Devoir de Philosophie

Montaigne mourant et laissant après lui une révision inédite de ses Essais recommande par lettre sa mémoire et son oeuvre à sa fille, Mlle de Gournay

Publié le 03/06/2012

Extrait du document

montaigne

M'en remettant à Dieu du soin de mon âme, qu'il me soit permis maintenant de vousdire la pari que dès longtèmps j'ai songé à vous léguer dans mon héritage. Je vous confie le soin, comme m'ayant été fort attachée, de veiller sur ma postérité spirituelle. J'ai ici un exemplaire de mon livre, sur lequel j'ai consigné, à mon ordinaire, au cours de ces cinq dernières années; mes « pensements journaliers «. Mlle de Montaigne a charge de vous le faire parvenir ; je vous demande d'en surveiller l'impression....

 

montaigne

« ' 1) Ii se remet Pourle surplus,.que Dieu me juge et m'ait en sa souveraine entr: te~.

mains miséricorde, sachant que je n~ai jamais mis· en doute les v~rités · e 180 de la foi et, que j'ai eu à cœur, du moins mal qu'il était en moi, Î)·Va.Ieut · partieulièl"' !}"Valeur ièDt ale la pratique dè la vertu.

· II.

lllègue à Mlle de Gournay le soin de sa gloire littéraire.

M'en remettant à Dieu du soin de mon âme, qu'il me soit per­ mis maintenant de vousdire la pari que dès longtèmps j'ai songé à vous léguer dans mon héritage.

Je vous confie le soin, comme m'ayant été fort attachée, de veiller sur ma postérité spirituelle.

J'ai i'ci un exemplaire de mon livre, sur lequel j'ai consigné, à mon ordinaire, au cours de ces cinq dernières années; mes.

« pensements journaliers ».

Mlle de Montaigne a charge de vous le faire parvenir ; je vous demande d'en surveiller l'impr.ession.

III.

Son œuvre.

Ainsi,' mes parents et amis, « à la commodité particulière dè)lquels j'ai voué mes Essais, y trouveront quelles furent; jusqu'à mon heur€' dernière, mes conditions et humeur ».

Vous même m'y verrez en ma façon simple, naturelle et ordinaire, car « jê suis moi-même la matière de mon livre ».

· · Pour les autres, que ma personne ne saurait intéresser et qui craindraient cc d'employer leur loisir en un sujet si frivole et si vain », ils se peuvent persuader néanmoins que cette lecture comportera pour eux quelque enseignement.

En effet, c'est leur p.(irtrait que j'ai fait en traçant le mien.

A chaque ligne, ils pour­ rdrit.

constater la ressemblance, car la nature humaine, sous des dl ersités de forme, est une en son fond.

Trop heureux si je le's ai'persuadés, tout d'abord, qu' c affirmation et opiniâtreté sont sfptes exprès de bêtises ».

Puisse la pensée que la certitude est eijese impossible à atteindre pour notre faible entendement · iitlprimer en leur cœur le désir de la tolérance 1 Je n'ai rien tant sduhaité que de voir bannir à jamais les cruelles discordes qui el'ftlanglantèrent le présent siècle.

Que les hommes, suivant plutôt la « bonne nature ,, ·pra ti-. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles