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MOREAU Hégésippe : sa vie et son oeuvre

Publié le 25/11/2018

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MOREAU Hégésippe, pseudonyme de Pierre-Jacques Roulliot (1810-1838). Né à Paris, Hégésippe Moreau est le fils naturel de Marie Roulliot et de Claude François Moreau, professeur au collège de Provins, dont il prendra le nom et qui meurt quand son fils a quatre ans. Sa mère entre alors au service de fermiers qui la prennent, avec son fils, sous leur protection. Par la suite, Marie meurt, et l’adolescent, dont on pense alors qu’il deviendra prêtre, poursuit ses études dans des établissements religieux. A la fin de sa rhétorique, il entre comme correcteur à l’imprimerie de Théodore Lebeau à Provins, où il rencontre l’amour de sa vie, Louise, la fille de son patron, qui est malheureusement mariée et à qui l’unira une longue correspondance. Il fait quelques pas dans la carrière littéraire en écrivant un poème séditieux et une chanson satirique lors de la venue à Provins de Charles X. Car Moreau a des options politiques : il admire Béranger et, à dix-neuf ans, participe aux journées de Juillet. Il est en effet parti pour Paris, où il entre à l’imprimerie de M. Didot, qu’il quittera ensuite pour d’autres ateliers : Moreau ne réussit pas à obtenir — ne veut pas, peut-être — de position stable et mène plus ou moins une vie de bohème. Il change aussi de métier et se fait maître d’étude — un « pion » d’ailleurs bien doux et copieusement chahuté.

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« sang arrose ...

» La revendication politique, le souvenir même de la Convention ne donnent pas à ces vers l'élan et la nouveauté qu'on pourrait en attendre.

Reste alors à comprendre pourquoi Moreau a obtenu un tel succès : peut-être à cause du personnage qu'il fut et dont ses vers laissent le souvenir.

Comme le dit Baudelaire, « il fut un temps où, parmi les poètes, il était de mode de se plain­ dre », et Moreau lui-même « donna dans ce grand travers anti-poétique [ ...

) Il singea plus d'une fois les attitudes fatales des Antony et des Didier » en y joignant « ce qu'il croyait une grâce de plus, le regard courroucé et grognon du démocrate».

S'il est vrai que Moreau prend souvent des attitudes, il serait injuste de ne pas tenir compte de ce ton plus personnel qu'il sait trouver dans certaines poésies, moins apprêtées, où il se souvient de son enfance.

Là réside sans doute le meilleur Moreau, celui, en tout cas, que ses lecteurs ont retenu et qu'on découvrira notamment lorsqu'il évoque en ces termes un peti t ruisseau de son pays : Mais j'aime la Voulzie et ses bois noirs de mûres Et da ns son lit de fle u rs ses bonds et ses murm ure s.

Enfant, j'ai bien souvent, à l'ombre des buiss on s, D ans le langag e humain traduit ces vag ues sons [ ...

] L'onde semblait me dire : «Espère! aux mauvais jours, Dieu te rendra ton pain n.

Die u me le doit toujours! BIBLIOGRAPHIE Les Œuvres complètes d'Hégésippe Moreau ont été publiées en 1890 (Lemerre).

A consulter.- Baudelaire, article sur Hégésippe Moreau publié dans l'Art romantique, Gallimard, La Pléiade, 1961, p.

728-733; A.

Lebailly, Hégésippe Moreau, sa vie et ses œuvres, Paris, 1863; G.B.

Guy od, la Vie maudite d'Hégésippe Moreau, Tallan­ dier, 1945; O.

Vignon, Hégésippe Moreau, sa vie, son œuvre, Coutances, Soc.

d'histoire et d'archives de J'arr dt de Provins, 1966.. »

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