemple qu'il est « le plus grand scélérat que la terre ait jamais porté « (l.57-58). ■ Pourtant les motivations de S. sont sujettes à caution du fait de certains éléments. Tout d'abord, l'énumération : « il ne croit ni Ciel, ni Enfer, ni loup-garou « est étrange : en effet, on trouve « loup-garou « qui est de l'ordre de la croyance populaire, ce qui pourrait montrer que S. est superstitieux. De même, ce qui l'inquiète le plus dans le comportement de Dom Juan, vers la fin de la tirade, c'est que « le courroux du Ciel l'accable quelque jour « (l.74), ce qui prouve surtout que S. est peureux. b)Le personnage apparaît aussi comm...
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« présenter la situation et Sganarelle en faisant le portrait de son maître, se caractérise lui-même. 1) L'exposition de la situation Le choix de mettre en scène deux personnages pour exposer la situation au début de la pièce n'est, par contre, en rien original.

En effet, le dramaturge choisit souvent de débuter sa pièce par une discussion entre un maître et son valet.

Ici, Molière préfère susciter la curiosité du spectateur quant au personnage de Dom Juan qui une fois sur scène ne la quittera quasiment plus étant présent dans 23 scènes sur 25.

En choisissant, de faire dialoguer deux valets, il permet donc à Sganarelle de faire le portrait de son maître, portait sur lequel nous allons ensuite revenir en détail. Mais avant de présenter son maître, il s'agit d'exposer la situation, nous apprenons donc par Gusman, le valet de Done Elvire, que celle-ci est partie à la recherche de Dom Juan, qui a disparu après l'avoir épousé : « Done Elvire, ta maîtresse, surprise de notre départ, s'est mise en campagne après nous, et son coeur, que mon maître a su toucher trop fortement, n'a pu vivre, dis-tu, sans le venir chercher ici ? ».

En une tirade, Sganarelle a donc réussi à introduire les personnages principaux, son maître, Dom Juan, Done Elvire, la femme trahie, et son valet, ainsi que lui-même.

Cette tirade précise la tonalité de la pièce à la fois comique, ironique et parodique, et nous indique déjà du ton libertaire et polémique que pourra revêtir cette tragi-comédie qui, comme nous allons le voir, se présente comme critique dès la scène d'exposition. De même, avant de faire le portrait de son maître, Sganarelle nous laisse entendre quel type de vie mène Dom Juan, il reste néanmoins évasif, utilise des euphémismes (« J'ai peur qu'elle ne soit mal payée de son amour, que son voyage en cette ville produise peu de fruit, et que vous eussiez autant gagné à ne bouger de là ») comme si ses actions ne pouvaient s'expliquer et même se dire qu'une fois le personnage présenté, sans quoi il serait impossible de comprendre ses actes, c'est du moins ce que laisse entendre : « Eh ! mon pauvre Gusman, mon ami, tu ne sais pas encore, crois-moi, quel homme est Dom Juan ».

Il ne s'agit donc pas des actes mais de l'homme dont il dresse à cette occasion le portrait.   2) Un portrait indirect de Sganarelle :. »

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