MONTESQUIEU: jugements et critiques de son oeuvre
Publié le 12/12/2011
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Le défaut continuel de méthode dans cet ouvrage, la singulière affectation de ne mettre souvent que trois ou quatre lignes dans un chapitre, et encore de ne faire de ces quatre lignes qu'une plaisanterie, ont indisposé beaucoup de lecteurs ; on s'est plaint de trouver trop souvent des saillies où l'on attendait des raisonnements; on a reproché à l'auteur d'avoir trop donné d'idées douteuses, pour des idées certaines ; mais s'il n'instruit pas toujours son lecteur, il le fait toujours penser : et c'est là un très grand mérite.

«
L'étude a été pour moi le souverain remède contre
les dégoûts de
la vie, n'ayant jamais eu de chagrin
qu'une heure de lecture ne m'ait ôté ...
Je m'éveille le matin a,vec une joie secrètè ; je vois
la lumière avec une sorte de ravissement .
Tout le reste
du jour, je suis c ontent ..
; .
J'ai naturellement eu de l'amour pour le bien et-l'hon
neur de ma patrie (1), et peu pour ce qu'on appelle la
gloire ; j'ai toujours senti une joie secrè te lorsqu'on a
fait quelque règlement qui allât
au bien commun ...
Je n'ai pas été fâché .
de passer pour distrait : cela
m'à fait hasarder bien des négligences qui m'auraient
embarrassé ...
Quant à mon métier de président, j'avais le cœu r
très
droit ; je comprenais assez les questions en elles
mêmes ; mais,
quant à la ptocédure, je n'y entendais
ri.en.
Je m'y étais pourtant appliqué ; mais, ce qui m'en
dégoûtait le plus, c'est que je voyais à des bêtes ce
même
talent qui me fuyait, pour ainsi dire ...
Je n'ai pas laissé (je crois) d'augmenter mon bien ;
j'ai fait de grandes améliorations à mes terres .
Mais je
sentàis que c'éta
it plutôt po ur une certaine idée d'habi
let é que cela me donnait, que pour l'idée de devenir
plus riche.
» (MoNTE SQUIElJ , Pensées el fragments, 1, 1).
* Sa conversation :
A Paris, Montesquieu fréquentait les salons les plus célèbres chez Mm _e de Lambert, Mm• de Tenci tl, Mm• Geoffrin, Mm• du Deffand, il était ·reçu, é couté, respecté.
(1) Montesquieu unit en lui l'amo ur de l'hum anité et celle de son pays.
• J'avais l'esprit vraiment patriote; j'aimais mon pays non seulement parce que j'y étai s né, mais encore parce qu'il était une portion de cette grande patrie qui est l'univers ...
• Si j'avais .su quelque chose qui m'eftt été utile et qni eût é té pré judi ciab le à ma famille, je l'aurais rejeté de- mon esprit.
Si j'avais su quelqu e chose utile à ma famille et qui ne l'eût pas été à ma patrie, j'aurais cner ché à l'oublier.
Si j'avais su quelque chose utile à ma patrie et qui eût été préjudiciable à l'Europe, ou qui eût été utile à l'Europ e et préjudi ciab le aù genre humain, je l'aurais regardée comme un crime.
• (MoNTESQUIEU, Mélanges inédits, p.
79): -.
»
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