NOIRE ESPINE - Le Chevalier au lion de Chrétien de Troyes (Résumé et commentaire)

La justice royale

Arthur est conscient dès le début de la culpabilité de la sœur aînée; mais il ne peut contrevenir aux lois : le procès doit être résolu par la bataille entre deux champions, et il lui est impossible de décider arbitrairement qu’il n’en ira pas ainsi. Il est même prêt à reconnaître la défaite de la cadette, si elle ne peut produire à temps un champion. Tout au plus, peut-il donner une interprétation aussi large que possible aux règles qui s’appliquent à ce genre de cas. Ce n’est que lorsque le combat singulier s’est achevé en match nul que le roi peut intervenir plus librement. Encore faut-il noter que l’aveu détourné que fait la dame de sa culpabilité (le roi demande où est celle qui veut déshériter

Gauvain répond en toute franchise; Yvain est alors désolé d’avoir ainsi combattu son meilleur ami, et jette ses armes. Apprenant à son tour l’identité de son partenaire, Gauvain fait assaut de générosité envers lui. Chacun d’entre eux veut laisser à l’autre l’honneur de la bataille. Ils tombent dans les bras l’un de l’autre, à la grande surprise des spectateurs qui ne tardent pas à se réjouir en apprenant les nouvelles. Arthur en particulier est ravi de la tournure qu’ont prise les choses. Mais il faut encore régler le problème de Noire Espine. «Fiez-vous à moi», fait le roi, et il a recours à un subterfuge rhétorique pour contraindre l’aînée à reconnaître son tort. Arthur la menace alors de déclarer Gauvain vaincu, ce qui signifierait qu’elle a perdu son procès. Effrayée, la demoiselle promet de faire tout ce qu’on voudra: le roi la somme de rendre à sa sœur ce qui lui revient, et de la traiter désormais comme sa femme-lige, honorablement et courtoisement.