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« Mon rêve familier » - Poèmes Saturniens (1866) VERLAINE

Publié le 06/10/2018

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B/- Mélancolie du poète

 

C’est l’ensemble du poème par ses sonorités étouffées et ses rythmes insolites qui constituent une plainte. On peut même parler de tonalité élégiaque : ton doux et plaintif)

 

- Recours à la polysyndète (usage abondant des outils de liaison) : coordination « et » repris comme une note répétée avec l’assonance en « é » (v.1) proche du « è » ouvert répété tout au long du poème caractérisant rime des quatrains « aime/même/problème/Blême »

 

 Mélancolie confiée ainsi à mi-voix

Dans ce poème, Verlaine à l’aube de sa création poétique a recours au rêve, thème récurrent en poésie, pour matérialiser la femme, ici inconnue et susceptible de représenter toutes les femmes perdues pour le poète. Dès lors, en lui donnant les allures d’une femme mystérieuse, l’auteur crée ainsi une atmosphère étrange et envoûtante qui lui a permis d’exprimer un sentiment de mélancolie voire même d’angoisse, que seule cette femme semble pouvoir élucider ou calmer.

 

De même, la musicalité et le rythme de ce poème, confèrent à ce sonnet toute son originalité. Ne pourrait-on rapprocher ce poème de celui de Robert Desnos « J’ai tant rêvé de toi » extrait du recueil A la mystérieuse (1930) en ce que ces auteurs ont recours tous deux à l’onirique ?

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« C/ Impressions -Ce rêve ne laisse que des impressions plutôt que des sensations aux vers 7 et 8 : impressions contraires « les moiteurs de mon front blême » et « les sait rafraîchir » - Dans les tercets, souvenir d’une « voix, lointaine, et calme, et grave » avec redondance de la conjonction et de la virgule ------ Détachement des impressions sonores et mise en valeur de l’assonance en « a » « sa- voix- cal -gra- a » sur lesquelles portent les cinq accents de l’alexandrin Dès lors, ce poème se présente comme un poème très personnel, ne jouant pas sur des connotations faciles qui seraient communes au poète et au lecteur.

Ainsi, les rêves ne seraient-ils pour chacun l’expression du moi profond, invisible en société ? Ce rêve est celui d’une femme mystérieuse II/Une femme mystérieuse a/ Composition consacrée à cette femme -du vers 2 au v.14 les phrases se réfèrent à elle « femme inconnue » (v.2), « la même » (v.3), « une autre »(v.4), anaphore du pronom « elle » (v.6/7/8) et enfin caractérisation dans le dernier tercet par des possessifs « son » (v.12), « sa » (v.13) b/ Qui ne semble pas exister réellement - Elle n’a pas de beauté définissable et ne correspond à aucun stéréotype « est -elle brune, blonde, ou rousse » (v.9) - Pas d’identité « son nom ? » (v.10) - Ce nom n’existe pas non plus car cette femme au v.3 et v.4 n’est pas définie « ni tout à fait la même/ni tout à fait une autre » avec un parallélisme au 2ndhémistiche du v.3 formant enjambement sur le 1er hémistiche du v.4 -------Impression de glissement tels les enchaînements d’un rêve, une image fantomatique, femme multiple mais avec point commun entre ces possibles femmes qui forment « une femme inconnue », ------ Verlaine joue sur la polysémie du mot inconnue, non encore connue, non encore retrouvée : une femme désirée en rêve (rêve éveillé ou rêve nocturne ?) - Occurrence du verbe aimer dans le 1er quatrain (3fois) puis remplacé par « comprendre » au 2nd quatrain qui fait de cette substitution, accentuée par la rupture de la phrase(v.4) et reprise syntaxique au v.5, liant ainsi les deux quatrains -------Ce verbe laisse à penser que cette femme serait plus une mère, une sœur, prête à pardonner ????? c/ Une amie de cœur - La qualité de la femme rêvée, d’être une amie de cœur, idéale est exprimée dans le dernier tercet : le « regard » et la « voix »sont le véhicule de l’âme, de la sensibilité traduisant la personne même , et « l’inflexion » ( ce qui est personnel dans la voix) ----- intonations spécifiques à chaque personne. »

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