MONTESQUIEU
Publié le 13/03/2011
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L'œuvre de Montesquieu est fort importante, particulièrement « l'Esprit des lois «. Mais c'est une œuvre complexe, posant des problèmes qui ne peuvent pas être très familiers à des élèves de première, dès qu'on dépasse la comparaison traditionnelle entre le « Discours sur l'histoire universelle « de Bossuet et les « Considérations «. Les dissertations sur Montesquieu sont donc relativement rares. Presque toutes pourront être convenablement traitées si l'on connaît bien la méthode de Montesquieu dans « l'Esprit des lois « : 1° d'une part, une méthode cartésienne qui se propose de déterminer par un raisonnement logique, de bon sens, ce que peut et doit être cet esprit des lois; — 2° d'autre part, une méthode expérimentale qui constate ce qu'il est, en réalité, même contre toute logique.

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Portrait de Montesquieu (Musee Carnavalet).
« Je m'eveille le matin avec une joie secrete »,
avait-il confie a ses cahiers intimes, « je vois la
lumiere avec une espece de ravissement.
Tout le
reste du jour je suis content.
Je passe la nuit sans m'eveiller; et, le soir, quand je vais au lit, une
espece d'engourdissement m'empeche de faire des reflexions.
» Sa mort ne fut qu'un engour-
dissement plus long.
Dans l'auvre
Montesquieu lui-meme a fait converger toutes
les experiences de sa vie vers une seule oeuvre,
De l'esprit des lois.
Il aurait commence a y
travailler « au sortir du college ».
Les Conside-
rations ne sont qu'un chapitre, publie a part,
du grand livre futur.
Les Carnets de voyages
rassemblent la
documentation qu'il
utilisera
pour le composer.
Les Lettres persanes elles-
memes, avec l'apologue des Troglodytes, annon-
cent la description qu'il fera du regime demo-
cratique.
Cette vue n'est pourtant pas parfaitement
exacte.
La fidelite a l'intention, la encore, ne
doit pas nous cacher la multiplicite des intentions
dont temoignent des projets abandonnes ou des
delassements litteraires.
« Mon ame se prend
tout », ecrivait-il le 25 novembre 1746 a Mauper-
tuis.
Parisien et vigneron, grave ou frivole, it est
philosophe non seulement malgre cette dualite,
mais peut-etre a cause de cette dualite : rien ne
doit lui rester &ranger.
Philosophe, c'est-a-dire homme d'esprit.
Et
avec Montesquieu cette expression prend un sens
fort.
Il ne s'est pas content6 de lancer des pointes
spirituelles contre ses ennemis ou de relever ses
traites de formules piquantes :it a voulu « etre
ami de tous les esprits », vivre avec les intelli- gences, et tenter « d'être sage quand tout le
monde est fou ».
La sagesse commence avec la prudence.
Mon-
tesquieu a fait paraitre sous l'anonymat et les
Lettres persanes, et lesConsiderations, et De
l'esprit des lois.
SEVERITE ET COMPLAISANCE
Pour faire la satire des modes occidentales,
(lettres 99, 100) et plus particulierement des
modes parisiennes, Montesquieu lui-meme sacri-
fie a la mode : it ecrit un roman oriental par
lettres.
Ce sont les Lettres persanes.
L'intrigue Depuis les turqueries de Moliere, la curiosite
suscitee par l'Orient n'a cesse de croitre.
L'in-
trigue persane des Lettres, pimentee par des
aventures de harem, explique mieux que toute
autre chose l'immense succes qu'elles connurent
a leur apparition.
En quittant Ispahan pour l'Europe, en com-
pagnie de son ami Rica, le seigneur persan Usbek
a confie les femmes de son serail a la garde du
premier eunuque noir.
Pendant son absence, Ies
captives se revoltent.
