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NOUVELLE REVUE FRANÇAISE.

Publié le 07/09/2015

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Célèbre revue littéraire dont la publication commença, à Paris, en février 1909, sous la direction de Jacques Copeau, André Ruyters et Jean Schlumberger. Déjà dans un avant-numéro, hors-série, publié le. 15 novembre 1908, où se trouvaient réunis des textes de Jacques Copeau, Léon-Paul Fargue et Henri Ghéon, il apparut que les collaborateurs de la N.R.F., tout en conservant une remarquable liberté d’inspiration et malgré des tendances très diverses, étaient unis par un accord profond sur les buts de la création artistique. Ils estimaient que le symbolisme était mort et qu’on ne devait pas chercher à le ressusciter, mais qu’il fallait au contraire favoriser la rénovation des formes littéraires objectives qu’il avait dédaignées : le roman et le théâtre. Ils s’interdisaient de penser au public tant que durait la création littéraire ; ils se refusaient à plaire, à espérer le succès. Ils stigmatisaient - selon leur propre expression - le « genre caressant » qui tâche de séduire le public à tout prix. Ils avaient en outre hérité cette terreur de l’inspiration qui, par réaction contre le laisser-aller romantique, a possédé tous les grands écrivains français de la deuxième moitié du xixe siècle, depuis Flaubert et depuis Baudelaire. Cette lutte contre les goûts « bourgeois » du public et cette morale littéraire rigoureuse - sous l’impulsion d’André Gide et de Jean Schlumberger, - donnèrent bientôt à la N.R.F. une position qui la caractérise encore aujourd’hui : l’autonomie de l’art et de la littérature. Elle jetait ainsi les bases d’une renaissance fertile en initiatives et en développements et proclamait la révision constante des valeurs européennes, sans prévention d’école ou de parti. L’arme, à la fois offensive et défensive, dont la revue se servit sans relâche pour défendre cette position fut un incessant travail critique. La revue eut dès sa fondation pour collaborateurs actifs André Gide (dans le premier numéro avec la Porte étroite) et Jean Giraudoux, puis à partir de 1910, Paul Valéry, Paul Claudel, Jules Romains, Valéry Larbaud et Jacques Rivière.

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