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Molière, L’École des femmes, acte V, scène 4 (commentaire composé de français)

Publié le 10/01/2020

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Molière, L’École des femmes, acte V, scène 4.

Arnolphe.

Mon pauvre petit bec, tu le peux, si tu veux.

(Il fait un soupir.)

Écoute seulement ce soupir amoureux,

Vois ce regard mourant, contemple ma personne, Et quitte ce morveux et l'amour qu'il te donne.

C'est quelque sort qu'il faut qu'il ait jeté sur toi, Et tu seras cent fois plus heureuse avec moi.

Ta forte passion est d'être brave et leste : Tu le seras toujours, va, je te le proteste ;

Sans cesse, nuit et jour, je te caresserai,

Je te bouchonnerai, baiserai, mangerai ;

Tout comme tu voudras, tu pourras te conduire : Je ne m'explique point, et cela, c'est tout dire.

(A part.)

Jusqu'où la passion peut-elle faire aller !

Enfin à mon amour rien ne peut s'égaler :

Quelle preuve veux-tu que je t'en donne, ingrate ? Me veux-tu voir pleurer ? Veux-tu que je me batte ? Veux-tu que je m'arrache un côté de cheveux ? Veux-tu que je me tue ? Oui, dis si tu le veux : Je suis tout prêt, cruelle, à te prouver ma flamme.

Agnès.

Tenez, tous vos discours ne me touchent point l'âme : Horace avec deux mots en ferait plus que vous.

Arnolphe.

Ah ! c'est trop me braver, trop pousser mon courroux. Je suivrai mon dessein, bête trop indocile,

Et vous dénicherez à l'instant de la ville.

Vous rebutez mes vœux et me mettez à bout ;

Mais un cul de couvent me vengera de tout.

« L’École des Femmes : comédie de Molière en 5 actes et en vers (1779 dont 1737 alexandrins), créée au Théâtre du Palais-Royal le 26 décembre 1662. M.

de La Souche ou Arnolphe est un vieux barbon qui souhaite épouser la jeune Agnès.

Obnubilé par la peur d’être cocufié, il l’élève dans la plus grande ignorance… Cette pièce a été écrite l’année du mariage de Molière qui, à quarante ans, avait épousé Armande Béjart, dix-neuf ans, la fille de sa maîtresse, Madeleine > ce qui lui valut de nombreuses attaques et d’être accusé de relations incestueuses. La pièce fait scandale => Molière répond à ses adversaires par La Critique de l'école des femmes . Scène qui se situe dans le dernier acte de la pièce.

Horace a remis Agnès entre les mains d’Arnolphe. Arnolphe tente de se faire aimer d’Agnès. Montrer qu'Arnolphe est à la fois ridicule, pitoyable et audacieux I- Arnolphe, un personnage ridicule A- Un personnage de comédie • Comique de situation > ne se rend pas compte du peu d’attraits qu’il a.

Cf.

« Vois ce regard mourant, contemple ma personne » ; « Et tu seras cent fois plus heureuse avec moi » ! • Critique l’amant d’Agnès : « ce morveux » > insulte son rival ! Insulte aussi Agnès : « ingrate » ! • Cf.

son vocabulaire amoureux ! : « ce regard mourant » ; « ce soupir amoureux » ; « Je te bouchonnerai, baiserai, mangerai » > rythme ternaire, gradation : hautement comique (cf.

vocabulaire ridicule). • « Sans cesse, nuit et jour, je te caresserai » => le spectateur connaissant le personnage comprend le peu d’entrain d’Agnès et le comique de cette situation (nous sommes dans une comédie, le spectateur souhaite qu’Agnès se marie avec son jeune Horace et qu’Arnolphe soit vite débouté). ∆) Arnolphe est un vieux barbon de comédie, très comique et ridicule dans ses prétentions.

B- Un piètre tragédien • Arnolphe se prend pour un héros de tragédie ! Ex : « Vois ce regard mourant ». Ex : « Mon pauvre petit bec, tu le peux, si tu veux ».

« Pauvre petit bec » => compliment, petit nom très ridicule et absolument pas romantique ! « tu le peux si tu veux » ; « ( Il fait un soupir .) > sorte de dramatisation !. »

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