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MONTAIGNE ET LES MORALISTES

Publié le 11/12/2011

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montaigne

Montaigne se mêla peu aux affaires et aux luttes de son temps; d'abord magistrat au Parlement de Bordeaux, il quitta la robe pour l'épée; il ne fit que quelques campagnes, et en 1571 se retira dans sa librairie ; un voyage de dix-huit mois, deux passages à la mairie de Bordeaux, quelques apparitions à la cour marquent seuls dans sa vie de moraliste solitaire, appliqué à s'étudier soi-même pour connaître l'homme. Il mourut chrétiennement. La connaissance qu'il acquit de l'humaine misère le rendit indulgent et modéré, mais la contemplation habituelle de son âme, dont il a peint les contrariétés, le rendit égoïste. Il ne se plait pas aux spéculations métaphysiques et ce philosophe n'est qu'un observatl'ur de faits psychologiques. Il croit peu à la puissance du raisonnement et il prend un malin plaisir à humilier la raison, si bien qu'on peut le croire sceptique. Sa morale tend à jouir de lui-même dans une douce quiétude et sa sagesse est un épicurisme bien entendu. En éducation, il estime qu'il faut avant tout former le jugement; il sacrifie la mémoire, les connaissances positives, et il ne fait point de place dans l'éducation à l'idée du. devoir. Ses lectures nous lé montrent passionné pour les moralistes et les historiens, sévère aux orateurs et grand ami des poètes élégants. Il est lui-même un artiste écrivain : sans plan, sans ordre, mais très appliqué à surveiller sa plume. Il a beaucoup d'imagination et, s'il manque un peu de sobriété, il est admirable de vivacité et de naturel. Son influence a été considérable jusque vers le milieu du xviie siècle.

montaigne

« en Périgord, « le dernier jour de février mil cinq cent trente-trois » ; sa famille s'était enrichie par le commerce à Bordeaux et s'éleva peu à peu de la bourgeoisie à la noblesse; son père, Pierre Eyquem, avait servi dans les guerres d'Italie et fut maire de Bordeau:x:.

Il fit élever Michel à la campagne , et sit ôt que l'enfant fut sorti de nourrice, il le ; il le faisait éveiller le matin (< au son de quelque instrument » pour ne pas l'arracher du sommeil « tout à coup et en vio­ lence*· Vers l'âge de six ans, Michel fut mis au collège de Gu yenne où, malgré les adoucissements apport és pour lui au régime scolaire, il lui fut difficile de se plier à une discipline régulière et à un travail suivi.

S'il profita peu des leçons qu'il reçut d'humanistes célèbres, Buchanan, Cordier, Guérente, il emporta du moins la gloire d'avoir « soustenu les premiers personnages ès tragédies latines » qu'on représen­ tait au collège 1 _ , et il avait mis à profit ses notions de latin pour lire et « e~filer tout d'un train » Ovide , Virgile, Térence et Plauty.

A treize ans, il avait fini ses humanités .

Après des études de droit faites probablement à Toulouse, Montaigne fut nommé, en 1556, com:eiller à la Cour des aides de Périgueux; cette cour ayant ·été réunie l'année suivante au Parlement de Bor- 1.

E11at1, I, ch.

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