Usbek donne de loin les
ordres les plus rigoureux dans des lettres qui
doivent etre « comme la foudre qui tombe au
milieu des éclairs et des tempetes » (lettre 154),
mais demeurent sans effet.
Les chatiments ne
font qu'irriter les rebelles.
La favorite Roxane,
qui semblait etre rest& fidele au maitre absent,
se revele comme etant l'ame du complot.
Se
sachant perdue, elle ecrit, avant de s'empoison-
ner, une lettre - la derniere des Lettres per-
.9 :; "' Q
Portrait de Montesquieu (Musée Carnavalet).
« Je m'éveille le matin avec une joie secrète »,
avait-il confié à ses cahiers intimes, « je vois la
lumière avec
une espèce de ravissement.
Tout le
reste
du jour je suis content.
Je passe la nuit sans
m'éveiller; et, le soir,
quand je vais au lit, une
espèce
d'engourdissement m'empêche de faire
des réflexions.
» Sa mort ne fut qu'un engour
dissement plus long.
Dans l'œuvre
Montesquieu lui-même a fait converger toutes
les expériences de sa vie vers une seule œuvre,
De l'esprit des lois.
Il aurait commencé à y
travailler
« au sortir du collège ».
Les Considé
rations ne sont qu'un chapitre, publié à part,
du grand livre futur.
Les Carnets de voyages
rassemblent la documentation qu'il utilisera
pour le composer.
Les Lettres persanes elles
mêmes, avec l'apologue des Troglodytes, annon
cent la description qu'il fera du régime démo
cratique.
Cette vue
n'est pourtant pas parfaitement
exacte.
La fidélité à l'intention, là encore, ne
doit
pas nous cacher la multiplicité des intentions
dont témoignent des projets abandonnés ou des
délassements littéraires.
« Mon âme se prend à
tout », écrivait-il le 25 novembre 1746 à Mauper
tuis.
Parisien et vigneron, grave ou frivole, il est
philosophe
non seulement malgré cette dualité,
mais peut-être à cause de cette dualité : rien ne
doit lui rester étranger.
Philosophe, c'est-à-dire
homme d'esprit.
Et
avec Montesquieu cette expression
prend un sens
fort.
Il ne s'est
pas contenté de lancer des pointes
spirituelles
contre ses ennemis ou de relever ses
traités de formules
piquantes : il a voulu « être
ami de tous les esprits
», vivre avec les intelli
gences, et tenter « d'être sage quand tout le
monde est fou ».
La sagesse commence avec la prudence.
Mon
tesquieu a fait paraître sous 1 'anonymat et les
Lettres persanes, et les Considérations, et De
l'esprit des lois.
SÉVÉRITÉ ET COMPLAISANCE
Pour faire la satire des modes occidentales,
(lettres 99,
100) et plus particulièrement des
modes parisiennes, Montesquieu lui-même sacri
fie à la mode : il écrit un roman oriental par
lettres.
Ce sont les Lettres persanes.
L'intrigue
Depuis les turqueries de Molière, la curiosité
suscitée
par l'Orient n'a cessé de croître.
L'in
trigue persane des Lettres, pimentée par des
aventures de harem, explique mieux que toute
autre chose l'immense succès qu'elles connurent
à leur apparition.
En quittant Ispahan pour l'Europe, en com
pagnie de son ami Rica, le seigneur persan Usbek
a confié les femmes de son sérail à la garde du
premier eunuque noir.
Pendant son absence, ~es
captives se révoltent.
Usbek donne de loin les
ordres les plus rigoureux
dans des lettres qui
doivent être
« comme la foudre qui tombe au
milieu des éclairs et des tempêtes » (lettre 154),
mais demeurent sans effet.
Les
châtiments ne
font qu'irriter les rebelles.
La favorite Roxane,
qui semblait être restée fidèle au maître absent,
se révèle comme étant l'âme du complot.
Se
sachant perdue, elle écrit,
avant de s'empoison
ner, une lettre - la dernière des Lettres per-.
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