Devoir de Philosophie

Molière, Dom Juan, Acte V, scène 2. « Vous serez damné à tous les diables »

Publié le 12/11/2013

Extrait du document

juan

Sganarelle découvre la personnalité pervertie de son maître. L'exclamation  en début de tirade, ainsi que l'interrogation qui suit, suggèrent le caractère  inconcevable de la situation dans laquelle Sganarelle se trouve plongé. La  restriction « Il ne vous manquait plus que « et les termes emphatiques (« de  tout point «, « le comble «) soulignent la diabolisation de Don Juan, accentuée  par les termes « achever « et « abominations «.  C’est ce constat qui décide Sganarelle à prendre la parole, extériorisée par  un réseau sémantique de termes appartenant au langage (parler, décharge mon  cœur, dise). La mise en relief de l'impératif « Sachez « en début de phrase  marque le caractère didactique de ce discours.  La situation initiale crée donc les conditions d'une leçon de morale  exprimée sous la forme d'une tirade structurée. 

 

 

Plan 

 

Extrait. .................................................................................................... 2 

 

COMMENTAIRE COMPOSÉ ........................................................................ 2 

 

Introduction. ........................................................................................ 2 

I. Une leçon de morale 2 

A. L'immoralité de Don Juan 2 

B. Une tirade apparemment structurée. 3 

C. Des procédés d'écriture au service de la morale 3 

II. La vacuité du discours 3 

A. Des incohérences formelles 3 

B. De fausses maximes 4 

C. Des absurdités lexicales 4 

III. Le personnage de Sganarelle 4 

A. Un autoportrait en fidèle valet 4 

B. Un valet ignorant singeant les gens cultivés 5 

C. Un personnage équivoque, mais attachant 5 

 

Conclusion ............................................................................................ 5 

juan

« Extrait. SGANARELLE. - Ô Ciel! qu'entends -je ici? Il ne vous manquait plus que d'être hypocrite pour vous achever de tout point, et voilà le comble des abominations.

Monsieur, cette de rnière -ci m'emporte, et je ne puis m'empêcher de parler.

Faites -moi tout ce qu'il vous plaira, battez -moi, assommez -moi de coups, tuez -moi, si vous voulez, il faut que je décharge mon cœur, et qu'en valet fidèle je vous dise ce que je dois.

Sachez, Monsieu r, que tant va la cruche à l'eau, qu'enfin elle se brise; et comme dit fort bien cet auteur que je ne connais pas, l'homme est en ce monde ainsi que l'oiseau sur la branche, la branche est attachée à l'arbre, qui s'attache à l'arbre suit de bons préceptes, les bons préceptes valent mieux que les belles paroles, les belles paroles se trouvent à la cour.

À la cour sont les courtisans, les courtisans suivent la mode, la mode vient de la fantaisie, la fantaisie est une faculté de l'âme, l'âme est ce qui nous do nne la vie, la vie finit par la mort *, la mort nous fait penser au Ciel, le ciel est au - dessus de la terre, la terre n'est point la mer, la mer est sujette aux orages, les orages tourmentent les vaisseaux, les vaisseaux ont besoin d'un bon pilote, un bon pilote a de la prudence, la prudence n'est point dans les jeunes gens, les jeunes gens doivent obéissance aux vieux, les vieux aiment les richesses, les richesses font les riches, les riches ne sont pas pauvres, les pauvres ont de la nécessité, nécessité n'a point de loi, qui n'a point de loi vit en bête brute, et par conséquent vous serez damné à tous les diables. COMMENTAIRE COMPOSÉ Introduction. Au début de l'acte V, Don Juan annonce à son père sa conversio n et son repentir.

Mais une fois le vieillard parti, Don Juan avoue à Sganarelle qui se réjouissait de l'attitude de son maître qu’il ne s’agissait que d’une ruse.

Il l'éloge de l'hypocrisie ce qui lui permet d'être libertin en toute impunité.

Sganarelle s'indigne et réagit dans une tirade où il cherche à prévenir son maître du châtiment qui l'attend.

Le passage a donc la forme d'une leçon de morale, mais son contenu reflète par son incohérence l'ignorance du valet.

On peut se poser la question de l'ambiguï té du personnage. Une leçon de morale L'aveu de Don Juan et sa célébration de l'hypocrisie conduisent Sganarelle à réagir.

Il adresse à son maître un discours qui, dans sa structure et dans ses procédés, se veut une leçon de morale. L'immoralité de Don J uan. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles