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NADAR ET LA LITTERAURE

Publié le 25/11/2018

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NADAR, pseudonyme de Félix Tournachon (1820-1910). Outre l’amitié qui les unissait au sein de la « Société d’encouragement pour la locomotion aérienne », ce n’est sans doute pas le hasard qui a guidé Jules Verne lorsqu’il choisit Nadar pour modèle de Michel Ardan — anagramme, soit dit en passant, du pseudonyme adopté par le photographe —, le héros de De la Terre à la Lune : l’existence de Félix Tournachon est en elle-même un roman qui rappelle ici la bohème des romantiques de la génération de 1840, là l'ambiance du réalisme bourgeois, ailleurs enfin la fièvre des récits de science-fiction. Issu d’une famille d’imprimeurs-éditeurs, le jeune Félix Tournachon fit ses études en passant de collèges en pensions, avant de prendre, à l’âge de dix-sept ans (1837), la place laissée libre par la mort d’un père âgé qu’avaient usé les dettes et la maladie. Pour parer au plus pressé, l’adolescent collabore à diverses feuilles aux ambitions et aux publics différents. C’est là qu’il fait connaissance de jeunes artistes en quête de succès (Asselineau, Murger, Labiche, etc.) et devient, par une dérivation suffixale argotique, « Nadar ».

 

En 1839, Nadar, aidé par l'héritage d'un ami, fonde le Livre d'or, luxueux périodique destiné à un public recherché, et comme tel, exigeant des signatures de noms connus : Nadar s’assure du concours de Vigny, Nerval, Sandeau, Karr, Balzac. L’échec du Livre d'or consommé au bout de trois numéros, Nadar reprend la plume au service des autres : dans le Commerce, il se lie avec les meilleurs dessinateurs du moment (Gavarni, Daumier), puis il entre au service du député Grandin, homme « enragé de modération » (la Revue comique), et publie un médiocre récit au ton journalistique, la Robe de Déjanire (1845).

« dans les récits, le style s' adapte en revanche parfaitement lorsque le journaliste se fait frondeur (pochades incisives et pamphlets brefs saisissent alors la pensée dans le bouillonnement de sa gestion et l'acidité de son dévelop­ pement) ou se laisse aller à évoquer des souvenirs - souvent mythiques -conçus comme une succession de scènes précises (Quand j'étais étudiant, 1857, et Quand j'étais photographe, 1900).

BIBLIOGRAPHIE On trouve aujourd'hui en librairie Charles Baudelaire intime (rééd.

Obsidiane, 1986) et Quand j'étais photographe (La Barta­ velle, 1993).

En revanche les meilleures de ses photographies ont été publiées dans le Nadar d'André Barret (Trésor de la photographie, André Barret éditeur, Paris, 1975).

Le texte de présentation reprend l'ouvrage très complet de Jean Prinet et Antoinette Di lasser consacré à Nadar (A.

Colin, « Kiosque», 1966).

D.COUTY. »

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