Nos grands poètes sont nos grands prosateurs.

   Matière. — « Nos meilleurs poètes lyriques, en France, ce sont peut-être nos grands prosateurs : Bossuet, Pascal, Fénelon, Buffon, Jean-Jacques, etc. Le despotisme des alexandrins force souvent à ne point mettre en vers ce qui serait pourtant de la véritable poésie.«    Commenter cette phrase de Mme de Staël dans son livre De l'Allemagne, 2e partie, ch. ix. Etait-elle vraie à cette époque (1810) ? Dans quelle mesure l'est-elle encore ?        Conseils. — J'ai tenu à ne rien changer à cette matière, ainsi proposée aux examens du baccalauréat. J'aurais préféré que la dernière phrase n'y eût pas été ajoutée. Il est évident qu'elle donnait à la dissertation un sens très précis : le mot de Mme de Staël est-il acceptable à notre époque ? Mais je ne pense pas que la règle souvent indiquée puisse être violée. On devait tenir le plus grand compte du nom de l'auteur, des circonstances au milieu desquelles le mot avait été prononcé et le véritable intérêt de la dissertation consistait dans la recherche de ce problème : Comment ce qui pouvait paraître acceptable en 1810 ne pouvait-il plus l'être de nos jours ? Il n'y a pas de piège dans la matière, mais réfléchissez.    Une fois encore, il faut souligner la nécessité d'une lecture très approfondie du sujet.    Des mots comme « lyriques «, « peut-être «, ont une importance qui n'échappera jamais à un candidat formé selon de bonnes méthodes.