Montée chez les forestiers Bel Ami
Publié le 24/09/2012
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MUTHU M i les 3/06/11
· A XE 3 : sa joie
Son pantalon, un peu trop large, dessinait mal la jambe, semblait s’enrouler
autour du mollet, avait cette apparence fripée que prennent les vêtements
d’occasion sur les membres qu’ils recouvrent par aventure .
Seul, l ’habit n’allait
pas mal, s’étant trouvé à peu près juste pour la taille.
I l montait lentement les marches , le cœur battant , l ’esprit anxieux, harcelé
surtout par la crainte d’être ridicule ; et, soudain, i l aperçut en face de lui un
monsieur en grande toilette qui le regardait.
I ls se trouvaient si près l ’un de
l ’autre que Duroy f it un mouvement en arrière , puis i l demeura stupéfait : c’était
lui-même, reflété par une haute glace en pied qui formait sur le palier du premier
une longue perspective de galerie .
Un élan de joie le f it tressaillir , tant i l se jugea
mieux qu’il n’aurait cru.
N’ayant chez lui que son petit miroir à barbe, i l n’avait pu se contempler
entièrement, et comme i l n’y voyait que fort mal les diverses parties de sa
toilette improvisée, i l s’exagérait les imperfections, s’affolait à l ’ idée d’être
grotesque.
Mais voilà qu’en s’apercevant brusquement dans la glace, i l ne s’était pas
même reconnu ; il s’était pris pour un autre, pour un homme du monde , qu’il
avait trouvé fort bien, fort chic, au premier coup d’oeil.
Et maintenant, en se regardant avec soin, i l reconnaissait que, vraiment,
l ’ensemble était satisfaisant.
A lors il s’étudia comme font les acteurs pour apprendre leurs rôles.
I l se
sourit, se tendit la main, f it des gestes, exprima des sentiments : l ’étonnement, le
plaisir, l ’approbation ; et i l chercha les degrés du sourire et les intention s de
l ’oeil pour se montrer galant auprès des dames, leur faire comprendre qu’on les
admire et qu’on les désire.
Une porte s’ouvrit dans l ’escalier.
I l eut peur d’être surpris et i l se mit à
monter fort vite et avec la crainte d’avoir été vu , minaudant ainsi , par quelque
invité de son ami.
En arrivant au second étage, il aperçut une autre glace et il ralentit sa
marche pour se regarder passer.
Sa tournure lui parut vraiment élégante.
I l
marchait bien.
Et une confiance immodérée en lui-même emplit son âme .
Certes,
i l réussirait avec cette f igure-là et son désir d’arriver, et la résolution qu’il se.
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