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Paul Verlaine, Poèmes saturniens, « Mon rêve familier ». 1. Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant 2. D'une...

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« Paul Verlaine, Poèmes saturniens, « Mon rêve familier ». 1.

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant 2.

D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime, 3.

Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même 4.

Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend. 5.

Car elle me comprend, et mon coeur transparent 6.

Pour elle seule, hélas! cesse d'être un problème 7.

Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême, 8.

Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant. 9.

Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l'ignore. 10.

Son nom? Je me souviens qu'il est doux et sonore, 11.

Comme ceux des aimés que la vie exila. 12.

Son regard est pareil au regard des statues, 13.

Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a 14.

L'inflexion des voix chères qui se sont tues. Paul Verlaine (30 mars 1844- 8 janvier 1896) : surnommé « le Prince des Poètes », il est toutefois également à l’origine de l’expression des « poètes maudits », Verlaine est avant tout le poète des clairs-obscurs et sa poésie le rapproche des œuvres impressionnistes. Sonnet de Verlaine : 2 quatrains, 2 tercets. 14 alexandrins. Rimes embrassées dans les quatrains, du type ABBA.

Rimes en CCD, EDE dans les tercets > sonnet français. Alternance des rimes féminines (qui se terminent par –e, -es, -ent) et des rimes masculines. Poème très doux construit sur des assonances et des allitérations. -Assonance en « ai » (surtout dans le 1e quatrain, son doux et dominant).

Cf.

« fais ; rêve ; j'aime ; m'aime ; n'est ; fait ; même ; blême ; m'aime ; problème ; fait… ». - Assonance en « é ».

Cf.

« et ; et ; Et ; et ; hélas! ; et ; étrange et pénétrant… ». - Allitération en « S » (sifflement doux).

Ex : « souvent ce ; seule, hélas! cesse ; seule ; seule les sait ; Son ; sonore ; ceux ; Son ; se sont ; sa ; statues… ». - Allitération en « que ».

Ex : « que ; qui ; qui ; coeur ; calme ; qui ; qu'il ; que ; Car »… I- Un rêve A- Le « Je » et le « elle » • Le « je » dans ce poème est très important, a une place primordiale. Cf.

les marques de la 1e personne : « Je ; j'aime ; qui m'aime ; m'aime ; me comprend ; me comprend ; mon coeur ; mon front… ».

Grande importance des possessifs dans ce sonnet. « Je fais souvent ce rêve » > expérience personnelle. • Le poète s’adresse-t-il à un lecteur ou se parle-t-il à lui-même ? • Figure centrale du poème : la femme.

Femme n’existe que par le « je » puisqu’elle est rêvée, mais elle est aussi une alliée pour lui. « une femme inconnue » > déterminant indéfini, insiste sur l’identité indéterminée, floue ce qui est renforcé par « inconnue ».

(NB : à l’oral, on prononce le « e » de « une » ce qui permet d’insister). « ni tout à fait la même /Ni tout à fait une autre » > antithèse.... »

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